Le maire de Gonesse a toujours rêvé de bétonner le Triangle de Gonesse. Les terres agricoles ne doivent pas être compatibles avec sa conception du progrès. Son obsession est tenace. Il voulut au fil du temps les recouvrir de toutes sortes de grands chantiers conformes à l'idée qu'il se fait de son importance. Ce fut tour à tour un circuit de Formule 1 ; le déménagement de Roland-Garros ; la boule de l'Exposition universelle ; Europacity, un mégacomplexe commercial et de loisirs ; et maintenant il se contenterait d'une ZAC de 110 hectares, sans projet arrêté à part la gare de la ligne 17 du Grand Paris Express. Mais sa collègue LR à la tête du département, en bonne camarade d'un maire PS, est prête à satisfaire sa folie des grandeurs avec des projets tous plus improbables les uns que les autres. Dans le JDD du 20/12, elle lui fait miroiter rien de moins qu'un Conservatoire National de la Presse, une Cité des médias, une annexe à la Phiharmonie de Paris, ou encore un espace de conservation pour la BNF. N'en jetez plus, à ce train-là Gonesse sera bientôt intronisée coeur culturel de la métropole. Tous les milieux professionnels (journalistes, musiciens) , au bord du gouffre comme chacun sait avec la crise du Covid, sauront sans doute apprécier à leur juste valeur ces chimères.
Dans nos très vieilles institutions, le maire dispose s'il y prend goût d'un pouvoir sans partage. Son statut a été calqué sur celui du président de la République. Et malheureusement l'esprit de révérence n'est pas la chose la moins bien partagée. D 'où le risque d'avoir un maire entiché d'une lubie auquel personne ne cherche à s'opposer. Si le tribunal administratif a retoqué en première instance le Plan Local d'Urbanisme prévoyant l'artificialisation des terres agricoles, la cour d'appel de Versailles, en dépit des conclusions du rapporteur public, a annulé ce jugement.
L'obstination de ce maire qui doit s'endormir le soir en comptant les m2 à construire, déteint sur son cabinet qui n'hésite pas à faire valoir sa rage à la porte de la ZAD. Ils ont cherché à arracher nos banderoles sous les yeux des journalistes de France 3 IDF et de Reporterre. Nous ne sommes pas de "vrais gens" parce que pour la plupart nous avons le grave défaut de ne pas être des Gonessiens et surtout parce que nous portons des préoccupations pour l'environnement qui n'ont pas droit de cité sur ce territoire abandonné aux pollutions.
Comme il n'a pas les moyens de police de nous expulser du terrain que nous occupons et qui appartient à l'Établissement Public Foncier de l'Île-de-France, il se livre à une petite gué-guerre. Il a par exemple pris un arrêté pour interdire la circulation dans le chemin de la Justice pour essayer d'entraver la venue de nos soutiens, voire des journalistes. Ces derniers peuvent pourtant témoigner que nous ne constituons en rien un trouble à l'ordre public.
Ce maire est très têtu, nous sommes une foule grandissante "déter" et "vénère" contre les abus de pouvoir et les atteintes à la raison.