Le Mali dans l'entre deux tours ?
Il circule sur les listes qui traitent de l'Afrique à travers le prisme des intellectuels, leaders d'opinion et initiés de la diaspora africaine francophone des échanges non conventionnels, non moutonnier dont je me permets de reproduire l'un d'eux qui ne manque pas de pertinence.
1 - Prévue pour cet après-midi, la proclamation des résultats "officiels provisoires" a été reportée à demain, sans autre explication.
2 - Il semble que la tentative de la "communauté internationale" de proclamer IBK élu dès le premier tour se heurte à de fortes réticences de dernière minute. Des discussions de "haut niveau" se poursuivent à Bamako entre des responsables civils et militaires de l'ONU, les représentants de l'UE, l'UA, la CEDEAO ainsi que certains ambassadeurs occidentaux accrédités au Mali.
3 - L'idée qui semble désormais émerger, c'est de revoir à la baisse les scores afin d'aller vers un tour ultime le 11 août, entre IBK et Soumaïla Cissé.
4 - De fait, Occidentaux et Onusiens semblent craindre une éruption de violence, ce dont pourraient profiter les extrémistes de tous bords. Ils redoutent également que les gens ne s'en prennent à leurs ressortissants.
Les immigrés originaires de l'UE ont reçu, cet après-midi, des consignes de prudence.
5 - On se demande pourquoi le ministre de l'Administration territoriale s'est risqué, sur la base du dépouillement d'un tiers des suffrages exprimés, à dire que l'avance d'IBK était telle, que si elle se poursuivait, on n'aurait pas besoin d'un second tour de scrutin.
6 - Autre curiosité : depuis dimanche, jour du scrutin, IBK bénéficie à son domicile bamakois de la protection de la... garde présidentielle, comme s'il était déjà élu. Son principal adversaire ne bénéficiait toujours pas, au moment où j'écris ces lignes, d'un tel privilège.
Que retenir de ces appréciations ?
Le Mali après la Côte d'Ivoire et la Libye constitue un exemple de ces pays décolonisés dans les formes et demeurés fondamentalement sous contrôle de l'ancienne puissance coloniale et de ses intervention en bilatérale, à travers la Francophonie, l'Europe, mais aussi surtout l'ONU et son Conseil de sécurité, arme de dissuasion massive aux mains de ses membres permanents.
Dès qu'un pays qui n'a de réalité que celle qui leur a été reconnue lors de leur reconnaissance comme membre de l'ONU et qui dépend de sa souveraineté politique, militaire, monétaire (Franc CFA), médiatique, linguistique (francophonie), il ne faut pas faire mine de s'étonner lorsque ses gouvernants se mettent et se démettent aux ordres de leur maître.
L'intéressant des analyses ci-dessus c'est la force occulte de l'ONU et de ses représentants permanents ou en mission dans le pays avec une mission de rationalisation des injonctions du ou des partenaires européens !
Le ridicule des capacités et compétences des dirigeants africains est sans limite et le Ministre de l'intérieur qui a décidé par avance l'issue d'une élection appelée à faire date pour son exemplarité comme vont de reconnaître l'ONU, l'Europe, la France mais aussi d'Afrique de l'Ouest, l'Afrique continentale la Francophonie, la monde arabe et le monde tout court ! C'est la réalité de la gouvernance mondiale qui prévaut avec un assentiment supposé des citoyens du monde !