salut(s) → j'ai pas mal de trucs à faire en ce moment - donc ce billet sera court, enfin je peux pas savoir d'avance - mais j'arrête pas de re-penser à cette fois où j'ai zappé malencontreusement devant ma téloche - qui depuis est morte, disons que ça capte plus, ça l'a peut-être grillée - pour tomber hélas - je dois être particulièrement maladroite - vous savez sur ces reportages à la gloire de [nos] super-héros sauveteurs-pompiers : j'ai toujours du mal à m'en remettre (aussi) ... bon ça commençait par la sortie de la caserne, la caméra suivait un type super détendu (on eût dit qu'il partait aux champignons) qui [nous] expliquait que c'est mieux de sortir [sur un accident] quand il fait beau
c'est sûr qu'ils sont capables, caméra ou pas, de discuter et de ce qu'ils préfèrent, mais même quand il pleut, et même devant des accidenté(e)s graves laissé(e)s sur le bas côté → non mais je dis ça je dis rien, dans ce [début de reportage] justement on arrivait avec la caméra sur un accident grave, la voiture était laissée hors champ mais pas un monsieur assez âgé qui avait été éjecté - dont heureusement on ne voyait pas le visage, mais je crois pas que c'était voulu, c'était juste une question d'angle : les cameramens ne se gênent pas pour filmer des gens plus qu'à moitié à poil ou/et avec des traumas délabrants, c'est flouté après - et tant pis pour les traumatisé(e)s, les agonisant(e)s et même les mort(e)s qui ont qu'à bien se tenir ... bref d'entrée de jeu, on entendait le blessé qui expliquait lui qu'il ne pouvait plus bouger ses jambes et que c'était ses vertèbres qui étaient cassées → quand je vous dis que ce sont les malades qui savent
non mais dans ces circonstances dramatiques évidemment en tant que blessé(e) [grave] on sait ce qui est important, peut-être que ce genre de reportage(s) c'est pour susciter des vocations, [nous] montrer que devenir un super héros c'est facile - je plaisante : en tous cas on voyait le super sauveteur du début, donc tout content lui vu qu'il faisait beau, qui vadrouillait partout, allait donc discuter avec [tou(te)s] ses potes présent(e)s sur les lieux, papotait un peu avec chaque, pendant que le monsieur répétait que ses vertèbres étaient cassées on va dire dans l'indifférence générale - y avait même une nana agenouillée derrière sa tête qui je sais pas, comptait les débris de la voiture sur le bitume, que le sauveteur a gratifié d'un sourire conplaisant au passage ainsi que de quelques mots de soutien bien placés, sans même jeter un regard au blessé (dont le courage n'est, lui, plus à démontrer ...) qui, après avoir essayé d'attirer l'attention sur son trauma gravissime de colonne en pure perte, a demandé à notre héros pressé d'aller saluer tout le monde comment allait sa femme, sous-entendu si elle était encore vivante → évidemment, il lui a été répondu donc par le vaillant sauveteur hyper occupé donc avec sa tournée de saluts/réconforts à ses potes - avec « autorité » - qu'il était impossible de lui répondre ... et hop ! basta, le mec a disparu fissa et tout guilleret pour aller [se faire] voir ailleurs
quand je vous dis que les malades/blessé(e)s sont vraiment des supports - non des bouts de bois à se faire mousser, là on en avait la dé-monstration éclatante → le « sauveteur » qui sait plus ou moins qu'un fracas de vertèbres après avoir été éjecté(e) d'une bagnole ça peut donner des paralysies de jambes mais qui a finalement peur de s'en occuper, ou/et pas envie, le regard trop tourné vers l'intérieur pour s'intéresser à d'autres que lui[-même]- qui préfère aller papoter donc avec ses potes pour se rassurer d'appartenir à un troupeau etc. finalement on [le] comprend, c'est humain quand même - certes on avait pas affaire là à un sadique qui se délecte de tous les malheurs - ils/elles sont d'ailleurs assez rares, mais hélas, finalement aussi, pour les malades/blessé(e)s ça ne change pas grand chose, pendant que tou(te)s ces « professionnel(le)s » discutent entre eux/elles, la prise en « charge(s) » au minimum se fait attendre ... inutile que je vous explique l'angoisse de ce monsieur à terre et les forces de survie qu'il a dû mobiliser pour essayer d'obtenir un minimum d'aide, et pouvant penser en plus que sa femme était morte dans l'accident, alors que toutes les « forces » engagées dans son/leur « sauvetage » ne pensaient visiblement qu'à SE « protéger » (et en général, viennent expliquer après face caméra qu'elles ne comptent que de véritables héros/et même héroïnes dans leurs rangs - alors que le héros, c'est ce monsieur grièvement blessé) → quand je vous dis que ce genre de documentaire(s) pourrait servir dans toutes les formations de ... « soignant(e)s » à montrer tout ce qu'il ne faut pas faire ...