L'ONU sait montrer des muscles dans certains pays et pas dans d'autres
Les médias rendent compte d'une information inhabituelle ''L’ONU a donné un ultimatum au M23 de déposer les armes sous 48 heures, soit avant jeudi 16 heures, après quoi la brigade offensive constituée de Tanzaniens et de Sud-africains pourraient intervenir aux côtés des FARDC associées aux FDLR et Maï-Maï''.
A se demander si l'ONU ne joue pas à la division et à l'écroulement du Continent ? Pourquoi ce qu'elle peut faire contre le M23 en Afrique de l'Est ou en Afrique Centrale, elle n'a pas pu ou voulu le faire en Afrique de l'Ouest à haute densité de pays relevant encore et malgré les apparences de l'Empire colonial français ?
Durant 2012, l'ONU et son Conseil de Sécurité qui constitue son cerveau, son cœur, sa voix et son bras armé auraient pu monter une force onusienne (internationale et non franco-ouest africaine) et mettre en demeure les groupes armés perturbateurs au Nord Mali de déposer les armes et de quitter le pays pour certains ou de se laisser confinés dans des zones neutralisées en attendant l'issue d'une phase politique active de pacification des populations et de remise en marche du pays. A vouloir légitimer une tutelle, éphémère ou durable sur un pays en crise et rares sont les pays africains qui ne le sont pas, est-il souhaitable qu'elle soit confiée à une institution multilatérale (ONU) ou à un pays (la France qui plus est ancienne puissance coloniale) ?
Comment peut-on imaginer que les prochaines autorités maliennes, mises en place avec l'appui politique, militaire et médiatique de la France protectrice, pourraient mener un combat pour la sortie du Mali de la zone du Franc CFA si l'Afrique devait lancer une initiative pour la mise en œuvre d'une politique monétaire autonome et la mise en place d'une monnaie africaine à l'exemple de la monnaie européenne ? Et comment l'armée malienne reconstituée demain pourrait-elle se dispenser d'aller appuyer les interventions militaires en Afrique et reproduire l'aide du Tchad dont le pouvoir a été sauvé à plusieurs reprises par les forces françaises ? Comment pourrait-on imaginer que la voix du Mali pourrait demain manquer en soutien à une initiative française à l'ONU ou ailleurs.
Ce qui vaut pour la souveraineté monétaire joue pour tous les choix, politiques, économiques, culturels, linguistiques, médiatiques, religieux ou sportifs. Et s'il ne s'agit pas d'un retour en force du colonialisme cela lui ressemble ! Et la faute incombe autant aux responsables africains qu'aux intellectuels et cadres de ce continent qu'aux citoyens africains abrutis par un obscurantisme généralisé.