Guerres préventives et guerres souveraines d'Israël en Syrie
Dans un contexte moyen-oriental où la masse, la complexité et la sophistication d'un tsunami d'informations construites par de savants communicants, maîtres à penser et à raconter des médias partisans convaincus, la Syrie, son peuple, ses dirigeants, son patrimoine et sa culture, sont offerts à la communauté internationale, aux peuples du monde comme au temps jadis, les esclaves étaient offerts aux gladiateurs et aux lions dans les arènes impériales. Depuis plus de deux années que la tragédie-comédie dure a-t-on fait un calcul élémentaire des morts annoncés doctement par des médias sur la base d'une source principale dénommée l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Dans une indifférence complice, on a commencé par annoncer quotidiennement des victimes par unités, puis par dizaines et parfois par centaines, les unes par égorgement et armes blanches, d'autres par armes à feu, d'autres par bombardement, d'autres enfin par armes chimiques, un jour dans la même indifférence on annoncera des victimes par armes nucléaires. Et si on était sensé se trouver devant au moins deux entités ennemies : les troupes du dictateur élu et même reçu, il n'y a pas si longtemps en France, sur les Champs-Élysées, d'un côté, et les troupes, dûment identifiées, aidées, armées, formées, financées par une coalition mondiale occidentalo-arabe, les rebelles syriens regroupés dans une Armée syrienne de libération (ASL), d'un autre côté. Dans cette guerre reconnue, le décompte des morts, mis en image et décrits, comme dans film Hollywoodien, gonflé à merci, et ciblées sur les pertes civiles de femmes et d'enfants innocents, sont comptabilisées systématiquement sur le compte du camp dictatorial tout en donnant lieu à des commentaires dithyrambiques sur les victoires des troupes rebelles et des pertes affligées aux seuls soldats du dictateur. La caricature de la manipulation médiatique est d'un tel excès qu'elle devrait rendre optimistes toutes les parties anti-syriennes en présence : à faire un exercice macabre des syriens morts aux combats, ceux victimes collatérales, ceux croupissants dans les prisons et les camps de détermination et ceux souffrant hors de la Syrie dans des camps de réfugiés ouverts dans les pays voisins, à moyen terme il n'y aura plus de syriens ni en Syrie ni hors de Syrie.
Qu’adviendra t-il alors de ce pays qui a pesé depuis l'Antiquité sur l'Histoire de l'Humanité et sur les grands courant de la civilisation.
C'est dans ce divertissement ambiant et généralisé de la communauté internationale, dans une phase d'abrutissement des peuples et de matraquage des esprits, que le Président de la première puissance mondiale, le guide suprême de l'humanité, sa super divinité Obama, vient de légitimer les frappes aériennes d'Israël sur une Syrie meurtrie, en lutte pour une hypothétique survie, justifiant l'idéologie de la guerre préventive pouvant être entreprise, sans autres règles concertées, par les plus puissants et leurs alliés. Oubliées les recommandations de la Charte des Nations Unies, bouche cousue du Conseil de sécurité de l'ONU, discrétion de l'Union européenne, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la Conférence islamique ou de l'Union africaine.
Et vive l'état perpétuel de guerre, et vive l'idéologie des guerre préventives, punitives, souveraines, de conquête ou d'anéantissement, et vive les politiques de production et de dissémination des armes, y compris de destruction massive, des armes chimiques, des armes nucléaires, seuls les dromes restent pour l'instant interdites aux pauvres et aux exterminables.
Ainsi va le monde qu'on voudrait perpétuer.