Le 17 avril, une journée honteuse pour Washington
Le jeudi 17 avril pourrait constituer un moment historique, ce jour où le Président Obama, à la tête de la première puissance mondiale, reconnaît dans une intervention télévisée et diffusée de par le monde, a expressément reconnu que le modèle occidental d'une démocratie, sensée être universelle, présente bien des insuffisances, voire des dysfonctionnements regrettables.
Dans ce discours d'une rare intensité, le Président étasunien souligne qu'il s'est agi d'un jour de honte pour le pouvoir puisque malgré une majorité écrasante (plus de 90%) de l'opinion publique et du Sénat, le montage constitutionnel et institutionnel a bloqué la réforme tant espérée des lois sur les armes. Un révère sévère pour le président Obama qui s'est impliqué tant et plus dans cette réforme, entreprise dans un climat des plus favorables, spécialement par suite du récent et effroyable massacre de l'école de Newtown.
Son discours met en cause expressément l'excès de la puissance des lobbys en faveur de la libre circulation, détention et utilisation des armes à feu, y compris les plus meurtrières, par tous les citoyens américains, sans le moindre contrôle sur leur capacité à en disposer sans danger pour autrui. Le message est clair que l'idéologie ultralibérale triomphantes de ces dernières décennies, s'est traduite par un recul des responsabilités des Etats dotés de droits régaliens, confiés à des lobbys et des directoires auto-proclamés (les multiples ''G'', l'Otan et autres organisations plus ou moins occultes).
Peut-être que les Etats seraient bien inspirés de s'inscrire dans une perspective d'un pouvoir multilatérale au-dessus de celui de chaque Etat ou groupe d'Etats et d'appeler à une grande refonte des Institutions internationales sur la base de nouveaux rapports de force entre les Etats, les parlements et l'expression directe citoyenne. Vaste programme qui n'aura de chance de s'imposer que si la citoyenneté mondiale l'emportait sur les citoyennetés locales, nationales, continentales (comme au sein de l'UE). Un doux rêve ? peut-être !, une impérieuse nécessité ? sans doute !