Mise à jour le 22 février 2017, 16:15
Comme prévu les 500 frères ont défilé ce mercredi. Mais ce qui s’annonçait être une immense manifestation n’aura été qu’un maigre cortège de « vrais » mâles... cagoulés. Eh oui, CAGOULÉS ! Le préfet a reçu une délégation. Nous ne savons toujours pas si, en plein état d’urgence, cette manifestation, cette fois elle n’avait rien de spontané, a été autorisée par la mairie ou la préfecture de Cayenne. Toujours est-il que la maire de la capitale guyanaise était sur place.
Selon un témoignage, un gendarme sous couvert d’anonymat a parlé d’une mascarade… Selon Guyane 1ère, il y aurait eu 400 personnes lors du défilé à Cayenne, (il y a eu d'autres rassemblements moindres à Saint-Laurent du Maroni et à Saint-Georges notamment). D’autres sources évoquent 500 à 600 participants (notamment devant la préfecture).
Le procureur de la République s’est exprimé dans les colonnes du journal local (France Guyane), tout en disant comprendre « la colère des victimes », « [il explique lui arriver] de la partager face à des délinquants sans conscience de la souffrance des autres et sans respect pour la vie humaine. Mais attention la colère peut être mauvaise conseillère. Que les citoyens s’engagent pour aider la police, la gendarmerie et la justice, je m’en réjouis, mais il ne faut pas faire n’importe quoi au risque d’aggraver le mal, l’insécurité en Guyane ». Eric Vaillant dit « travailler d’arrache-pied contre la délinquance » et il précise : « La place des délinquants les plus dangereux qui ont commis des faits graves est en prison. Le niveau de criminalité en Guyane justifie cette fermeté de la répression. Fin 2016, le centre pénitentiaire comptait 100 détenus de plus qu’en janvier. Il y a aujourd’hui 932 détenus pour 613 places. Nous avons impérativement besoin d’une seconde prison en Guyane. Le projet est lancé. Le bracelet électronique n’est pas une panacée, mais c’est une modalité d’exécution de peine intéressante qui permet de faciliter la réinsertion du condamné tout en libérant quelques places de prison. Le nombre de condamnés sous bracelet électronique est passé de 21 en 2015 à 46 en 2016 ».
Le procureur répondait à une interview mise en ligne sur le site du journal (ICI) dont la première question du journaliste (Bernard Dordonne) était : « Comprenez-vous la colère des familles de victimes de vol à main armée, dont certains veulent créer des milices et faire leur propre justice ? »