Crise morale et politique en France, l'Afrique peut donner l'exemple.
Le monde connaît une succession de crises interactives, lesquelles ensemble constituent une crise globale, une crise systémique.En France le Tsunami provoqué par l'affaire Cahuzac et l'expression de la démesure, voire de la démence d'un pouvoir politique, -exécutif et législatif, – à l'abri des lois et règlements qu'il a lui-même débattus et promulgués. Dans l'urgence, la pression et la précipitation, le Gouvernement, dans une tactique de contenir l'indignation populaire, a décidé la publication, sous huitaine, du patrimoine et des revenus des Ministres. Une mesure susceptible de concerner ultérieurement des élus du parlement et possiblement des hauts fonctionnaires. Ce processus de recherche de plus de transparence doit s'accompagner de la mise en place d'une haute autorité d'évaluation, de suivi et de contrôle de la véracité des déclarations et le cas échéant de la saisi d'un pôle judiciaire pour le traitement des affaires financières qu'il aura à connaître, soit par suite de fausses déclarations, soit lors de preuves d'enrichissement illicite dans l'exercice des fonctions. Autant d'infractions de toutes sortes, commises par ces hauts responsables, ces notables soumis aux mêmes obligations que les hommes d'affaires, aux grandes, moyennes et petites fortunes convaincus de des fraudes de toutes catégories du fisc, des auteurs de l'évaporation, de l'évasion, de l'optimisation et d'autres pratiques poétiques d'exonération fiscale.
Des exemples traitant d'assainissement des acteurs d'institutions politiques, menés et réussis dans d'autres pays abondent. Ils peuvent même émaner de pays considérés comme des dépendances du modèle constitutionnel, des constructions institutionnelles et d'organisations politiques français. C'est le cas du Burkina Faso durant le règne éphémère du Capitaine Sankara (août 1983 – octobre 1987). Ce Président africain a imposé aux membres de son gouvernement une déclaration de fortune au moment de la prise de fonction. Qui plus est, cette déclaration devait et fut faite en publique et télévisée en direct. Sankara et son épouse se sont pliés à l'exercice et se sont astreints à donner l'exemple, eux qui ont fait en premier la déclaration portant sur leurs biens immobiliers et mobiliers, les avoirs dans les comptes bancaires au Burkina et à l'étranger, de même que les revenus professionnels et extraprofessionnels. Les médias et la population Burkinabés ont fortement apprécié cet acte politique courageux de transparence, commentant le patrimoine, quotidiennement vérifiable, des époux Sankara et des membres du gouvernement.
Bien sûr qu'il y a des limites à de tels témoignages que d'aucuns peuvent considérer comme des élucubrations. Qui oserait penser que la France, exemplaire dans tous les domaines, condescendrait à aller puiser l'exemple ailleurs que dans son histoire, dans la limite territoriale, dans le génie créateur de son élite et de ses dirigeants. Quant au bon peuple français, il peut dormir tranquille, ses dirigeants veillent au grain, ne les a-t-il pas élus pour ce faire. Et que vive longtemps la Vème République française et qu'elle continue longtemps à servir de modèle à une Afrique en attente du parachèvement de son processus de décolonisation.