En charge du corps médical
Alén Muhic aura 22 ans le mois prochain. Il a vu le jour dans l'Hôpital de Guerre à Gorazde, situé en Bosnie de sud-est. Sa mère biologique, originaire de Foca fut violée, comme 60 000 Bosniaques et Croates. Emprisonné longtemps dans le camp de Miljevina, elle a été échangé à la fin de 1992 et réussi de joindre Gorazde. Le jour de naissance de petit garçon, la jeune femme l'a abandonné sans le nourrir, une seule fois et partie aux Etats Unis.
La guerre a complètement changé l'infrastructure des familles bosniennes. Le chiffre officiel de 100 000 morts est faux car depuis deux décennies, chaque mois sont découverts plusieurs charniers sur le territoire de ce petit pays balkanique.
Quelques milliers d'enfants, nés pendant et peu après le conflit fratricide durant lequel leurs mères ont été systématiquement violées et gardés dans les camps jusqu'à fin de grossesse, sont nommés "la génération invisible". Nombreux ne connaissent pas leurs véritables origines, d'autres les taisent par peur de mépris, de moqueries du voisinage ainsi qu'institutions officielles.
Alén travaille comme technicien dans l'hopital où il est venu au monde. Onze ans auparavant, le cinéaste bosnien Semsudin Gegic lui a consacré un documentaire intitulé "Le Garçon de film de Guerre". Son nouveau long métrage nommé "Le Piège" fait partie du sérial "Oral BH History". Réalisé avec soutien de l'Institut des Droits de l'Homme et du droit international, possède des éléments fictifs et réels.
Alén en est le personnage principal. Grâce au tournage, le jeune homme a retrouvé ses parents biologiques qui ne veulent pas de lui. L'equipe vient de terminer plusieurs scènes devant la maison de son père, un ancien paramilitaire et toujours très grand nationaliste serbe. Il n'a pas voulu sortir ni voir l'équipe par mépris envers son fils , qui a seulement souhaité le connaître :
"Après le départ précipité de ma mère le jour de ma naissance, le 20 février 1993, corps médical s'est occupé de moi six premiers mois de mon existence. Surtout sages femmes, actuellement mes collègues du travail. Le concierge de l'hôpital m'emmenait régulièrement chez lui : ses filles m'ont adoré et joué avec moi. Peu après la famille m'a adopté.
A la veille de son 10ème anniversaire, un copain de l'école lui a dit la vérité. Alén a couru trois kilomètres, traversant un chemin très dangereux. Heureusement des poids lourds l'ont évité avec le succès. En arrivant chez lui il a fini sa course folle, dans les bras de son père qui a confirmé sa découverte. Madme Muhic, sa mère adoptive lui a doucement expliqué qu'ils n'ont pas voulu le perturber avec cette, cruelle vérité.
Le jeune homme est content de connaître ses vraies origines plus tot possible. Après 18 ème anniversaire cela aurait pu être très difficile. Pourtant il a pleuré toute la semaine, enfermé dans sa chambre. Mais il est revenu à l'école et rencontré à nouveau le garçon avec qui il ne s'est jamais réconcilié.
Grâce à soutien familial Alén a dépassé la crise :
"Au temps des provocations ils m'ont soutenu et tranquillisé. Après éprouvant tournage du premier film, ma mère adoptive m'a dit avec complicité :"N'oublie pas, t'es mon fils"!
J'ai le meilleur sujet
Le jeune homme est très heureux d'avoir su prolonger l'amitié avec le réalisateur Gegic, devenu son guide et idole. Le célèbre cinéaste, dramaturge et écrivain, actuellement directeur artistique d'Intimo Teatro de Milan, est aussi le rédacteur en chef du programme documentaire et dramatique de la télé nationale de Bosnie-Herzégovine.Il enseigne la réalisation et production créative au Collège de Plovdiv et à Sofia. Semsudin Gegic a présenté ses drames dans toute l'Europe. Ses livres et pièces du théâtre sont traduites en allemenad, anglais, arabe, bulgare, français, italien et russe.
"Curieusement, aucune télévision bosnienne n'a pas projeté le film. CNN, Channel 4 et Sky News ont fait des grands reportages avec un succès énorme, auprès le public. CNN a même trouvé le mère d'Alén en Amérique"-se rappelle réalisateur. Il aime parler de leur rencontre :"Un garçon m'est entré dans le cadre d'un de mes films, en me demandant -Que fais-tu? Après avoir reçu mes explications il m'a affirmé -J'ai le meilleur sujet : Moi!
Un tournage parental
Enfants de guerre, abandonnés par leurs mères, chez nous sont des "invisibles". Ils sont partout mais personne ne les remarque. Pour ma part, je dois dire que j'ai fait un difficile "tournage parental", après 40 films déjà réalisés.
Selon récentes recherches, des milliers "enfants invisibles" furent adoptés et peuvent se considérer sauvés, comme Alén. Même nombre fiat le vagabondage partout au monde, sans aucune aide des autorités bosniennes. Troisièmes sont dans les foyers d'accueil, dans leur propre pays. Plusieurs centaines d "invisibles" n'ont pas survécu.
Le réalisateur a tenu de prévenir, en guise de conclusion : "Je filme avec l'espoir d'aider Alén.Racontant son histoire douloureuse je veux prévenir nos sociétés contemporaines d'existence des sujets d'un autre temps, qu'on pensait évolué. J'attends des réactions révolutionnaires, après ce tournage".
Djenana Mujadzic