Henri Alleg un combattant pour la dignité humaine
Ce lundi 22 juillet, un petit groupe de personnes, pour la plupart d'un certain âge, se sont retrouvées au cimetière du Père-Lachaise pour rendre un dernier hommage à Henri Alleg, cet homme d'humilité, de courage et d'exemplarité, un homme qui a tant fait pour l'Algérie, avant et après l'indépendance qu'on a les plus grandes difficultés à le considérer comme un digne algéro-français ou un fier franco-algérien. Une chose est certaine c'est qu'il faut le considérer comme un talentueux précurseur de ces hommes et femmes à l'honneur aujourd'hui, ces lanceurs d'alèrtes qui ont mené et qui mènent le combat pour les grandes causes de l'humanité, souvent au risque de leur vie.
Il se trouve que ceux qui en débattaient de l’œuvre d'Alleg se sont retrouvés là, à attendre inutilement puisque l'enterrement a été reporté à lundi prochain (29 juillet). Il y eut interrogations et commentaires sur les raisons de ce report et certains ont osé faire valoir qu'il pouvait s'agir d'une doléance des amis algériens d'Alleg, désireux de participer aux obsèques et confrontés à l'obtention de visas pour pouvoir marquer de leur présence leur reconnaissance à ce grand Homme aussi digne et respectable que les plus grands des héros de la Révolution algérienne.
Au cours de ces échanges improvisés, beaucoup de témoignages émouvants venant de personnes ayant connu de près ou de loin ce combattant pour la dignité. Le grand étonnement voire même la colère de tous devant le peu de considération pour son témoignage sur la torture durant la guerre de libération de l'Algérie et cette réflexion impromptue qui a retenu l'attention : cela aurait été un bienfait public pour la France, l'Algérie et l'humanité si le livre ''la question'' d'Henri Alleg avait connu les mêmes efforts de diffusion dans les institutions d'éducation citoyenne que le Journal d'Anne Frank, un chef d’œuvre universel qui a traité du génocide du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale, mais qui ne connaît pas cette œuvre qui a magnifié pour l'éternité le combats historique du peuple juif et qui connaît l'ouvrage d'Henri Alleg et son modeste témoignage sur le combat héroïque mais dénigré du peuple algérien ?
Cela aurait honoré les autorités algériennes si elles avaient proposé du vivant d'Henri de lui réserver à lui et à bien d'autres méritant comme lui, une place au carré des héros de la Révolution, au Cimetière d'El Alia en Alger. Mais qui connaît Henri Alleg en Algérie ou en France ? Qui s'est préoccupé de sa notoriété et de sa contribution à la défense de la liberté et de la dignité humaine ?