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Billet de blog 1 août 2015

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30 arbres abattus à Luçon!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Suite à l'abattage d'une trentaine d'arbres sur la D746 à Luçon, le 29 juillet, initiative prise par le département de vendée, afin de laisser passer un convoi exeptionel, je suggère que tous nos maires de France et de Navare lisent ou relisent les trois arbres de Palzem de Giono, afin, et je l'espère, que ces derniers mettent  un peu plus de réflexion et de sagesse dans leur mode de comportements!

Il faut arrêter de penser que les arbres ne sont que du bois, et qu'ils peuvent être replantés!

A nos lecteurs également, je propose la relecture de ce texte fabuleux! intelligent! plein de bon sens!

 On a creusé le canal de la Moselle. Ça ne m'épate pas, bien entendu, on a déjà creusé Suez et Panama, et je me suis laissé dire que les pharaons en avaient creusé bien d'autres. C'est une affaire de capital, de capitalisme où je n'ai rien à voir. Mais à l'occasion de ces travaux, qui d’ordinaire n'épargnent personne du moment que « de gros intérêts sont en jeu », on s'est trouvé devant trois arbres. Trois arbres très ordinaires, de vulgaires peupliers. C'était l'affaire de cinq minutes de bulldozer. Quelqu'un dont je ne connais pas le nom( je le regrette), ni le grade, mais qui mérite le premier, a considéré que même pour faire passer un canal très utile à la sidérurgie, on n'avait pas le droit d'arracher ces trois arbres. Il a fait consolider la berge sur laquelle ils s'élevaient, il l'a même surélevée, c'est-à-dire qu'il ne s'est pas contenté d'écarter les bulldozers, mais qu'il a consacré du temps, donc de l'argent, pour conserver ces trois arbres. Et ceci est exceptionnel.

Je sais, pour en avoir parlé avec de grands patrons, que, dans les congrès de l'Olympe industriel, on commence à avoir peur du monde que la technique est entrain de créer. On essaye de multiplier les points de contact entre la science et la poétique, on se demande même s'il ne faudrait pas aller jusqu'à la licence poétique, c’est-à-dire jusqu'à «l'altération de la vérité» C'est dire qu'on a très peur. Comme on remue beaucoup de capitaux dans ces entreprises, on recherche les valeurs absolues, et on s’est vite rendu compte que la recherche de la vérité absolue menait à l'erreur; qu'on finissait par construire sur l'erreur des architectures physiques ou chimiques (donc mathématiques) qui tenaient aussi solidement debout que construites sur la vérité. Delà à la poésie, il n'y avait qu'un pas...

 Extrait des Trois Arbres de Palzem de Jean Giono.

Bien amicalement,

Chantal,

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