Je me permets ici de marquer un point de désaccord avec Hubert Huertas (pour le reste j’approuve son article, notamment sur ce que révèle cette affaire sur l’état de notre démocratie) : non, Mme Duval, magistrate depuis une quinzaine d’années et à la tête de l’Union Syndicale des Magistrats (USM), n’est pas dans son rôle quand elle s’élève contre la grâce présidentielle du président de la République à propos de Jacqueline Sauvage. Cela voudrait tout simplement dire que Mme Duval méconnaît et nie le Droit ! L’article 17 concernant le droit de grâce existe (Constitution du 4 octobre 1958, Titre II : Le Président de la République, Article 17 modifié par la Loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet... — art. 7, etc.)
Le droit de grâce est dans la Constitution. François Hollande l’exerce. Mais il ne contredit aucunement le droit français. Les magistrats sont là pour appliquer le droit. Plus ou moins bien, nous sommes dans l’humain et l’humain n’est jamais une science exacte. Mais l’appliquer suppose de le connaître. Que Mme Duval dise qu’il faudrait une révision de la Constitution sur ce point précis est tout à fait envisageable. Elle serait dans son rôle si, et seulement si, elle demandait (ou souhaitait) l’abolition de ce droit régalien (et oui: monarchique). Mais elle n’est plus dans son rôle quand elle désapprouve une décision tout à fait conforme à la Constitution, source de notre Droit !
Un droit est exercé, il n’y a pas à le contester. Mme Duval, magistrate, commente et réprouve une décision de… justice ! C’est pour le moins paradoxal. Et cela s’accorde bien avec la mise au point de l’USM qui, sur Twitter, courageusement, explique que la CJR est principalement composée de parlementaires. C’est incontestable. Mais, et il y a un gros mais, c’est bien le Procureur Marin qui a mené la danse et demandé la dispense de peine de Mme Lagarde ! Oui ou non ?
Et puis franchement, quel danger représente Mme Sauvage pour la société ? Alors que Mme Lagarde a quand même fait fi de… 286 000 smics par négligence !
Enfin, je termine en remerciant Assa Traoré pour ses vœux 2017 que l’on peut écouter en une de Mediapart.