A l’heure où le réchauffement climatique menace de détruire la seule planète sur laquelle nous puissions vivre, sans remplacement possible, curieusement le Grand Remplacement occupe une place importante dans la présente présidentielle. Bon. Regardons les faits.
Tout d’abord sur la terminologie : pourquoi le GRAND remplacement ? Quand ma voiture rend l’âme, je ne dis pas : « je vais la grand remplacer ». Serait-ce un effet d’emphase destiné à faire trembler le bourgeois dans son slip en soie ? Prenons un peu de recul.
Si l’on en croit les paléontologues, Sapiens, c’est-à-dire nous, a remplacé Néandertal. Parfois je culpabilise un peu, mais je me dis qu’avec son air con et sa vue basse, il n’aurait jamais inventé les congés payés, alors… Les Gaulois ont été remplacés par les Gallo-Romains, les Gallo-Romains ont été remplacés par les Francs (coucou Cloclo ! Naaaan, pas Claude François : Clovis).
Plus près de nous, nos parents ont vu débouler avec effarement les années soixante-huit et le remplacement idéologique qui s’en est suivi, et qui a fini remplacé par le monde des « winners » et par l’informatique qui a eu une incidence incalculable sur nos vies. Bref, le vrai nom du remplacement, c’est l’Histoire. Pas de quoi en faire un fromage, n’est-ce pas Monsieur Du Corbeau ?
Que se joue-t-il aujourd’hui ? Notre belle civilisation, qui nous mène droit au désastre écologique, serait-elle menacée par trois barbus et deux burkinis ? Ou bien un danger plus réel, plus imminent et plus violent nous menace-t-il ? La France des Lumières, celle des Droits de l’Homme et du Citoyen, celle dont la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » éclaire le monde entier agonise dans ses souillures. Sa destruction n’est pas une hypothèse lointaine et improbable, liée à quelques fanatiques. Ou plutôt il s’agit bien de fanatiques, insensibles à tout ce qui n’est pas eux, et qui, s’ils sont réélus, vont piétiner ces valeurs : destruction des services publics générateurs d’égalité, lois liberticides pour museler la contestation, destruction de la retraite par répartition et de la sécurité sociale en guise de fraternité, et pire encore…
Leur rêve ? Que chacun devienne le concurrent de l’autre, isolé derrière son écran, renfermé sur lui-même et prêt à tout accepter, défiant et aigri, accroché à ses maigres avantages, consommateur rabougri. Un Grand Remplacement : celui de l’humanité par la barbarie.
Votons pour le candidat de gauche le mieux placé.