La France poursuit la guerre au Mali, qui s'en préoccupe ?
Au Mali, les forces armées françaises, terrestres et aériennes - pas maritimes s'agissant d'un pays continental sans accès à la mer -, poursuivent depuis six semaines une guerre que certains qualifient d'asymétrique en attendant de convenir d'un qualificatif mieux approprié. Cette guerre est soutenue par mille pour cent des français, leaders d'opinions, élites diverses, femmes et hommes politiques, médiatiques, sportifs, syndicalistes ou simples chômeurs ! C'est une guerre propre, deux victimes déplorées, à peine plus sale que la guerre des forces de l'Otan en Libye qui n'a fait aucune victime, du moins du côté des forces du ''Bien''. C'est une guerre sous contrôle militaire et médiatique ferme, sans précédent ; ne s'ébruitent que les seules informations validées par les autorités françaises habilitées. La presse, même embarquées et encadrée, est tenue loin des opérations, elle se contente de ce qu'on lui communique comme vérité absolue. Des dizaines de rebelles abattus, peu de victimes collatérales des civiles maliens vivant dans les zones de conflit, peu ou pas de victimes des forces maliennes, tchadiennes ou des forces de la CEDEAO, engagées volontairement ou non, dans les combats. A peine reconnaît-on quelques victimes parmi des Touaregs combattants les forces djihadistes d'occupation de l'Azawad (MNLA), la région dont ils revendiquent depuis toujours l'autonomie, voire la souveraineté. Des populations autochtones, hostiles aux dictatures et répressions chroniques des autorités du Sud Mali.
Cette guerre de la France au Nord Mali est applaudie à la fois par les communautés des maliens vivant en France et des français vivant au Mali, les premiers jouissant de bien moins de liberté, de facilité, d'appuis et de protection que les seconds. Mais qui peut s'en plaindre surtout dans ce contexte de guerre sensée libérer le Mali pour en faire une place forte de la France au cœur du Sahel et au-delà en Afrique.
Cette guerre des temps modernes qui inspirera et justifiera d'autres guerres du même genre, est totalement soutenue par les gouvernements africains, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, avec un rôle majeur pour les Etats de la CEDEAO, mais également par les Gouvernements européens, arabes, francophones et à l'échelle mondiale. Les médias, les élites, les citoyens du monde y consentent.
Pour ma modeste part, je revendique ce rôle de chien qui aboie au vu d'une caravane guerrière et festive qui poursuit son chemin dans un monde d'oscurantisme qui me désole !
Et cette ONU qui se tait, qui se terre, qui désespère ! A quand sa réforme en profondeur !
