mes cocos d'amour 🙂
quelle prolixe suis-je !!!
je reprends - tôt, il est 7 heures 10 les aminches OHMONDIEU (ce qui ne coïncidera pas avec votre heure à vous mais je vous le dis pour que vous le sachiez) - mon index droit, le pavé et le clavier car la première personne ayant fait un commentaire, sur mon premier billet, a évoqué l'absence d'empathie et les carences des études de médecine et cela me parle
cette personne d'ailleurs en a fait preuve, d'empathie, en saisissant le fond de mon propos - toutefois perso, je ne suis ni politique surtout pas genre Cahuzac, ni à l'AFSSAPS, ni actionnaire ni rien, mais modestement ai passé tout mon cursus d'antan à effectivement me demander où avaient bien pu passer les malades et comment faire pour les aider avec ce que j'avais appris
effectivement la première année et le concours sélectionnent les ceusses qui ont une capacité de résistance au bourrage de crâne au moyen de matières fondamentales qui ne nous serviront à rien plus tard dans notre exercice, anatomie comprise puisque même les internes de chir quand ils commencent à mettre la main à la pâte i.e. des années et des années après les deux premières où t'as tout appris par cœur doivent tout réapprendre (en fait ça se limite à des morceaux du corps concernant leur spécialité puisque tout est découpé, un neurochir ne s'intéresse pas - en principe - à tes nénés ou à tes autres orifices)
et même, perso ayant complété le cursus standard par entre aliens une capacité sur la douleur, j'ai noté qu'entretemps, bon, quinze ans plus tard, on nous avait par exemple aussi changé comme ça pour s'amuser toute la nomenclature anatomique et qu'il fallait tout réapprendre avec d'autres appellations pour nous contrôler à encore un concours, mais passons
bon de toute façon y a une masse de données à engranger et il le faut bien
mais c'est vrai que par exemple les cours de physique où tu dois calculer à partir de quel angle de contrainte (la vache vous avez vu je sais même plus si c'était un angle, ou une tension sous forme de force qu'on devait trouver) le col du fémur va se casser [cours de 1ère année] évidemment ça sert à rien, je me voyais mal prendre dans ma trousse d'urgence un rapporteur pour calculer ledit angle sur une dame ou un sieur ayant malencontreusement chu dans sa salle de bain et s'étant brisé ledit nonosse
la question c'est toujours : pour faire quoi avec ?
donc je dirai que oui, au début des études on est sélectionné sur des connaissances (physique, chimie, biologie etc. etc. et donc même anatomie, qu'on oublie) qui serviront à rien plus tard ni à nous ni aux autres, les malades donc, puisque aussi apprises sans aucun lien avec la pratique
par exemple cette anatomie si importante, on pourrait nous l'enseigner fonctionnelle, en lien avec la pathologie aussi, avec les problèmes qui emmerdent justement les malades, pour mieux comprendre déjà nous - EH BEN NON, tu dois en plus l'avaler sans piger et sans savoir à quoi ça sert
ce n'est d’ailleurs qu'à la fin des études qu'on a des modules de pharmacologie et autres thérapeutiques, quand on est tous en stages à l'hosto à clopiner pour faire des électrocardiogrammes toute la nuit pour des clopinettes en bossant pour le concours d'internat et en préparant la thèse aussi - et qu'on apprend ces matières intéressantes sur des polycopiés (puisqu'on n'assiste plus aux cours dans les amphis) et quasi que pour valider les dernières années - on est effectivement beaucoup moins dispos que durant les premières années où on était rivés à nos bancs buvant les paroles professorales comme du lait ribot
bref au début on te remplit la tête avec un pâté de connaissances déconnectées du vivant, et à la fin quand t'as tout oublié tu trouves enfin les conduites à tenir sur des polycops que tu apprends fissa et dans le désordre (tu peux avoir le module de dermato en je sais plus 5ème année et apprendre les médocs de dermato en je sais plus 8ème, mais y a un fossé) pour avoir ton diplôme de fin d'études et pouvoir passer internat et présenter thèse
et y a d'autres problèmes
par exemple je me rappelle ces jours-ci un prof à la fac, enfin je crois que c'était une prof, au bas de l'amphi dans une année tardive, peu avant qu'on commence nos stages à l'hosto, qui déplorait devant tout le monde donc nous, moi et les cons-disciples aussi intéressés que de placides bœufs paissant dans un vert pâturage, que la prévention des maladies soit si peu enseignée - je me rappelle m'être demandé(e?) : mais qu'est-ce qu'elle attend pour nous en toucher un mot la cocotte ?
parce que, un truc que j'ai noté aussi, oui, certes, le malade nous est présenté comme un support à maladies, un truc inerte vous voyez - surtout qu'il se mette pas à causer et à nous emmerder - mais de plus on nous présente des tableaux cliniques toujours à leur maximum, voyez
càd cocos qu'on nous montre toujours des maladies parfaites très joulies-très complètes très démonstratives, avec des bobos et autres lésions arrivés à plus que maturité, que ça se voie bien (zum Beispiel on te montre des nonosses tout rongés par la saloperie jusqu'à l'os, des plaies ouvertes jusqu'au centre de la terre voire aux tréfonds de l'enfer voyez, que ça nous reste bien dans le nœil)
moi bêtement je me demandais : mais comment diable cette histoire-là a-t'elle bien pu commencer, putain c'est quoi les premiers symptômes, parce que pour se pointer plus tard par exemple dans mon cabinet la nana ou le mec devra quand même être un peu moins mûr(e) pour la tombe moins gêné en meilleur état quoique embêté déjà mais peut-être pas avec cette gangrène partout 🤐
eh ben non, déjà on nous montre la maladie à son stade terminal comme un but à atteindre qu'on doit constempler sereinement satisfaits
d'ailleurs perso je retombe sur mes pieds vu que c'est pas ce billet que je voulais écrire, je voulais justement vous causer du scanner qui a complété pour des raisons anatomiques ma colono (moi je savais déjà, donc, qu'il y avait très peu de chances que j'eusse un cancer, j'ai hésité, mais puisque j'avais commencé à me faire faire des investigations je suis allée au bout) à l'issue duquel les deux internes en radio pleins d'espoir au début tiraient une tronche de 3 pieds et un intestin de long puisque y avait, effectivement, rien d'anormal
y en a des histoires, y en a des problèmes mes cocos chéris
y en a aussi beaucoup dont je vous ai pas parlé, mais soyez patients je reviendrai (là sorry, il faut que je vaque)
et plein de gros bisous pour vous 😉