en médecine, il y a donc la soumission aux titres, et au système patriarcal : on voit bien que ces gens sont coincés/figés dans les stéréotypes de genres, et franchement, pas libres (et remplis de frustrations) ⇒ pourtant, beaucoup de « médecins » en titres se prennent pour des géants sur des épaules de nains ... (d'ailleurs, ils se cachent derrière leurs titres pour faire ce qu'ils font, sans savoir à qui/à quoi ils obéissent ⇒ « problème.s »)
jeune [aussi], on ne veut pas … nécessairement changer le monde, juste faire son métier de médecin(e) → eh ben non, c’est le « sois belle et admire les/obéis aux hommes » qui … pré-vaut
1) pour mon deuxième « stage » d’interne, le « chef » de service était un pneumologue qui n’était jamais dans le service, on faisait tout le travail (comme partout ...), et en gardes ou pour les urgences il fallait évidemment ... ne jamais l’appeler (non plus) → la plupart du temps il était à ses consult privées, je ne dirai pas que ça vaut mieux : notamment, une (jeune) femme était décédée en RDV externe suite à une de ses fibroscopies bronchiques (il n’avait pas osé appeler le SMUR …), et elle était de la famille d’un(e) membre du personnel de l’hosto … pourtant, « malgré cela » et « connaissant » son incompétence (et sa lâcheté), tout le monde était en admiration devant lui … parce que c’était Le Chef, et un homme (et un spécialiste)
en arrivant dans le service le premier jour, il était là pour « m’accueillir » : paradant pouces dans les bretelles, l’air hautain et supérieur, avec un sourire à la fois obscène (je dis souvent : gluant), et moqueur dirigé contre moi, sur fond de rires-ricanements à peine(s) étouffés des infirmières
on a fait le tour des chambres, ses commentaires étaient nuls, on voyait bien qu’il ne dirigeait pas vraiment le service, ne connaissait ni les malades ni les pathologies, roulait surtout des mécaniques quand même … arrivés au bout du couloir (il allait enfin partir et on allait pouvoir bosser, mais lui croyait visiblement encore & tjrs que j’allais me pâmer d’admiration devant Lui et Sa soi-disante Science pour commencer, alors qu’il ne cessait de me reluquer comme un potentiel violeur - et en même temps, avec un mépris misogyne qui ravissait les IDE), il s’est arrêté au niveau de la dernière chambre où une malade, jeune aussi, était sous oxygène (avec un appareillage minable, pas de vrai monitoring, la plus éloignée possible du poste de soins …), visiblement pas très bien soulagée, avec une pathologie grave nécessitant - entre autres - de fortes doses de corticoïdes → peut-être avait-il fini par comprendre que je n’étais pas tombée sous ses charmes dont il ne doutait toujours pas, toujours est-il que sans même jeter un regard à/sur la malade il s’est lancé dans une tirade interminable sur le très fort dosage de corticoïdes « qu’il ne fallait surtout pas arrêter brutalement », sa pathologie étant corticodépendante, comme son nom l’indiquait … à peu près tout le monde et le grand public sachant qu’on arrête en général progressivement un traitement par corticoïdes, je suis [pourtant] à peu près certaine de n’avoir pas montré de signes d’impatience malgré la lourdeur de la dé-monstration, le type me répétant 36 fois de son air avantageux, et toujours [me] rabaissant ostensiblement, pour la plus grande joie des infirmières qui n’en perdaient pas une miette, « qu’il ne fallait surtout pas arrêter brutalement le traitement par corticoïdes » … mais/et il a fini par quitter lui-même assez brusquement, comme sur un coup de tête, le service d’un pas accéléré et … rageur, comme je ne lui avais donné aucun gage d’aucune admiration éperdue, encore moins de soumission devant Sa supposée Grandeur, mais que j’étais restée plutôt sidérée devant lui - une espèce de « Commandeur » gluant, oui - et surtout la stupidité extrême de ses « explications », que lui devait prendre pour un enseignement de haute volée de la médecine → je ne sais pas jusqu’où les infirmières étaient dupes [de ce jeu de c.n], mais visiblement, mon « attitude » (pourtant assez neutre face à de telles ... énormités) ne leur avait pas plu non plus : j’étais sans doute(s) ... « sensée » [lui] faire des risettes et des courbettes, rougir, frémir d’émotion, troublée comme une midinette affolée devant le Grand Docteur mâle qui daignait s’abaisser [jusqu’]à s’intéresser à moi je suppose
car c’était, oui, Lui Le Grand Médecin, uniquement parce qu’un homme donc avec un titre, et de Spécialiste - alors que nous, internes futur(e)s généralistes, nous assurions non seulement tout le service, mais toutes les urgences [générales mais/et de toutes les spécialités aussi] qui arrivaient de tous les patelins alentours, de l’hosto, et le SMUR (bien sûr sans jamais appeler les « chefs », surtout lui, dont la réputation d’incompétence était annoncée - chose rare - dès leur arrivée aux nouvelles fournées d’internes, comme là, et comme une plaisanterie ...)
c’est la fois où il est resté le plus longtemps dans « son » service, maximum une heure au total, rodomontades incluses - une fois qu’il a eu débarrassé le plancher, on a pu se mettre au boulot, faire tous les examens et les prescriptions, et on est partis mon collègue et moi manger vers 15 heures donc à l’internat → peu avant 16 heures on me de-mande de façon comminatoire dans le service (en tant qu’interne « féminine » il n’a jamais été rare que les infirmières - ou d’ailleurs n’importe qui - me parlent comme à une chienne …), sans réfléchir j’accours le plus vite possible - je suis tjrs partie du principe que le moindre appel pouvait être une urgence extrême - et si tout le monde là-haut [aussi] a pris grand(s) soin(s) de ne me donner aucune info, j’ai mis très peu de temps à comprendre que ça se passait dans la chambre du fond, où il y avait un attroupement de blouses qui bloquait l’entrée : la jeune femme était en arrêt respiratoire et maintenant cardiaque, en faits les infirmières avait attendu suffisamment longtemps pour être sûres que je n’arriverai jamais à la réanimer et qu’elle était bel(le) et bien morte … (d'asphyxie, donc) en toutes bonnes consciences ...
je me suis pourtant précipitée sur la … malade, en osant en bousculer quelques-unes, sans faire attention (elles doivent encore en être outrées à ce jour … quel manque de respect !!!), et comme évidemment il n’y avait aucun matériel de réanimation dans la chambre (inutile de préciser qu’elles n’avaient pas « pensé » à appeler le SMUR non plus, ou un(e) anesthésiste … elles m’avaient appelée moi, tout spécialement), je me suis jetée sur elle pour lui faire au moins un bouche-à-bouche, ce qui a déclenché immédiatement plein de petits cris d’horreur-de répulsion (c’est sale !!!), de ricanements et rires de toutes celles (bien) présentes, n’en loupant tjrs aucune miette
« l’explication », c’est que le mec, le « chef », le mou un peu GDB avec sa lippe gluante et son air supérieur-méprisant envers la gente féminine, après son speech en forme de soi-disante leçon de « médecine » de longueur interminable sur « les corticoïdes à ne jamais arrêter d’un coup, surtout pas à des dosages aussi forts », me prenant bien pour une c.ne au passage, était donc finalement parti - déçu que je ne sois visiblement [toujours] pas tombée d’admiration éperdue donc devant Sa supposée Puissance … en suite(s) de quoi, l’après-midi, il avait passé un coup mais de téléphone à la salle de soins ou à l’office où les infirmières passent leur temps à partager leurs ragots, et leur avait demandé-prescrit … d’arrêter de go/illico le traitement par corticoïdes chez cette malade - le traitement fortement dosé (« à ne jamais arrêter d'un coup ») dont elle dépendait entièrement pour sur-vivre, « donc » ...
… prédominance et soi-disante « supériorité naturelle » du genre masculin, système patriarcal basé sur le virilisme et une misogynie féroce, déni(s) et inversions de responsabilités et des fautes (et même du raisonnement scientifique, très souvent lui-même inversé … cf. par exemples, les radiologues qui appuient sur les lésions pour vérifier les images - ou comme le secret médical opposé … aux malades, et pour protéger … les médecins), actes de barbarie avec assassinats et féminicides qualifiés, avec facteurs aggravants puisque ce sont, en titres, des « médecins » : tout y est ... et les infirmières qui se vengent de leurs frustrations - et d'obéir à leur image maternante - sur une femme ne pouvant absolument pas/plus se défendre
2) plus tard dans le même service, une infirmière ayant fini par remarquer que je prévoyais les complications et les douleurs chez les « patient(e)s » (par ex. en notant à chaque admission des protocoles de surveillance, et des antalgiques à donner - genre Diantalvic, retiré de la vente par les firmes car plutôt efficace, beaucoup plus que le doliprane sur lequel tout le monde se précipite car inefficace et toxique : toujours les inversions … - puis des consignes d’appeler un(e) interne si ça ne marchait/suffisait pas), a profité d’un très rare dimanche où j’étais pas de garde et étais rentrée exceptionnellement dormir chez moi à 100 km pour … distribuer à tout le service (aux malades, pas à ses copines) un antalgique dérivé du Glifanan, l’Idarac™ (supprimé de la vente par les firmes très tardivement, après l’an 2000), donc à tou(te)s les malades ... même à ceux/celles qui avaient pas mal … elle a râclé les fonds de placards pour arriver à en donner à tout le monde
le lundi matin me pointant pour faire mes minimum 100 h hebdomadaires à tenir le service à la place du « chef » jamais là (heureusement …) et les Urgences sinon, voire en même temps, j’ai évidemment tout de suite vu que tou(te)s les malades avaient eu de l’Idarac : évidemment je n’aurais jamais prescrit ça, ni comme ça
et comme j’étais abonnée à Prescrire et que je n’aime particulièrement pas les effets secondaires/la toxicité de certains médocs (ça a tjrs fait ricaner mes collègues, qui ne comprenaient pas qu’on puisse se former « autrement que via les délégué(e)s des labos » … si ils/elles avaient su combien j’avais pas de fric, de soutien familial ou « conjugal » - une femme est soutenue par son marri - pour me payer cette revue, ils/elles se seraient encore plus moqué(e)s de moi), et comme il n’y avait aucun médecin dans le service le dimanche, j'ai bien sûr vite compris que c'était une infirmière qui avait donné ce ... « médicament » dangereux à tout le monde, donc sans prescription : elle est d'ailleurs assez vite venue s’en vanter devant moi, disant qu’elle soulageait les douleurs de tout le monde → pareil que lors de mon « accueil » par le « chef » de service, j'ai essayé autant que possible de garder une attitude impassible, mais j'ai dû faire un tout petit mouvement de colère de quelques millimètres, parce que vraiment je déteste les médicaments toxiques et … ça a suffi
ça a déclenché … beaucoup de choses → tout à coup plötzlich, le chef de service était présent, juste derrière moi, un air de triomphe malsain plaqué sur sa face - ainsi qu'une collègue interne d'un autre service, que je croyais mon amie, mais du genre à partager des interminables tisanes-ragots avec les infirmières, qui est venue « voir » très vite, bien sûr avertie par qui de droit(s) → bref, tout le monde a très vite été rameuté contre moi, et un conseil (encore … et ce n’était que le début de ma carrière) de « discipline » (!!!) a été organisé pour [/contre moi] deux jours après
... il a eu lieu dans la plus grande salle du service (je ne les ai jamais vu(e)s tou(te)s autant bosser et avec autant d'enthousiasme que pour préparer ce qui aurait été un bûcher géant à une autre époque), salle qui n’a pas suffi à accueillir quasiment tous les personnels « soignants » de l’hosto, mais également les surveillantes, bien sûr (celle du service, une incompétente notoire choisie pour ça mais qui déclenchera, plus tard encore, une procédure d’« abandon de poste » contre moi qui avais osé prendre une soirée de récupération après 3 jours/3 nuits de gardes-SMUR non stop, et après avoir échangée la contre-visite de ce soir-là avec mon collègue), un max de secrétaires, les administratifs/ves de tous poils aussi se précipitant pour l’occasion, et qui se bousculaient à la porte : pour ma part, venue naïvement avec sous le bras juste l’article de Prescrire qui contre-indiquait formellement la prescription de cette molécule dangereuse, je ne me rappelle plus de grand chose, si ce n’est que j’ai répété - dans le vide, personne ne m’écoutait, tout le monde attendait/espérait que je m’effondre - le contenu de l’article … et ne pouvant manquer d’apercevoir, confortablement assis dans le fond, Le « Chef » en plein mansplaining avec Son fameux sourire gluant-aux anges sur Sa face, flanqué de mon « amie » interne solidaire de lui et plus encore, qui elle lui faisait des risettes, venue assister à ma crémation devant un public « averti » … sorcière que j’étais/suis
l’infirmière en donnant cet antalgique dangereux a satisfait à tous les canons de la féminité : la soi-disante empathie naturelle probablement liée à la maternité obligatoire de la femme, le care inné féminin - de l’infirmière qui soi-disant aide et soulage les malades … avec en même temps la stupidité évidente de la nana qui ne connaît rien aux médicaments, qui ne peut faire que des c.eries, et/ce qui rassure les hommes
et moi qui devais me rabaisser à ce niveau (puisque ces gens ne réfléchissent qu’en termes de « supériorité(s) - infériorité(s) »), mon autorité systématiquement contestée, même avec les meilleures références → une infirmière étant donc supérieure à une femme médecin (qui n'existe pas), car restant soumise aux hommes : IDE est le maximum que peut espérer une nana professionnellement parlant, en se revendiquant « soignante » tout en mettant tjrs l'accent sur son empathie « automatique » ... conduisant forcément au burn(es) out (puisque les femmes sont fragiles)
l’hosto comme un vaste théâtre où le Grand Docteur est [un] mâle (et inversement), régnant sur des femelles stupides, et [se rabaissant] d’elles-mêmes - les malades comptant pour du ... beurre, des enfants à qui on fait littéralement avaler n’imp quoi …
