docteure TEÜPHELLE (avatar)

docteure TEÜPHELLE

L'AUTEUSE ou l'ôteuse ? je plais-ante ...

Abonné·e de Mediapart

627 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 mars 2016

docteure TEÜPHELLE (avatar)

docteure TEÜPHELLE

L'AUTEUSE ou l'ôteuse ? je plais-ante ...

Abonné·e de Mediapart

inconnue au bataillon

docteure TEÜPHELLE (avatar)

docteure TEÜPHELLE

L'AUTEUSE ou l'ôteuse ? je plais-ante ...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

salut cocos  😀 

dingue à l'hosto tu les appelles ils savent jamais ce qui se passe faut toujours rappeler plus tard - c'est systématique - et ils sont toujours anonymes au bout du fil pendant que tu dois leur envoyer un mail avec ton CV et peut-être aussi le bout de ton index blanc en chronopost hyperurgent mégasurtaxé, et que tu es obligé(e) de leur donner de voix plus ou moins encore vive les éléments tout ce qu'il y a de plus intime sur tes proches à toi qui sont dans la panade, que d'ailleurs ils écoutent (les renseignements que gentillement tu leur dévides à chaque fois) avec application; mais bon, enfin ils te disent qu'ils sont jamais au courant (et de rien)* et tu dois toujours rappeler en fin de matinée et puis en fin d'après-midi ou mieux encore, quand le toubib sera passé  😠 

*ce qui d'ailleurs donc entre nous est faux et même mentir, puisque tu viens de quasiment tout leur redire  😉

(et tu rappelles après, disons deux heures, et ça recommence : tu réexpliques encore une fois toute l'histoire à un autre quidam, et on te demandera invariablement de rappeler plus tard) (etc.)  😢

ça me fait quand même doucement rigoler  😀 quand je me rappelle les transmissions infirmières, quotidiennes, qui durent toujours des heures, rassemblant & bloquant tout le personnel, et desquelles les toubibs sont formellement exclus - et pour cause, ces trans n'ont absolument rien de médical, vous auriez bien du mal à y trouver quelque chose d'utile pour les malades, cocos, c'est le genre salon de thé avec des élucubrations dedans façon Marie-Claire pages psycho, où elles dépiautent avec un soin tout particulier la moindre parole échangée, le moindre pas que le moindre malade a osé faire dans le couloir, ou bien encore le plus petit mouvement que celui-ci a osé produire de depuis sa couche de douleurs et d'infamie; bref rapportent dans le détail tes plus insignifiants faits, sons & gestes - ça va jusqu'à la couleur de ton tube de dentifrice, d'un intérêt capital à l'évidence  

ça me fait penser à quand j'étais hospitalisée en neuro dans un état je dirai lamentable, passé totalement inaperçu par ailleurs et par les autres, et qui ne cessait de s'aggraver (marrant d'ailleurs comme ils peuvent venir te chercher des poux avec n'importe quoi de pas important et qui n'a de préférence aucun rapport avec ce qui se passe, mais passons); j'avais oublié entre autres, faute grave, du shampoing, et brave fille que je suis je persistais à essayer de doucher ce corps qui à ce moment-là pesait des tonnes, sans doute stimulée encore plus par l'affichette froide et brutale collée sur la porte façon proclamation de police qui expliquait et longuement aux malades qu'ils sont RESPONSABLES de leur état d'hygiène (les sanctions étaient pas marquées pour les gros dégueulasses de tétraplégiques ou de sclérosés en plaque venant se prélasser à l’œil dans le service) vu que les IDE, eux, étaient uniquement habilités à manipuler et d'une façon hyper pointue leur matériel médical et que leurs propres actes (bref, on voit et même, on peut pas manquer de lire que les cadres du se(r)vice réfléchissent à un sain et juste partage des tâches); j'avais donc osé demander du produit pour laver mes tifs, pour me les laver moi-même-myself, seule sans aide - rien que moi, qu'un peu de produit moussant d'une toute petite voix à la cantinière, on m'excusera peut-être vu l'anonymat généralisé en blouses blanches de ne pas m'être adressée de suite à la spécialiste es shampoings, qui a répercuté scandalisée par l'offense à son rang et ma malpropreté évidente ma faible demande d'une voix de stentor et de poissonnière dans tout le couloir régulièrement pendant deux ou trois heures, au bout desquelles a fini par débouler très nonchalante malgré son corps à elle semble-t'il très léger une petite IDE toute proprette elle, qui m'a patiemment et longuement interrogée sur cet oubli inexplicable, mais finalement elle a été beaucoup plus gentille que les autres : après avoir collecté maints renseignements et vitaux sur mon lieu d'habitation habituel, le type, les caractéristiques du logement usuel voire de mon habitat naturel, vivais-je en appartement ou en maison, que sais-je, peut-être y avait-il une déclivité pour accéder à la salle de bains, ou alors un obstacle qui m'avait empêchée d'aller quérir cet accessoire indispensable à ma bonne présentation devant l'équipe soignante, et si je vivais en maison peut-être y avait-il même un étage et un escalier à gravir pour y arriver, mais peut-être ne pouvais-je pas vu mes faibles revenus dont elle pourrait attendre une attestation faire l'acquisition d'une femme de ménage même d'origine asiatique qui aurait pu me l'aller chercher et me l'empaqueter, bref elle a engagé toute une conversation fortement poussée, sympathique et complète probablement par pur intérêt pour mon bien-être, a même daigné m'excuser, voire peut-être me pardonner de cet oubli tout à fait inconcevable dans cette situation dans laquelle j'aurais dû me montrer aussi responsable que de mon corps, et finalement m'a encore demandé de sa petite voix aigrelette je cite : " si un shampoing normal me suffirait  " en me balançant avec regret, quand même, c'était à tous points de vue une dépense, d'argent pour l'établissement et d'énergie pour elle, un tout petit emballage plastifié contenant environ 3 cm3 de la chose 

évidemment les autres membres de l'équipe n'avait point pu manquer, en faisant régulièrement les jours précédents des irruptions brutales et répétées aussi dans la salle de bains dont on m'avait généreusement dotée, que j'y soye à oualpé ou pas, pour vérifier que j'appliquais scrupuleusement les règles placardées dans mon nouveau et si chaleureux logis afin de procéder à cet indispensable décrassage sans lesquels ladite équipe n'aurait pu ni respirer ni survivre, ainsi que la cantinière sus-nommée pour être certaine que je ne mentais pas sur cet oubli désastreux que j'avais quand même fini par avouer et ne cherchais pas à truander encore plus le se(r)vice public qu'en lui volant déjà, de son eau tiède, personne, dis-je, n'avait pu manquer de constater/noter que je me servais horreur-malheur  😮 de savon d'Alep, en hommage peut-être aux autres victimes de la France, mais là-bas  

voyez-vous cocos, tout ça pour en venir au fait que c'est là tout à fait le genre de détails cruciaux qui sont débattus et tous les matins pendant des heures dans les staffs infirmiers - en effet le moindre cadre IDE pourra vous expliquer qu'il est primordial de cerner la personnalité du malade pour mieux le soigner, je ne m'étendrai pas là-dessus, cela fait partie de leur démarche globale de soins, ou de leur démarche de soins globaux, ne chipotons pas  😚 

non mais si je vous parle de ça, c'est que depuis 6 jours maintenant ma puce essaie d'avoir des nouvelles de sa mère hospitalisée avec laquelle elle a déjà attendu 12 heures aux urgences dans un état limite, la France, et qui depuis, à part le temps de la reprise enfin de son intervention parce que ses vomissements finissaient par déranger le bon ordonnancement du se(r)vice, a failli finir par déranger l'équipe elle-même directement dans ces débats d'idées, à force de ne pas vouloir fermer l’œil sous l'effet des douleurs qu'elle tentait d'alléguer entre deux nausées insupportables depuis son admission (ah oui, il faut en passer, des épreuves, pour être acceptée dans le se(r)vice), mais qu'on lui a annoncées très exagérées  😢, " vous êtes très sensible à la douleur ?  ", jusqu'à finir par bien vouloir se résigner à l'opérer en urgence donc une petite semaine après et d'en tirer des masses d'épanchement venu, probable, d'on ne sait pas où non plus

enfin aux dernières nouvelles elle était toujours vivante je dirai donc pas parmi nous, et à force d'appeler le se(r)vice pour s'entendre répondre qu'il faut rappeler plus tard, peut-être aurons-nous des nouvelles de sa bouche à elle directement un jour, si elle ne s'est pas momifiée entretemps (mais la douleur tient éveillé, voire alerte)

→ circulez, VAQUEZ, il ne s'est rien passé  😇

(mais je reviendrai  🙂)

des bisous mes amours  😉

NB du soir-espoir : j'apprends qu'elle a tellement souffert qu'elle a demandé plusieurs fois et instamment à mourir - je connais ... (mais quelle emmerdeuse !) (ah, encore une dépressive ...)

c'était donc au 6ème jour d'hospit dans un hosto en France l'année de grâce 2016  😀

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.