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L'AUTEUSE ou l'ôteuse ? je plais-ante ...

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Billet de blog 11 mars 2016

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en faire des tonnes, ou bien ?

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heureuse de vous retrouver les poteaux 😳

sinon les aminches y a un problème très simple mais très gros qui est la cause du pourquoi je vous écris presque à l'aube, et à l'avant-aube d'une vieillesse dont je ne peux savoir si elle sera sereine & dorée ou bien alors décatie & misérable, ou plutôt je prends mon doigt le clavier l'écran & le réseau pour essayer de vous toucher vous afin que vous compreniez que c'était pas simple tous les jours merde alors (et peut-être que vous me fassiez aussi enfin des bisous à moi  😉) quand j'étais une jeune fille voire presque une enfant et peut-être jusqu'à aujourd'hui, voire pour encore longtemps après, on verra

donc par contre j'étais beaucoup plus jeune que maintenant, forcément, quand j'ai pris la décision et ma valise en carton (que j'ai toujours quelque part par ici mais je sais pas où) de faire des études de médecine - je me rappelle plus où j'ai trouvé ma bicyclette, qui a donc bien tenu sous moi une décennie, mais passons, et comme je vous l'ai déjà dit j'ai passé l'été juste avant la première année en gériatrie, décidément on n'en sort pas, à y servir et à tout, mais aussi pour voir et peut-être savoir ce que c'était qu'un(e) toubib, comment et dans quoi ça bossait - ne parlons finalement plus de pouvoir me payer à bouffer à l'aide de ce boulot-là, puisque ça, ça a vraiment pas été coton, mon mirobolant salaire de remplaçante de nana à tout faire m'étant parvenu des lustres après à cause de raisons obscures

mais de suite y a eu un truc qui a pas collé : moi je voulais bien mettre toute mon énergie dans ces études, et d'ailleurs, j'avais envie d'apprendre des trucs voire la science ça m'intéressait je l'avais pas infusée en moi et j'étais prête à l'ingurgiter, mais aussi parce que, bêtement peut-être, je voulais devenir toubib pour apprendre à soigner les gens, or dès cet été-là j'ai cru remarquer que ça semblait vraiment pas être le but premier de beaucoup de ceux/elles - mais y avait que des (vrais) mecs - que j'ai côtoyés là-bas qui l'étaient, toubibs

bon, remplaçante d'ASH en gériatrie, et même peut-être de plusieurs (ASH) en raison d'économie(s) déjà, tu es tout en bas de l'échelle, voire écrabouillée presque comme de la bouillie à force aussi de courir dans tous les sens de toutes tes jambes, et tu les fréquentes pas les Docteurs, enfin ils te parlent pas à toi (et sur les malades, ici les vieux, ils crient, au mieux en les traitant de petite dame ou de petit monsieur, donc c'était pas mon cas), mais tu les vois faire et d'ailleurs comme j'ai déjà dit vous vous rappelez, le grand patron me tombait dessus régulièrement et pas pour me pécho

déjà lui tout le temps il me coinçait donc, principalement dans les couloirs,  il m'y trouvait parce que c'est là que je me trouvais la plupart du temps à courir avec mes bocaux à pipis, c'était lourd, et c'était tout le temps pour m'expliquer sa grande humanité, et qu'il s'intéressait beaucoup à la gériatrie (il me prenait pour une conne ? c'était lui le Grand Chef, the Big Patron ici, bon dieu, tout le monde le savait !!!) et aussi tellement aux malades, les vieux donc (il fallait pas dire ça devant lui, il fallait dire " les personnes âgées " pour montrer qu'on s'intéressait), ça tombait bien aussi y avait que des personnes âgées, et puis il précisait sans rire qu'il était très bon avec les patients, t'as qu'à croire avec déjà sa gueule de nazi, ensuite il me lâchait jusqu'à la prochaine fois, proche, et que pour aller coincer les autres aussi partout dans le se(r)vice pour vérifier également au passage ce qu'ils étaient en train de faire comme boulot, et pour leur répéter les mêmes salades jour après jour après jour - à croire que c'était très très important qu'on le crût (mais très)

déjà là, voyez, y avait un truc qui collait pas : le mec arrête pas de te répéter non seulement qu'il est le patron et la 8ème merveille, mais en plus et surtout qu'il est un homme bon, alors que tout le monde fait pipi dans sa culotte et pas dans un bocal quand il le voit approcher ou s'accroche au pinceau quand pire il le voit pas arriver et que le mec sort on dirait de terre ou de partout pour lui tomber dessus impromptu et vérifier comment il bosse; pour insister longuement donc sur cette humanité alors que ses façons de faire c'est plutôt un peu comme Dracula; et il veut te faire croire qu'il est très gentil et compréhensif avec les malades en premier, alors qu'il leur parle jamais mais demande de ses hauteurs toujours à ses sous-fifres, qui donc ont très peur de lui, voire qu'il terrifie même à distance, de bosser à sa place (par exemple, je vous donne juste cet exemple, il fait arracher des draps pour montrer à tout le monde - sauf au vrai propriétaire de la chose - comment une escarre arrivée jusqu'à l'os ça peut être maousse costaud et difficile voire impossible à soigner); et enfin pour finir il te répète encore une fois qu'il est entièrement bourré de simple, de merveilleuse et de contagieuse humanité - ce dont tout le personnel doutait, et fortement - donc il arrête pas de se réclamer d'être trop humain tout en te martelant que c'est lui le Big Boss - à propos ce dernier propos, je le redis, tout le personnel non seulement était au courant, mais t'en prévenait, et pour une fois gentillement, dès que tu mettais le moindre pied là-dedans 

oui le mec t'explique aussi, et longuement, n'importe quand - TOUT LE TEMPS, et n'importe où (y a que dans les chiottes qu'il était pas - il devait avoir les siennes), donc, que toi tu dois essayer d'être aussi bonne que lui avec les malades, si t'y arrives, et là y a un os qui cloche, parce que à part passer son temps à terroriser non seulement les externes, internes, assistants et chefs de clinique divers ainsi que l'équipe soignante, de la moindre IDE jusqu'aux cantinières, et même moi juste de passage, tu le vois jamais rien faire surtout de bien avec les " résidents " et même pas leur dire deux mots gentils comme ça en passant - si tu devais faire comme lui tu devrais te mettre comme une espèce de sous-Hitler à vociférer mais glaciacialement mais alors sur tous tes supérieurs (puisque moi j'étais l'inférieure de tout le monde, sauf des malades), à leur tomber dessus à chaque coin ou bout de couloir, à leur dire qu'ils font tout mal, que toi tu sais tout bien faire et qu'ils sont des nuls, und leur asséner toutes les deux secondes aussi que c'est toi le chef, et là, ça colle vraiment pas, vous voyez bien : moi j'étais pas de la maison je donnais juste des coups de mains de femme même pas payée en plus, et pas encore étudiante en médecine puisque même pas inscrite à la fac puisque c'était donc en été et que tu t'inscris en première année je crois fin septembre voire début octobre 

et :

→ lui il savait pas ce que je voulais faire, moi je crois que oui  😀 comme quoi déjà, il savait pas tout

mais surtout c'est zarbi, mes cocos, si on reprend du début, perso et toute simplette que j'étais - je dirai pas pour l'exemple - avec cette expérience dans les pattes avant de commencer médecine, je me voyais mal envisager tout le cursus juste pour arriver juste à obtenir le titre de toubib, et même y étant arrivée, ce qui paraissait surtout long puisqu'à l'époque c'était 8 ans, et minimum (ce qui fait quand même beaucoup quand on en a juste une vingtaine), passer mon temps à moi le mien à fondre comme de la glu sur les gens, peut-être les passants dans la rue je sais pas, bref leur mettre la patte dessus pour leur montrer, comme un gamin, un petit garçon qui aurait réussi à attraper un caramel ou une sucette dans un bocal haut placé, que j'avais eu mon Diplôme de Docteur et que je savais quoi faire et sur tout ça que j'étais bonne - et si par malheur je devenais chéfesse, ce qui était encore moins gagné car contre-indiqué pour des raisons déjà strictement et purement, si j'ose dire, sexuelles, je me voyais encore plus mal leur répéter indéfiniment mon grade et quoi faire en mode tyrannique, servir uniquement à ce qu'ils cravachent à ma place - sans jamais jamais oublier de leur faire répéter à eux que j'étais bonne, putain

oui non franchement c'était zarbi, là-dedans non seulement personne n'osait le contredire ce patron, puisqu'il était effectivement LE chef du se(r)vice, mais surtout lui annoncer que sa sacrée humanité au sujet de laquelle il la ramenait tout le temps, on la voyait jamais elle se manifester (même pas indirectement) - je crois que même sans tronçonneuse il aurait découpé en morceaux celle/celui qui aurait osé lui dire un truc comme ça, alias la vérité  🤐

franchement cocos quelle expérience, j'étais censée m'identifier à une espèce de terroriste, en admettant qu'en tant que nana je puisse me penser un jour immensément éloigné de là chefesse de se(r)vice comme ce type, mais seulement toubib, ce qui représentait quand même un effort comac à l'époque (maintenant que paraît-il je le suis, c'est après, c'est plus facile, on oublie) - vraiment avant même de commencer je me voyais pas en baver voire pire pendant des années pour simplement après demander toutes les cinq minutes à tout le monde de me confirmer mon titre et de me dire que j'étais quelqu'un d'exceptionnel, et en laissant complètement de côté ce qui faisait ma motivation première, la mienne à moi, càd m'occuper des malades les soigner et si possible les guérir - je sais, ça fait un peu prétentieux, mais quand on est jeune on en a, des idéaux  😇 

sur ceux mes cocos j'ai encore des tonnes de trucs à vous dire mais surtout je vous écrase de bisous mes chéris 😚 il faut que je continue à faire mes trucs ce matin, bon dieu de boudiou j'en ai plein 😠

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