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Billet de blog 18 janvier 2013

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Jour J+7 : Guerre au Mali - Renforcer les forces armées africaines, un crime contre la paix et la démocratie

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Renforcer les forces armées africaines, un crime contre la paix et la démocratie


La Guerre au Mali, au septième jour de l'intervention des forces armées françaises sur place pour : i) mener une gerre totale contre le terrorisme et ses dérivations - islamistes, djihadistes, contrebandiers de drogues, de cigarettes et d'armes, rebelles contre les pouvoirs dictatoriaux ; ii) mettre fin à l'avancée des rebelles du Nord Mali et défendre l'intégrité territoriale d'un pays africain qui plus est membre du pré-carré sous protection de l'ancien empire français ; iii) protéger les milliers de Français résidents pour diverses raisons au Mali et libérer les otages français détenus dans ce pays ; iv) protéger les approvisionnements en uranium du Niger et en pétrolé et gaz du Sahara et prendre option sur l'ensemble des ressources potentielles dans le Sahel ; v) et peser sur la reconstruction du Mali en décrépitude, pour y renforcer les pratiques de la françafrique, alignement idéologique, institutionnel, politique, économique, culturel, lunguistique, etc....

La France en intervenant dans l'urgence l'a fait pour afficher sa puissance au niveau de l'ONU comme membre influent du Conseil de sécurité, mais aussi au sein de l'Union européenne, de l'OTAN, de l'Afrique, de la francophonie et des pétro-monarchies. Elle l'a aussi fait dans la continuité de son positionnement hier dans la guerre en Libye et aujourd'hui en Syrie. Au Mali, la France aurait souhaité prendre, souverainement et solitairement,  un leadership d'une guerre éclair dans un pays et une région sahélienne sensés être sous contrôle. Contrairement à la guerre extravagante en Libye avec zéro mort dans les rangs des forces de l'OTAN après plusieurs semaines de guerre, aujourd'hui - jour J+7 -, on annonce au Mali et dans le Sahara algérien, déjà quelques morts français et occidentaux, militaires et ou civils, des dizaines de morts africains civils et ou militaires, mais ceux là n'ont aucune importance.

 Les occidentaux acceptent de renforcer les forces armées du Mali et de la CEDEAO, pour les rendre capables de protéger leur territoire et s'unir pour des causes extra-territoriales. Bizarrement, on occulte la liaison flagrante entre la puissance et l'autorité militaires, aussi relatives soient-elles dans chacun des pays et l'instauration de régimes dictatoriaux et le recul des constructions démocratiques et le renforcement du poids des sociétés civiles. On occulte aussi les effets des Guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et la dissémination des armes et des guerriers au Sahel mais possiblement dans les pays occidentaux.

l'Afrique aujourd'hui a besoin d'aide pour lutter contre la pauvreté et le pillage de ses richesses humaines, du sol et du sous-sol. Dans tous les cas, en ce début du XXIè siècle, soutenir des situations de guerre sur quelques lieux sur terre et pour quelques motifs que ce soit, cela relève d'une démarche rétrograde et condamnable qui ne fait que densifier et généraliser le voile de l'obscurantisme qui sévit sur l'humanité, en ces temps de crise globale. Il est temps que les élites françaises se réveillent en condamnent les démarches guerrières en France et de par le monde.

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