La guerre au Mali ou ailleurs, une aberration au XXIè siècle
Dans une guerre assymétrique, de reconquête coloniale d'un genre nouveau, la France, grande puissance contemporaine dans une intervention militaire de grande envergure au Mali, n'a-t-elle pas pu au regard de l'urgence ou n'a-t-elle pas voulu s'inscrire dans une coalition pour des raisons de stratégie de renforcement de sa puissance dans les rapports de force mondiaux de l'heure, et ce aux moindres coûts.
Voilà maintenant près de deux semaines que les forces armées françaises, aériennes et terrestres, combattent au Mali dans une euphorie quasi unanime de la communauté internationale, des gouvernements africains et européens, pratiquement sans dommage en pertes humaines et dans le soulagement et la reconnaissance des autorités et du peuple maliens.
Sans attendre la fin de l'histoire, les adeptes des guerres préventives, punitives, de prestige et ou de domination, trouvent en la circonstance un objet de satisfaction quant à leurs théories guerrières et la justification des impératifs de poursuite et de renforcement d'activités, hautement rentables, de production et du commerce de l'armement et de la mort.
Bien sûr que la guerre a des coûts financiers, la France en déployant des armes, des hommes et du savoir-détruire, écraser, liquider, tuer, escompte entrer dans ses fonds et au-delà. Elle qui se complait de la retenue des engagements militaires européens sous réserve d'une compensation financière attendue. Elle qui finira par récupérer une partie des fonds exigés par la CEDEAO pour le déploiement de leurs troupes d'aparât dans le Nord Mali, en des lieux préalablement assainis par les forces françaises.
Les forces françaises et derrière elles les troupes maliennes, avancent tranquilement et sans précipitation, comme pour faire durer le plaisir. Elles ont libéré l'essentiel des villes et villages en bordure de la frontière du Nord et du Sud du Mali et aujourd'hui avancent victorieusement vers le Nord. Leur grande préoccupation du jour semble être de réduire les bavures colatérales et les exactions contre les populations civiles, maures et tourègues que les organisations onusiennes des droits de l'homme commencent à dénnoncer.
La Guerre c'est aussi un grand moment de désinformation, d'intoxication et d'opacité, dénnoncées par les médias sévèrement encadrés sur les champs de batailles, mais plus dangereux encore, la guerre constitue une opportunité dans des modifications des rapports de force dans les relations internationales. On a appris le changement significatif du positionnement de l'Algérie en autorisant le suvol de son territoire par les forces aériennes françaises, certains diront qu'elle l'a payé cher avec les évènements tragiques d'Ain Aménas, Il y a le cas de la République islamique des Comores dont les autorités s'apprêteraint à signer avec la France un Accord historique d'amitié et de coopération en échange du renoncement discret sur les revendications sur la quatrième île de leur territoire : Mayotte. Dans un contexte d'obscurantisme d'Etat de guerre et de croisade mondiale contre le terrorisme au Mali, dans le Sahel, en Afrique et de par le monde, qui prêterait la moindre importance à un accord bilatéral souverain et insignifiant.