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Billet de blog 5 févr. 2013

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La Guerre française au Mali : Jour J + 25 : L'Islam politique : l'instrument de la reconquête coloniale de l'Afrique

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La Guerre française au Mali : Jour J + 25 : L'Islam politique : l'instrument de la reconquête coloniale de l'Afrique

En ce tout début de février 2013, la guerre française au Mali achève sa première phase consistant à stopper l'avancée préoccupante des groupes rebelles qualifiées selon les circonstances d'islamistes, djihadistes, trafiquants de drogues, d'armes, d'otages, rarement de défenseurs d'une autonomie de la région Nord d'un Mali en déliquescence. Ces groupes se sont installés progressivement et ont occupé, administré, géré le Nord durant quasiment une année entière. Les autorités françaises qui veuillent à leurs intérêts passés, présents et futurs sur l'ensemble du Continent ont géré avec brillo la situation et ont décidé avec efficacité et réussite le moment précis d'une intervention puissante de leurs forces armées. En peu de jours et quasiment sans pertes humaines, elles ont bouté les groupes rebelles des centres urbains et leur ont fait subir de fortes pertes. Le président français est allé lui-même tirer profit de cet exploit et à Kidal au Nord comme à Bamako au Sud, il a été fêté en héros de guerre qui restera à croire les médias aux ordres, dans l'inconscient des foules comme l'homme providentiel qui a libéré le Mali, le Sahel et pourquoi pas l'ensemble de l'Afrique du ''mal'' islamique ! La phase première étant achevée, une seconde phase démarre avec la poursuite des groupes rebelles en débâcle et l'instauration de la paix, de la sécurité, de la démocratie, du développement, du progrès et du bien-être au Mali mais aussi dans les pays de la CEDEAO, du Tchad et par extension de l'Afrique, ré-apprivoisée après le demi siècle d'errance sauvage post décolonisation.   

En marge du monde médiatique occidental, de ses serviteurs dans le monde arabe et en Afrique, quelques voix s'élèvent discrètement pour s'interroger timidement sur la pertinence et sur la durabilité d'un doucereux rêve qui se révélerait à terme un nouveau cauchemar pour les populations africaines martyres de la période coloniale. A cet égard, les partisans de jamais plus de guerre au XXI ème siècle, où que ce soit et pour quelque motif que ce soit , ne peuvent qu'être d'accord avec l'article de Samir Amine, Directeur du Forum du Tiers Monde, article publié le 23 janvier 2013 et repris par le M'PEP (http://www.m-pep.org/spip.php?article3184 ), qui rappelle que toute intervention militaire d'une puissance occidentale ou d'une coalition de pays, telle l'OTAN, dans un des pays du Sud, est condamnable par principe. Par nature, une telle intervention est soumise aux exigences du ''déploiement du contrôle de la Planète par le capital des monopoles dominant le système''. Il s'interroge si l’intervention française au Mali : serait-elle l’exception à la règle qui justifierait la dite intervention et les appels unanimes à son soutien ? Que non semble penser Samir Amine qui reconnait que cette guerre qui plus est, assymétrique et qui aurait pu être évitée si des efforts de dialogue et de persuation avaient été entrepris par la communauté internationale défaillante, ne pourra en aucun cas apporter la réponse à la dégradation continue des conditions politiques, sociales et économiques dans l’ensemble des pays de la région. Le Continent africain ayant été façonné par les politiques de ''déploiement du capitalisme des monopoles de la triade impérialiste'', toujours en œuvre et aujourd'hui, et c'est ce déploiement qui est à l’origine de l’implantation d'un Islam politique obscurantiste dans la région.

Bref, dans la tragédie que vivent aujourd'hui les Maliens, toutes ethnies confondues, les mouvements djihadistes portés par Aqmi, Anssar Eddine, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et autre Bobo Haram qui sévit au Nigérias, boutés hors des grandes villes par la guerre éclair française, véhiculent un Islam politique réactionnaire, complice des intérêts capitalistes, et Oh combien néfaste aux populations conquises et libérées par les forces françaises. Cette complicité entre les puissances occidentales et les multinationales, appuyées par les Gouvernants d'Arabie Saoudite, du Qatar et autres Émirats du Golfe, se vérifient dans les catastrophes humaines provoquées par les Talibans en Afghanistan, par les combattants du Front Islamique en Algérie, en Somalie ou au Soudan où il a provoqué une scission qui fait tâche dans la théorie de l'intangibilité des frontières héritées de l'ère coloniale. Dans d'autres pays des processus similaires de destabilisation sont en préparation et attendent les moments propices pour éclater et réactiver les ondes de choc pour déstabiliser l'Afrique et le monde arabe et enlever à leurs populations qui vit dans sa grande majorité la soumission, la pauvreté, la misère et la désespérance, toutes idées d'autonomisation, de libération du joug colonial déguisé sous d'autres apparences.

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