En Europe, la guerre au Mali montre les limites de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD)
Au début de ce mois de mars 2013, a eu lieu à Varsovie, dans l'indifférence des médias, la première rencontre entre les chefs d’Etat et de gouvernement de deux structures multilatérales européennes compétentes en matière de coopération en sécurité et de défense, en construction laborieuse depuis 1998. Il s'agit du Groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), et du Triangle de Weimar (Allemagne, France et Pologne).Une avancée dans les réflexions et les propositions au sein de l'Europe pour clarifier les positions des multiples composantes européennes, au regard notamment d'autres institutions impliquant tout ou partie de l'Europe, comme l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), en constante extension de sa surpuissance depuis 1949 ou l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), institution qui œuvre, non sans difficultés depuis l'implosion de l'empire sociétique, à la normalisation des relations de défense et de sécurité entre les pays membres de l'OTAN et ceux de l'ex Pacte de Varsovie.
Une telle profusion d'institutions plus ou moins larges et à la gouvernance peu démocratique tant sont insignifiantes les implications citoyennes, n'augure pas de progrès rapides dans la mise en place d'une vision et d'une stratégie communes, susceptibles de peser dans des réformes et refontes du Système des Nations-Unies et de son Conseil de Sécurité dans l'exercice des fonctions qui sont loin d'assumer de garants de la paix et de la sécurité de par le monde. Cette profusion d'institutions est d'autant moins pertinente dans une situation économique et financière de crise qui incite à des replis et des surenchères en comportements égoïstes des pays.
Aux considérations géostratégiques de redéploiement des rapports de forces au sein de l'UE et dans un contexte contraignant lié à la crise économique et financière, s'ajoute un autre facteur significatif : celui du respect de la seule compétence de la souveraineté nationale lors de questions d’usage de la force, particulièrement sensible dans les pays de l'UE qui relevaient de l'ex Union soviétique encore trop jaloux de leurs prérogatives nationales et attentifs à leur non implication dans les opérations militaires. Ce cas illustre le pourquoi de leur non implication dans la guerre que mène la France au Nord Mali, considérée comme une intervention unilatérale de la France, aidée par les forces africaines dépendante. Apparemment, la menace terroriste avancée par la France, ne semble pas avoir été suffisante pour constituer un élément déterminant d'intégration des forces militaires européennes pour faire face à une menace commune.
Reste à tirer quelques enseignements en relevant que tous les pays européens et non européens ne sont pas pour les guerres punitives, préventives, asymétriques ou dissymétriques et que demain les citoyens du monde indignés et révoltés de réveilleront pour exiger la proscription de l'état de guerre pour quelque motif que ce soit. Pour cela travaillons sur la transformation des fondements de la gouvernance mondiale et de l'émergence d'un nouvelle ONU pour gérer un monde nouveau.