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Billet de blog 22 mai 2013

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Sur la question syrienne, les français se réveillent ! et sur le Mali ?

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A quand la levée de l'omerta médiatique sur la question malienne ?

 Un débat passionnant se déroule ces jours-ci, autour de la diplomatie française en mal de leadership mondial, au regard des derniers rebondissements quant à la position française sur la question syrienne.: cf notamment l'article de Georges Malbrunot du 10 mai, repris et abondamment commenté sur le site http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2013/05/le-spectaculaire-revirement-fr.html. Il ressort, en mots diplomatiques, que la France grande puissance membre du Club béni des détenteurs et utilisateurs patentés de l'arme nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, membre de l'OTAN, leader incontesté du monde de la Francophonie et leader historique actif dans son empire colonial d'antan, a dû ravaler ses ambitions sur la question syrienne et s'aligner sur des positions moins guerrières des Etats-Unis et de la Russie.

Une triste réalité, non encore digérée par les partis politiques au pouvoir, par les parlementaires en fonction ou par les médias qui suivent aveuglément et dans une quasi unanimité la position des autorités sur les questions de relations internationales, spécialement dans leurs rapports aux défis de l'humanité, face aux enjeux de guerre et de paix.

La diplomatie française, forte du succès remportée dans l'écrasement du régime de Khadafi en Libye, a voulu persévérer en Syrie puis au Mali et se prépositionner pour d'autres guerres à susciter, spécialement en Afrique et dans le monde arabe. Victoire certes partagée en Libye avec la coalition conduite par l'Otan, mais fortement contestée en Syrie, malgré le rôle déterminant joué dans l’entraînement de ses alliés occidentaux et arabes dans la reconnaissance précipitée et l'appui multiforme, aux forces hostiles au règne de Bachar El Assad. Un dictateur parmi tant d'autres à commencer par les Émirats fantoches au pouvoir au Moyen Orient, fortement protégés par les puissances occidentales. Après deux années de guerre civile meurtrière en Syrie et une pression médiatique sans précédent, mettant sur la responsabilité du seul Assad, toutes les atrocités et destructions du pays, la communauté internationale et les deux majors de la conduite des affaires mondiales, Etats-Unis et Russie, ont décidé de reconsidérer la question et de rompre avec l'idéologie de guerre durable et totale, prônée par la France. Une nouvelle approche, recommandant une mobilisation des efforts pour trouver une solution politique qui passera par un dialogue ''syro-syrien'', toutes parties syriennes confondues, spécialement à l'abri des lobbys des oligarchies militaro-industrielles. Il était temps que ce changement intervienne, sauf à vouloir jouer la carte de la disparition pure et simple de la Syrie et son annexion par une puissance voisine. Ce sera à la fin des comptes le peuple syrien dans sa globalité qui sera le grand perdant.

Viendra probablement le jour où au Mali, en France, en Afrique et de par le monde, des voix s'élèvent et exigent, par principe, la fin de l'état de guerre et la prévention et la résolution des conflits par le dialogue et par des moyens pacifiques. En ce domaine, la voix d'Aminata Traoré, cette femme malienne qui fait honneur au Continent africain, interdite de séjour dans l'espace Schengen par ordre de la diplomatie française et qui se bat avec courage et ténacité pour que soient condamnées, par la communauté internationale, toutes interventions militaires, intérieures ou extérieures, sur le sol africain et au-delà .Et qu'une solution malo-malienne prévaut, dans une ensemble africain apaisé, sans interventions intempestives d'amis intéressés.

'' Mettre fin à l'état permanent de guerre'', voilà le noble dessein confié à l'ONU par la Charte des Nations-Unies, une noble cause trahie par le Conseil de sécurité et docilement tolérée par les citoyens d'un monde endormi, un monde encore en gestation si on veut demeurer optimiste.

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