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Billet de blog 8 avril 2022

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L'ÉCOLE QUE NOUS VOULONS - déléguée thématique Education de Yannick Jadot

La mutation néolibérale de l’Ecole n’aura pas fait débat lors de cette élection présidentielle, malgré un sursaut de la gauche et des écologistes. Il est temps de reconstruire, de revitaliser l’Ecole publique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mutation néolibérale de l’Ecole n’aura pas fait débat lors de cette élection présidentielle, malgré un sursaut de la gauche et des écologistes. L’Ecole, tenue à bout de bras par l’ensemble du personnel éducatif pendant la crise sanitaire, se dévitalise sous nos yeux : paupérisation des personnels, perte de sens dans les métiers éducatifs qui se traduisent par de fortes démissions, perte d’attractivité du métier, difficulté de recrutement, mise en concurrence des élèves, des équipes et des établissements. La fragilisation de l’Ecole de la République est une menace pour l’unité comme pour l’avenir de la Nation. Les Ecologistes sont les seuls à proposer une Ecole cohérente avec le projet de société qu’ils défendent : une école démocratique, ouverte sur l’autre et sur l’environnement, qui permet à tous les jeunes de s’épanouir et de trouver leur place dans un monde en transitions. Il est temps de reconstruire, de revitaliser l’Ecole publique.

POUR UNE ECOLE DES LIENS

Nous avons porté dans la campagne des écologistes menée par Yannick Jadot le projet d’une école désirable de tous les savoirs pour tous les élèves, d’une école coopérative et citoyenne, juste et accueillante, qui prend soin des enfants et des éducatrices et éducateurs.

Nous, écologistes, proposons un changement nécessaire et attendu, de méthode comme de vision.  Le projet des écologistes est un projet qui pense en relation et en écosystème, la place de l’Ecole, de l’enfant, de la famille, de la société, de la nature et toutes les interactions et interdépendances existantes. Nous voulons que l’Ecole soit un lieu d’apprentissage de savoirs, de savoir-faire, de savoir-être.

 Notre Ecole publique sera épanouissante pour tous les élèves, notre Ecole sera démocratique et donc refondée avec toutes ses actrices et acteurs autour d’un débat citoyen sur ses missions. La première étape dans cette nécessaire reconstruction sera de réunir une conférence de consensus national de l’Ecole. Cette large concertation doit avoir lieu entre les personnels de l’Education Nationale, mais aussi les collectivités territoriales, les parents, les élèves, et l’ensemble de la société: c’est à cette vaste communauté éducative qu’incombe la responsabilité collective de former des citoyen.nes éclairé·es. L’Ecole est un projet pour la société, l’éducation de notre jeunesse est l’affaire de toutes et tous.

Notre Ecole doit permettre de redessiner les contours d’une école où l’on se sent bien, une école de la coopération et non de la compétition, une école qui vise à l'épanouissement des élèves, qui leur donne la confiance nécessaire pour se réaliser.

Que les mots « liberté », « égalité » et « fraternité » inscrits sur les façades de nos écoles, que ces mots s’éprouvent et soient l’expérience des élèves au quotidien à l’école des citoyens de demain : l’école doit être un lieu de la démocratie et de citoyenneté vivante pour les élèves comme les personnels. Il s’agit de faire coïncider la forme et le principe. Co-construisons une école de la solidarité et de la joie, l’Ecole de l’apprendre ensemble, des communs, de la démocratie en actes, vivante.

UNE ECOLE DE TOUS LES SAVOIRS OUVERTE SUR LE MONDE

Nous voulons une Ecole ouverte aux talents, à tous les savoirs, à toutes les compétences, à tous les avenirs, une école qui accueille tous les enfants dans leur diversité et singularité. La démocratisation scolaire doit faire place à d’autres apprentissages que les apprentissages décrétés “fondamentaux” au détriment d’autres formes de savoirs relégués à des savoirs accessoires et qui devraient pourtant avoir toute leur place à l’école.

Nous, les écologistes mettrons fin à la ségrégation des savoirs en reconnaissant l’importance et la valeur des apprentissages pratiques, en familiarisant tous les élèves avec les savoirs dont notre société a besoin : fabriquer, réparer, cultiver, jardiner, cuisiner. Nous souhaitons ouvrir les établissements aux partenariats avec des associations, notamment d’éducation populaire, des lieux culturels et au monde artisanal, agricole, industriel pour familiariser les élèves aux enjeux de la transition écologique et ancrer le savoir dans le territoire proche

Notre ambition est de rendre l’école publique désirable, en rompant avec une culture de l’enseignement intensif et des évaluations anxiogènes pour faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par la pratique et l’expérience (exploration du monde extérieur, activité physique renforcée, projets culturels et artistiques, savoir-faire pratiques). Apprendre autrement, c’est faire place aux enseignements pratiques, aux pédagogies de l’égalité.

Les expériences d’apprentissage hors les murs seront développées. Leur impact positif est documenté tant sur l’acquisition des contenus que sur la qualité de concentration, sur l’initiation à la démarche scientifique.

UNE ECOLE COOPERATIVE ET CITOYENNE

Le projet des Ecologistes creuse le sillon des transitions à mener pour refaire battre le cœur de l’Ecole et préparer les citoyens à construire une société écologique plus solidaire, plus coopérative, plus démocratique et égalitaire où chaque voix.e a une égale dignité et un égal respect et dans laquelle chacun.e trouve toute sa place.

Notre Ecole (com)prend l’enfant dans son entièreté et ses différentes dimensions sans séparer ses temps, sa tête de son corps, de ses affects.

Déhiérarchiser les savoirs c’est aussi apprendre à apprendre autrement, sortir enfin des kits prêts à enseigner parachutés du  ministère : les enseignant·es sont les pédagogues! Nous voulons des enseignant·es moins isolé·es, avec des temps de co-enseignement, de regroupements de classes, des heures de concertation dédiées à la construction d’outils pédagogiques et de travail et d’évaluation communs, des projets collectifs

Nous favoriserons une plus grande autonomie pédagogique locale, une autonomie des équipes, qui n’est pas une autonomie des chefs d’établissement, mais bien un soutien à l’innovation pédagogique publique.

Pour faciliter cette autonomie, encore faut-il que les enseignants connaissent les apports des méthodes pédagogiques dans leur diversité: nous garantirons qu’ils soient formés aux pédagogies coopératives donnant une place active à l’élève (tutorat entre pairs, travaux de groupes, mises en situation...). Une école citoyenne, c’est aussi apprendre à s’informer, à discuter, à savoir débattre, dès le plus jeune âge : nous transformerons l’école maternelle en une véritable école du premier âge où l’on apprend à échanger, à faire preuve d’esprit critique, notamment par la mise en place d’ateliers philosophiques ;  nous développerons s projets de médias scolaires sur les expériences et les réseaux d’éducation populaire et encouragerons les pratiques démocratiques à l’école, impliquant l’ensemble des élèves, avec des Maisons des des élèves, favorisant la conduite de projet des élèves et la prise de responsabilité.

UNE ECOLE JUSTE ET ACCUEILLANTE

L’Ecole des écologistes est une Ecole qui lutte contre les inégalités. Elle est actrice de justice sociale et non de reproduction sociale, à rebours de la fable méritocratique, qui repose sur une idéologie individualiste et légitime la sélection sociale, les inégalités.. Nous savons que les inégalités sociales pèsent sur le destin scolaire de notre jeunesse et sur notre démocratie (effets psychologiques et politiques négatifs, angoisse, colère, humiliation…). Tou.te.s les expert.es de l’éducation (auteur.es, chercheur.es, sociologues) François Dubet et Marie Duru Bella, Bernard Lahire, Philippe Meirieu, Laurence de Cock ou encore Jean-Paul Delahaye, Claude Lelièvre, Annabelle Allouch l’ont démontré. Nous refusons que les exceptions de réussite servent de caution pour légitimer les inégalités du système et des politiques éducatives.

 La mixité est tout à la fois une condition de la réussite des élèves, car elle bénéficie à tous et toutes sur le plan des apprentissages, mais elle est aussi une valeur à défendre. L'école n’est pas une bulle, elle fait déjà société, et elle se doit de refléter la société dans sa diversité.

 Nous proposons de restructurer la carte scolaire pour garantir que l’affectation des élèves dans les établissements prenne en compte non seulement le lieu de résidence mais aussi des critères sociaux et scolaires garantissant la mixité. Certaines expérimentations ont fait leurs preuves en ce sens comme à Toulouse (fermeture de deux collèges enclavés du quartier du Mirail et réaffectation des élèves dans d’autres établissements, en lien étroit avec les familles) et à Paris (mise en place de secteurs communs à plusieurs collèges pour rééquilibrer leur recrutement).

Un système de dotations progressives des établissements sera mis en place pour attribuer les moyens humains et matériels en fonction de critères de mixité sociale et scolaire. Ce système s’appliquera aussi à l’enseignement privé sous contrat qui doit prendre sa part dans l’effort de mixité. Pour chaque établissement, nous fixerons en concertation les indicateurs qui permettront de vérifier qu’il tend effectivement à favoriser la diversité des profils de ses élèves.

Parce que c’est au collège que les destins scolaires se scellent, avec des parcours qui divergent en fonction de l’appartenance sociale, nous ferons du collège un maillon fort  de la scolarité commune et de l’apprendre ensemble: garantie d’un climat scolaire apaisé, d’un service de remplacement, suivi individualisé, et soin dans la relation aux familles. Cette culture commune sera prolongée au lycée,  nous renforcerons l'enseignement professionnel sous statut scolaire et augmenterons  les heures d’enseignement général essentielles pour la formation de la conscience citoyenne, les lycées polyvalents regroupant les voies générales et professionnelles seront multipliés.

Pour faire entrer l’Ecole dans le XXIème siècle et la rendre désirable et accueillante pour tous et toutes, il faudra d’abord lui en donner les moyens : c’est ce que nous ferons à travers une politique volontariste de recrutement, de formation initiale et continue renforcée, et de revalorisation de l’ensemble des personnels d’éducation et de soin, enseignant.es, AESH, RASED, médecins scolaires, infirmier.es, assistantes sociales.

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Le débat sur l’Ecole est aujourd’hui asphyxié entre une vision rétrograde et décliniste, autour d’un passé fantasmé du chacun pour soi, du retour de l’uniforme et du tri précoce, et une vision de compétition, qui fait de l’école l’antichambre d’une société néo-libérale du tous contre tous : rejetons ces projets mortifères de toutes nos forces, et construisons l’Ecole publique et laïque dont l’avenir de nos enfants a besoin autour d’un projet assumé. Nous voulons une Ecole émancipatrice et juste, en capacité de contribuer à la formation de citoyen.nes éclairé.es, désireux.ses de vivre ensemble, de coopérer pour construire un monde, prêt.es à faire face au dérèglement climatique, un monde dans lequel ils et elles trouvent toute leur place et peuvent donner le meilleur d’elles et eux-mêmes. Nous pouvons faire vivre  cette vision en votant pour le projet le plus à même de réparer l’école et de préparer un avenir désirable pour notre jeunesse: en votant pour Yannick Jadot dimanche.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.