Guerre au Mali, mariage pour tous, deux domaines vitaux pour le devenir de la société française, avec une implication citoyenne différenciée.
La guerre que mène la France au Mali, aussi singulière soit-t-elle dans sa légitimité au regard du droit international ou du droit historique d'ingérence dans son ex-empire colonial, pose la question vitale et globale du droit premier de l'humanité à vivre durablement dans la paix et la sécurité, en ce domaine rappelle, une question récurrente de l'échec latent de l'ONU, ce machin hors normes, créé, justement au lendemain de la Seconde guerre mondiale, pour accomplir cette mission. En France, le parlement dans une discrétion remarquable a autorisé en ce début de semaine de prolonger l'opération militaire au Mali, qualifiée de "réussite" sur les plans politique, militaire, voire économique à considérer les retombées de cette opération spectaculaire sur le commerce des armements de toutes catégories, mais aussi celui du savoir faire pour former, équiper et domestiquer les armées africaines en voie de disparition. Les citoyens, encartés ou non à des partis politiques ou à des formations syndicales, membres de mouvements associatifs ou simples sympathisants de clubs sportifs ou de loisir, le semblent guerre avoir été concernés et encore moins impliqués par les enjeux de cette question. Ils font confiance en la sagesse de leur gouvernement et au bon choix de leur élus qui ont supporté la poursuite de cette guerre. C'est bien rare qu'à l'exception des élus du Front de Gauche qui se sont abstenus, le parlement, Assemblée Nationale et Sénat se sont prononcés à l'unanimité en faveur de la Guerre.
Dans la même foulée, le lendemain de ce vote ''historique'' unanime, après un semestre de débats houleux au Parlement, dans la rue et au travers de médias déchaînés, l'Assemblée Nationale a fini par adopter, une Loi, non moins ''historique'' mais sans unanimité tant s'en faut, une Loi ouvrant le mariage à toutes et à tous, sans considération pour le genre des postulants. Après validation du Conseil constitutionnel saisi par l'opposition, la France deviendra le quatorzième pays d'application de ce dispositif considéré comme une avancée dans l'organisation familiale et sociale dans des sociétés dites démocratiques, attentives au statut citoyen et républicain.
Y aurait-il des domaines où l'implication citoyenne serait inopportune voire contre-productive ? Les propositions de réorganisation de la vie familiale et sociale ont-elles une priorité sur les choix de guerre ou de paix, de sécurité ou d'insécurité par rapport à la vision du monde de demain à construire pour que les individus et les familles puissent vivre partout dans un environnement apaisé, de progrès et de bonheur partagé ?
La société française s'est exprimée tant et plus sur la question du mariage pour tous. Cela peut-être considéré comme une marque de démocratie adulte et responsable. Les médias ont joué leur rôle d'information et de conscientisation. Elle n'a pas eu, n'a pas et n'aura pas la capacité de le faire dans sa responsabilité de s'impliquer dans des questions de guerre et de paix. En ce domaine, les citoyens acceptent de fermer les yeux, les oreilles et la bouche et se laissent bercer par le chant des lobbys militaro-industriels. alors que leur devoir de citoyen du monde est d'anticiper ces questions et de s'engager sur tous les fronts lorsque la paix et la sécurité sont en périls. Les médias se terrent et même les leaders d'opinion comme la militante malienne alter-mondialiste connue et reconnue, invitée en Europe pour animer des débats sur la guerre au mali a été interdite de visa Schengen, devinez par qui ?