La gauche avance sur deux jambes : l’humanisme et la lutte pour la justice sociale
La première , amplement partagée, est solide et consensuelle
La seconde, indispensable au bon appui de l’autre, est bien plus fragile. Car c’est par elle que passent les divisions -hors de toute instrumentalisation médiatique - car on y trouve deux interprétations différentes quant aux moyens d’y parvenir
L’une d’entre elle espère le renouveau par un aménagement de l’existant, un adoucissement des lois du marché, un progrès sans avoir à renoncer à un mode de vie confortable
Pour l’autre majoritaire dans la jeunesse engagée, qui a réalisé l’état du monde, un tel aménagement n’est plus possible sans conduire à une catastrophe humaine et écologique. Pour elle, que les moyens en soient démocratiques ou révolutionnaires, il est indispensable de réaliser un changement fondamental, qui ne pourra passer que par un certain degré de renoncement
L’heure est à l’union sur notre valeur commune : la fraternité et l’humanisme, et il n’y a aucune honte à remettre à plus tard ce débat de fond. Cependant, sans mener ce dernier, le balancier reviendra toujours vers la droite : un système injuste dans sa structure, même aménagé, ne peut donner de bons fruits. Nous ne pourrons pas faire l’économie de ce débat plus radical, et nous devons savoir que nous aurons toujours les médias contre nous, pour attiser les divisions et envenimer les mots.
Plus généralement, bien au delà d’un engagement à gauche, qui se joue ces jours ci en France est - en profondeur - représentatif d’un choix radical entre deux chemins, dans une humanité en péril de destruction prochaine : suit-on la tentation de la peur, du repli, du rétrécissement chacun pour soi , ou celui du la marche, de l’ouverture, de l’élargissement et du partage ? Veut-on s’accrocher aux richesses, à la consommation, au confort que nous avons acquis ou acceptons-nous une nécessaire évolution vers leur remise en question ? Je ne crois pas aux pansements, le carrefour se joue maintenant entre le "nous d'abord" et le partage, entre la crispation ou l’ouverture. Les forces du repli ont le vent en poupe mais le(s) peuple(s) qui n’y ont pas intérêt ont pour eux la force du nombre.