Le mot ZAD trop souvent assimilé à la conflictualité violente est en fait une expérience de rajeunissement général. Déjà imaginez un terrain vague couvert d'ornières laissées par les engins du chantier de la gare, lors de la pose d'un réseau d'évacuation à l'été 2019. Tout à coup toute une vie l'a tiré de sa mélancolie. On entend les coups redoublés des marteaux qui se dépêchent de finir de construire des abris avant l'arrivée du grand froid d'ici deux jours. Chacun travaille avec d'autant plus d'entrain qu'il n'obéit qu'à son désir d'être ici maintenant pleinement vivant.
Il faut dire que la nuit bien frisquette a été revigorante pour tous. C'est aussi efficace qu'une séance de cryothérapie. Et avant d'essayer de dormir, on a joué à se faire peur avec la police jusque vers 22 heures. Une intervention musclée allait-t-elle s'abattre sur notre belle équipe? Le chantier piloté par la Société du Grand Paris devait-il reprendre manu militari, comme on pouvait le craindre ? Les zadistes, les policiers, chacun s'est d'abord épié à bonne distance, mais finalement ce sont des paroles cordiales qui ont été échangées, tout le monde passait une sacrée soirée. Décretez une ZAD et c'est le monde entier qui d'un coup retrouve sa jeunesse.
Je ne vous fais pas plus de pub. Venez à la ZAD de Gonesse, vous ne pouvez pas nous manquer : Chemin de la Justice (près de la Patte d'oie de Gonesse), le portail du paradis est immanquable.
Toutes infos pour s'y rendre : @ouiauxterresdegonesse