Le massacre de Sainte-Soline (il faut bien appeler les choses par leur nom. Mais, risque-t-on d’objecter, tout ce qui est excessif est insignifiant ; à cela on répond que, quand il y a des morts en plus des blessés graves, on appelle ça un carnage) met au grand jour plusieurs types de violences emboîtées, à la façon des poupées russes (salut Volodia!).
D’abord, la plus visible, celle des policiers voyous qui n’ont plus de limites et donnent libre cours à leur barbarie. Puis celle des mains propres, les donneurs d’ordres, du préfet au violeur de l’intérieur, les encostumés d’une incroyable férocité, qu’on pensait qu’ils n’existaient que dans les groupuscules néo-nazis. Passons sur Ubu-roi : il ne vaut même plus qu’on prononce son nom. Enfin, celle de ses donneurs d’ordres, les ultra-riches. Tout ceci est malheureusement bien connu depuis les Gilets Jaunes.
Mais le sujet du conflit, les méga-bassines, dépasse ici largement le cadre de la « simple » écologie (simple pour faire court, même si l’écologie draine de nombreux autres domaines). La question ici est celle d’un autre type de violence: la captation par une minorité d’une ressource vitale. Et c’est ici, de façon assez inattendue, que se fait la jonction avec la réforme des retraites. Le capitalisme prédateur, devant l’épuisement des ressources, se tourne logiquement vers les ressources humaines : après le pillage de la terre, le pillage de la vie des « t’es rien ». Car c’est bien à cela que l’on assiste : en volant la vie de ceux qui travaillent, en volant l’eau indispensable à la vie, le capitalisme dévoile au grand jour sa façon à lui de répondre aux crises majeures qui nous attendent. Il va assurer sa survie en s’appropriant la vie, en s’accapant par la violence des ressources indispensables qui risquent de faire défaut. Et les autres, que vont-ils devenir, direz-vous ? Ben, on investit dans des quads pour la milice, là où il manque de l’argent pour l’école et les hôpitaux…
On lâche rien.