Cette question revient souvent dans les débats. Mais elle est mal posée ou, plus exactement, ce n’est pas la bonne question.
Avant d’aller plus loin, nous devons d’abord nous entendre sur ce qu’est un vote utile. Traditionnellement, cela désigne le fait de voter pour le candidat de son camp le mieux placé pour l’emporter. Cela sous-tend une division en plusieurs camps. Disons, dans le cadre de cette présidentielle, la gauche, la droite et l’extrême droite. Il y aurait déjà beaucoup de choses à discuter là-dessus, mais ce n’est pas le propos de ce billet. Tenons-nous en à ces trois camps pour simplifier. Le vote utile, dans son acception usuelle, serait donc de voter Mélenchon pour faire triompher la gauche.
Or l’enjeu le plus important de cette élection ne se situe absolument pas à ce niveau-là. L’enjeu ce cette élection se situe dans la survie de la démocratie elle-même. Ne pas voter Mélenchon au premier tour signifie mécaniquement voter Macron ou Le Pen au second tour. Ne pas voter Mélenchon au premier tour signifie l’avènement de la violence d’état et de la violence sociale à un niveau jamais vu depuis le 19° siècle. Ne pas voter Mélenchon au premier tour signifie la misère et la souffrance de dizaines de millions de concitoyens, y compris de nous-mêmes.
Pour ces raisons, le vote Mélenchon n’est pas un vote utile au sens classique du terme. Il s’agit d’un vote de salubrité publique. Ce qui est en jeu, ce n’est pas le choix entre différentes familles politiques, même si cela passe par elles. Ce qui est en jeu, c’est le choix entre la barbarie et la démocratie. Ce choix est entre nos mains.