Mélenchon-Electorat franco-algérien, vers un schisme ?
Le Parlement européen a adopté de JUSTESSE mercredi 26 novembre 2025 un texte en faveur du Maroc concernant l’étiquetage des tomates cerises cultivées au Sahara occidental. Le détail de la répartition des voix est instructif. Les députés LFI présents se sont abstenus. Entre Mélenchon et l’électorat franco-algérien, on risque d’aller vers un schisme.
La répartition des voix
A l’inverse du journal Le Monde, l’article de Médiapart précise la répartition des voix. Et stupeur, on apprend que « LFI regarde ailleurs ».
Et l’auteur s’interroge : « Mais comment expliquer la position de la délégation La France insoumise (LFI) ? Alors qu’un consensus large s’est dessiné à gauche sur le sujet, aucun·e élu·e LFI n’a pris part au vote. »
On apprend que : « Les sociaux-démocrates et les écologistes du Parlement se sont très majoritairement exprimés contre la disposition UE-Maroc, dont les membres français, de Raphaël Glucksmann à Marie Toussaint, en passant par Pierre Jouvet, David Cormand ou Emma Rafowicz. »
Quant au groupe de la Gauche : « 31 votes pour l’objection, aucun contre. En revanche, une dizaine d’eurodéputé·es, dont la présidente du groupe, Manon Aubry, pourtant présente dans l’hémicycle, n’ont pas pris part au vote.
La Confédération paysanne est surprise et ne comprend pas : « On a vu des choses très surprenantes en regardant les résultats, souffle Thomas Gibert, de la Confédération paysanne. On va essayer de comprendre. »
Pour un vote aussi déterminant : « L’eurodéputé Younous Omarjee, vice-président du Parlement européen, a fait savoir à Mediapart qu’il était retenu en Angola pour le sommet entre l’UE et l’Union africaine. »
Idem concernant : « sa collègue Rima Hassan n’était pas non plus présente lors des votes précédents »
Et vraiment 7 députés LFI étaient présents : « Les autres, en revanche, étaient bien là : Manon Aubry, Arash Saeidi, Damien Carême, Marina Mesure, Emma Fourreau, Leïla Chaibi et Anthony Smith ont participé aux scrutins qui se sont tenus quelques minutes avant celui sur le Sahara occidental ».
Et Médiapart de donner la preuve : « selon les procès-verbaux mis en ligne par le Parlement. »
Ilyes Ramdani tente de comprendre et étonnant : « Interrogé·es sur leur position, Manon Aubry, présidente du groupe, et Arash Saeidi, référent de la délégation sur ce vote, n’ont pas donné suite aux sollicitations de Mediapart. »
Le journaliste poursuit : « Ce n’est pas la première fois que la position de LFI sur le Sahara occidental étonne à gauche. » Il recueille même un critique acide d’un député : « Ce sont les champions par intermittence du droit international, ironise un de leurs collègues de gauche. La colonisation et l’occupation, c’est très grave quand c’est en Palestine, mais au Sahara occidental, par contre… »
La diplomatie algérienne absente des couloirs de Bruxelles ?
On peut se demander quel a été le lobbying de la diplomatie algérienne les jours précédents le vote ? Car on peut imaginer que côté marocain les services de Bourita ont dû être actifs, très actifs.
Par ailleurs, la diplomatie algérienne doit apprendre le soft power. Puis mettre un écrivain en prison, au-delà de l’aspect moral, ce n’est jamais bon pour l’image du pays.
Un Mélenchon vieillissant
Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon est né au Maroc. A-t-il le même dilemme qu’Albert Camus ? Entre l’Algérie et ma mère, je choisi le Maroc ?
Mélenchon est vieillissant comme en témoigne ses interventions au « moments politiques ». Elles ne sont pas inintéressantes mais elles sont longues et délayées.
Il risque gros électoralement car il risque de perdre définitivement l’électorat franco-algérien.
Mélenchon s’aliéner l’électorat franco-algérien ?
Les électeurs franco-algériens risquent de penser « Entre la Palestine et ma mère, je choisis l’Algérie. ».
Serait-ce trahir la Palestine car on connait le soutien intangible de LFI à Gaza. En fait pourrait se dire cet électorat, ce ne serait pas trahir la cause palestinienne en lâchant Mélenchon car privilégier l’Algérie face au Makzen marocain c’est œuvrer pour une Algérie forte et c’est donc indirectement c’est assurer un soutien durable à la Palestine.
Il s’agit cependant d’un sacré dilemme pour cet électorat et les militants d’origine algérienne oeuvrant pour Mélenchon, notamment les petites mains qui distribuent les tracts et collent les affiches de Mélenchon. Pour certains il y a risque de rupture : « Désormais on ne nous verra plus ensemble » risquent de ruminer certains.
Emmanuel Bompart, inégalable
Emmanuel Bompart pourrait-il remettre de l’ordre dans la maison ?
Jean-Luc Mélenchon a beaucoup donné à la cause sociale. A tel point qu’il est devenu la cible du capital et de ses chiens de garde dans les médias. C’est malheureux, mais il est devenu un boulet pour LFI, il a fait son temps. Comme au RN, il est dépassé par son second, en l’occurrence Emmanuel Bompart.
A terme LFI gagnerait à ce que Mélenchon se mettre en retrait. La cause sociale et le Sahara occidental y gagneraient.