Algérie. Recherchons cargaisons maïs Stop. Urgence Stop et fin.
Djamel Belaïd 21 juin 2025
L'Office national des aliments de bétail (ONAB) a lancé un appel d'offres international pour 240 000 tonnes de maïs. Un maïs destiné à l'élevage avicole mais détourné pour l'élevage du mouton, notamment le mouton de l'Aïd et l'engraissement de jeunes bovins, les broutards importés.
Viande rouge contre viande blanche
Ces importations de maïs montre la limite du modèle algérien pour assurer les protéines nécessaires à la population. Un choix tourné vers les protéines animales à l'image de ce qui se fait en Europe, mais impossible à suivre dans un pays à dominante semi-aride. Le détournement d'une partie de ce maïs vers l'élevage du mouton et de veaux handicape le défi des pouvoirs publics. Dès le milieu des années 1970, l'objectif était de produire de la viande de poulet ou "viande blanche", un produit plus accessible aux ménages à faible revenu que la "viande rouge" actuellement hors de prix. Cet objectif est aujourd'hui compromis par l'incapacité des pouvoirs publics de substituer partiellement le maïs importé à des céréales locales telle l'orge ou le triticale mais aussi à l'existence d'un important élevage ovin puis à l'émergence d'une filière d'engraissement de jeunes bovins, les broutards, importés de France. On assiste à la pression des classes moyennes dont le revenu leur permet d'acquérir de la viande rouge sur les classes à faible revenu pour qui seule la viande blanche reste accessible.
A terme, c'est toutes les filières de l'élevage qui sont menacées par les effets du réchauffement climatique. Mais les pouvoirs publics restent dans le déni et refusent d'adapter la stratégie actuelle basée sur le mirage de "l'agriculture saharienne". Une agriculture qui repose sur l'exploitation des eaux souterraines du Sahara.
Les défis auxquels est confronté la filière avicole montrent tout l’intérêt des substituts à la viande blanche. A l’étranger la consommation de Nuggets à base de protéines de pois progresse, c’est le cas de l’espagnol Heura qui depuis 2022 a lancé la vente de ses Nuggets végétaux sur le marché français. Mais à Alger, cette alternative reste inaudible. L'espoir pourrait venir du secteur privé. Ces dernières années, l'entrprise Bellat a mis en vente à Alger de la mortadelle "végétarienne".