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Billet de blog 24 février 2021

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ZAD du Triangle de Gonesse - Cimer à vous, mes ami.e.s journaleux !

Si la ZAD a pu durer si longtemps, c'est grâce au savoir-faire de Me Ambroselli et au soutien des journalistes soucieux du vivant

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sur la ZAD, je n'ai pas brillé par mon activité manuelle. J'ai passé un paquet d'heures à parler, à accueillir, à écouter. Suite à ma première expérience d'"homme de pied" au service de l'occupation du platane en face du ministère de la Transition écologique par Thomas Brail en septembre 2019, j'ai retrouvé cette fonction sur la ZAD. Je suis sûr que certains ont dû trouver que je monopolisais trop le micro. Tant pis pour leur jalousie ! J'ai toujours favorisé que nos visiteurs journalistes interviewent qui ils voulaient, je les ai toujours invités à questionner en priorité les habitués des autres ZAD. D'autres visiteurs passaient sur la ZAD et voulaient en profiter pour passer leur message. Aucun d'entre eux n'a été interdit de parole. Mais les journalistes privilégiaient les échanges avec les zadistes, ils voulaient comprendre de l'intérieur la ZAD et j'ai répondu à leurs sollicitations en tant que chargé du pôle médias et seule personne à être restée continûment du début à la fin de l'aventure.

Les journalistes qui faisaient l'effort de venir jusqu'à notre zone étaient souvent déjà convaincus de la justesse de notre cause et de la richesse de l'expérience que nous vivions. Presque tous ont fait d'excellents reportages qu'il va me falloir reprendre, maintenant que je bénéficie d'un petit congé de ZAD. Je ne vais pas détailler ici, sans leur accord, les relations privilégiées qu'ils ont choisi d'avoir avec la ZAD. Une reporter est venue en dehors de son temps de travail avec toute sa famille dimanche. Leur amitié à tous nous a nourris.

Certains se sont particulièrement intéressés à mon engagement total. Et ils m'ont invité à me mettre à table.  J'ai joué le jeu avec la volonté de donner un aperçu certes très partiel de ce qui se vivait mais authentique.

J'ai informé les journalistes que la ZAD prenant la mesure de son rôle politique avait lancé une vaste enquête citoyenne sur les gros enjeux financiers qui tournaient autour de la construction d'une gare du Grand Paris Express. Une journaliste particulièrement empathique m'a proposé son aide.

Sur la ZAD, nous avons essayé de ménager les différentes sensibilités. Certains dont moi pensaient qu'il fallait que la ZAD reste grande ouverte à toutes les curiosités. D'autres pensaient que c'était aussi notre lieu de vie, et que chacun snobait les médias qu'il voulait. Il fut décidé qu'il y aurait des jours "cagoule" réservés à la venue des médias, mais dans les faits on n'a pas pu tenir cette contrainte sur le peu de temps qu'a duré la ZAD. D'autres zadistes, et selon le turn-over sur la ZAD, ne voyaient aucun intérêt au soutien des journalistes des grands médias comme des politiques. Une journaliste a même été rudoyée alors que j'étais en train d'être interviewé par une de ses consœurs. Mais heureusement elle a le cuir épais et a l'habitude de fréquenter des zones à risques.

Donc un grand CIMER et beaucoup de bises fraternelles à vous tou.te.s qui êtes venu.e.s nous aider à regarder et à comprendre le miracle de la vie zadiste qui nous a tous transportés, et plus loin qu'un long courrier pour Dubaï.

Je signale la sortie imminente d'un podcast de la série du "Quart d'heure" consacré à la ZAD. Mais il faut au préalable avoir chargé l'excellente application des podcasts de Radio France sur un appareil. 

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