Mali-RCA, une image navrante d'une Afrique en destabilisation continue
Hier rebelles en République Centre africaine, confinés des mois durant au-delà d'une ligne imaginaire tracée par l'ex-président Bozizé, aujourd'hui réfugié dans un pays voisin, les combattants Séléka sont entrés à Libreville et leur chef Michel Djotodja se trouve de fait à la tête de la RCA. La Communauté internationale, l'ONU, l'Union africaine et autres voix ont condamné par principe le coup d'état, une pratique qui ne cessent de se répéter sur le Continent africain, coups de force accompagnés par de nouvelles formes d'intervention et de domination de l'impérialisme et du colonialisme, encore plus perverses qu'au 19è et 20è siècle, puisque aujourd'hui se sont des Directoires et les multinationales qui gouvernent le monde et qui agissent en des formes novatrices.
Sans être insensé, le scénario de la RCA aurait pu s'appliquer au Mali s'il n'y avait eu cette maudite composante construite par les occidentaux de la terreur portée par des terroristes ''Islamistes'', un leurre participant au processus obscurantiste qui permet de construire dans l'indifférence un monde soumis aux intérêts des oligarchies constituées et coordonnées.
En RCA comme au Mali, vit une communauté française importante. En RCA, la France dispose d'un dispositif de forces armées en cours de renforcement ce qui aurait pu être le cas au Mali où un dispositif aurait pu être déployé dans et autour de la capital pour assurer durant la transition la sécurité des 5 ou 7 milles français y résidant en attendant que les Maliens palabrent entre eux pour trouver un consensus sauf à vouloir s'autodétruire jusqu'au dernier, à coup de manchettes et de sailloux si les occidentaux ne fournissaient des armes et les arabes les finances pour en acheter..
En RCA, Djidodjo le nouveau maître, entend respecter l'Accord le Libreville du 11 janvier dernier prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale, (prévu pour être dirigé par l'opposition aujourd'hui au pouvoir) et l'organisation des élections libres et transparentes dans les trois ans.
A se référer au parallélisme des formes, les maliens du Nord et du Sud auraient pu trouver une solution pacifique et durable, par eux mêmes, et sans l'intervention musclée de la mère patrie et de ses alliés, banalisant au passage de telles pratiques, faciles à justifier à posteriori.
Mais, il fallait profiter du climat d'anti-islamisme régnant pour faire parader les troupes, exhiber la puissance, afficher la qualité supérieure des armements et des combattants ! Pour sauver le monde judéo-chrétien ? Encore faudrait-il prouver la chose quand on sait la connivence de la France avec les Émirats et sultanats du Golfe, elle qui sous-traitante la fabrication des ''Fous d'Allah'', identifiables et neutralisables si la volonté politique était là.
Les peuples de RCA comme ceux du Mali ne connaîtront malheureusement pas de paix et de sécurité tant que les troupes françaises sont stationnées à leurs frontières et tant que leurs gouvernants sont placés et renvoyés par les forces extérieures, au gré des intérêts économiques et financiers de l'étranger (les deux pays n'ont pas de souveraineté monétaire et dépendent du Franc CFA, devise sous autorité réelle du Trésor public français, de la Banque Centrale européenne et accessoirement de la Banque de France.e la Banque de France). !