L'Union d'anciens prisonniers de Bosnie-Herzégovine et l'Union régionale des prisonniers de Banja Luka ont rendu hommage aux victimes du malfamé camp Keraterm, situé à la proximité de la ville Prijedor, dans le Confin bosnien non loin de la frontière croate.
Par le camp ont passé 3000 Bosniaques et Croates. Durant la nuit de 24 mai 1993, des extrêmistes serbes ont assassiné 200 habitants du Confin. Encore 162 citoyens innocents ont perdu la vie dans Keraterm.
"Nous avons souhaité rendre hommage aux victimes de ce camps et aux autres prisonniers de notre Yougoslavie commune, sans distinction de nationalité ni réligion. Nous voulons envoyer au monde un message significatif, souvent répété chez nous et ailleurs :"Plus jamais ça"!- a indiqué le président de l'Union des prisonniers des camps bosniens, Jasmin Meskovic.
Keraterm fut un des 657 camps d'extermination instaurés en Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995. Fondé par les autorités serbes du Parti Démocratique Serbe, après le putsch et occupation de la Mairie de Prijedor.
Meskovic s'efforce de présenter la terrible vérité aux jeunes générations, surtout les prévenir d'existence toujours nombreuse des groupuscules fascistes et très actives aux Balkans qui peuvent accomplir vite, actes semblables. A la cérémonie de commémoration qui a eu lieu cette semaine ont assisté des survivants, des familles des prisonniers assassinés, le président de l'Assemblée nationale de République Serbe, le Bosniaque Senad Bratic et de nombreux représentants d'organisations internationales dont l'adjoint du chef de la mission d'OSCE, Alexander Chuplygin.
L'exposition ambulante des photographies d'amateurs a été une des attractions de la manifestation. A part des images déjà connues et publiés dans les grands médias planétaires, des participants et invités ont pu voir 87 clichés clandestins, réalisés par des visiteurs, coursiers du camps ou adolescents qui jouaient autour. Certains ont été confiés au Tribunal International de la Haye comme preuves des tortures de la population civile.
Humiliante négation
"Nous voulons montrer différentes preuves pendant des rassemblements comme celui-ci, en présence de personnalités européennes. Souvent accusés d'inventer ces terribles événements, nous sommes obligés de nous justifier sans-cesse"- a souligné le président Mesanovic.
Keraterm a été installé dans l'ancienne usine de céramique à l'entrée de Prijedor. Selon les survivants, tous les prisonniers hommes de 15 à 60 ans ont séjourné dans quatre halles, jadis utilisées comme dépôts. Au printemps 1992, des bourreaux ont emmené une trentaine de jeunes filles et femmes bosniaques qui ont subi des tortures et viols massifs. Deux mois plus tard, 14 survivantes ont été conduites au camp Omarska, situé dans la même région.
Autour de 75% de prisonniers bosniaques et 25% croates ont séjourné à Keraterm. Térrorisés, torturés, humiliés et battus quotidiennement avec des câbles équipés de bulles métalliques, couteaux, battes de baseball, crosses du fusil... Dans le camp ont été commis d'innombrables meurtres, sévices sexuels et autres faits cruels.
Aujourd'hui, des assassins exercent des fonctions importantes dans les institutions gouvernementales de la République serbe de Bosnie-Herzégovine. Un petit nombre a été jugé et condamné : Dusko Knezevic, dirigeant du camps a été jugé pour génocide et crime contre l'humanité et purge une peine de 31 ans de prison. Zeljko Mejacic a écopé de 21 ans de prison pour crime contre l'humanité. Commandant du camp Keraterm, Dusko Sikirica a reconnu avoir commis des crimes et a été emprisonné 15 ans! Dusan Fustar a passé 9 ans en prison pour sa participation dans le crime organisé. Predrag Banovic, vigile du camp et assassin de cinq personnes, a longtemps humilié et maltraité en permanence 27 de ses anciens voisins. Lui a été condamné à 8 ans de prison. Damir Dosen a purgé une peine de cinq ans et Dragan Kolundzija, seulement deux !
Tous ont commis des meurtres.
Djenana Mujadzic
A mes 18 cousins de 17 à 41 âns morts dans ce camp!