hello mes cocos adorés à moi 😉 d'amour que j'aime 😳
dites donc, j'ai toujours mes trucs à faire, ou alors je les ferai par exemple le WE je sais pas - la nuit puisque je peux dormir, maintenant, j'en profite pour dormir* - non mais comme je le disais hier à une nana que vous connaissez pas mais qui est très chouette, quand on se met enfin à écrire c'est bizarre c'est comme de la drogue, et même si c'est bien - je veux dire que ça fait du bien, on a toujours l'impression de s'arracher des morceaux (et non pas des morts sots) de chair à chaque phrase, c'est zarbi oui (je suis pas en train de parler des corrections)
* et ça c'est quand même chouette, parce que zum Beispiel cette nuit j'ai fait un rêve érotique, enfin carrément avec en prime du sexe dedans, et là je vous dis pas, ça vaut quand même la peine - quel pied ! merci moi !!!
marrant quand je dis ce genre de choses (à propos de l'écriture espèces de petits cochons ...) j'ai toujours l'impression aussi, voire la certitude, que des tonnes de gens plus intelligents et peut-être plus beaux mais là faut pas charrier quand même ont dit ça et mieux que moi avant; vous savez bien, on est des nains sur des épaules de géants
sinon, de quoi je vous parlais ? ah ouais, des démonstrations de " force " de ce grand patron avant même que je commence médecine, ou de ce " chef " de se(r)vice au commencement d'un de mes stages d'interne, et en général de cette bêtise généralisée à l'hosto avec laquelle ils s'acharnent sur les malades qui comptent comme du beurre, sauf pour se faire mousser avec et/ou se défouler dessus évidemment 😕
j'ai déjà parlé de quelques grosses conneries qu'ils ont dites ou faites, marrant on a toujours tendance à se dire qu'on y a pas du tout participé, c'est pas que je me voye blanche comme neige, à propos de nains, mais j'ai déjà dit qu'on ne m'appréciait pas beaucoup - par exemple à l'hosto quand j'entrais dans une pièce où tous se marraient à propos de ce qui était arrivé à un(e) malade il se faisait tout à coup un grand silence glacial, ils savaient bien que j'aimais pas ça, que cette mayonnaise jaunâtre faite de gros rires gras couleur cacas d'oies, et dégueulasses, j'accrochais pas, et du coup ils la fermaient - au moins pour un temps; oui moi aussi j'étais une sorte de corps étranger, je veux dire en plus des malades qui d'après eux ne venaient que pour les emmerder 😠 et pour lesquels en plus ils étaient censés bosser 😢
je me dis souvent que dans ces hostos où j'assurais les gardes entre deux journées dans le ou les se(r)vices ils se sont sans doute moins lâchés sur les malades que quand j'étais (donc rarissimement) pas là; seulement, après avoir commencé à vous raconter tout ce qui se passait là-dedans, je me rends bien compte que pour eux la tentation devait être grande aussi de me narguer avec mon attitude " intransigeante " (on a bien vu ce que ça a donné avec les antalgiques, cette IDE qui a l'idée et qui se met comme Johnny à réfléchir et qui décide un jour d'en donner à tous les malades du service, quoique la nana pensait au début bien faire, en plus) (vous savez bien, le paradis est tapissé avec un papier peint de gentilles actions, et de la colle, ou un truc comme ça) - bon, mais ne surestimons pas non plus notre importance, ou l'incidence que nous avons sur le cours des choses, n'est-ce pas
tout ça me fait encore me rappeler le dernier hosto dans lequel j'ai bossé, ouais carrément comme internée dans une espèce d'asile de fous, celui où le dirlo est venu m'expliquer que j'aurai pas de récups parce que, je cite : " la mission d'un médecin est de s'occuper des urgences, et de tous les malades en général " (encore un qui avait tout pigé), en plus d'avoir un salaire de base de 900€ non seulement à bac presque + 15 mais également d'être en charge quotidiennement de 120 lits répartis sur 4 étages (contre une petite dizaine et de grabataires immobiles et muets pour ma " chef "); y a encore eu un incident aux urgences dans lequel j'apparais pas comme totalement innocente 😕 quoique pas foncièrement diabolique non plus 😇
donc entre deux journées normales dans mes se(r)vices habituels diurnes j'avais assuré comme presque tous les deux jours une garde de nuit aux urges, je sais plus tu pointes genre à 18 heures et y a déjà une quarantaine de fracturés et autres blessés, de malades plus ou moins choqués à t'occuper ça dure gaillardement vaille que vaille et veuille que veille jusqu'à 2 heures du mat, et après t'as encore les gags de la nuit qui se présentent, les grosses pathologies médicales genre infarctus et AVC, et toujours des accidents de la circulation du dehors, souvent des gros aussi parce qu'il fait pas jour et qu'on y voit que Béa (les entorses et les petites plaies y en a moins en pleine nuit), en général ça dure jusqu'à 5 heures - 5 heures et demie, heure à laquelle tu songes vaguement mais souvent avec un espoir fou 😮 quoique le plus souvent passager à aller t'allonger genre une petite demi-heure parce que vers 6 heures tout recommence, mais là et pas par extraordinaire c'est le moment où les IDE des services de chir en général immanquablement te sonnent (elles sont pas bêtes 😉, elles se rancardent sur le moment où tu vas enfin monter dans la chambre dite " de garde " pour essayer de fermer un peu un nœil) que tu viennes faire mais sans qu'elles te le disent clairement la visite là-haut, puisque les chir ne savent pas prescrire de médocs et que les opérés ont par exemple des douleurs pas possibles depuis des lustres - oui, comme la mother hospitalisée de ma puce qui a supplié plusieurs fois d'enfin défuncter cette semaine et pour laquelle je dois avouer m'être rongé bêtement les sangs et fait de l'encre, puisqu'aussi elle a survécu - ou des septicémies, ou plein de subtilités comme ça → bon, enfin, disons que tu t'emmerdes pas vraiment (surtout que le matin tu reprends ton service habituel avec toujours tes 120 lits et des équipes IDE fraîches, c'est le cas de le dire, et toujours bien plus nombreuses que toi, qui vont pas plus t'épargner tout en bizarrement se plaignant perpétuellement de devoir elles bosser, alors qu'elles arrêtent pas de te demander plein de trucs)
une nuit vers 5 heures 30 justement du matin y avait plus personne hormis le personnel et j'espérais pouvoir aller m'étendre un peu en douce, t'as qu'à croire, j'entends un remue-ménage pas possible à l'entrée des urgences, y avait là les pompiers en nombre (vraiment, un paquet, sans astuce 😮) qui s'agitaient et criaient comme des dingues là-bas, moi je l'ai déjà dit j'aime pas les mouvements de foule 🙁, mais les IDE elles flairant une aubaine se précipitent, enfin y vont lissant leurs blouses blanches pour apparaître doctorales et prenant un pas majestueux d'autorité; il s'agissait si j'ai bien compris d'un quadragénaire ayant piqué une méga-crise de nerfs et tout cassé chez lui à cause semblait-il de sa femme qui était une vraie mégère et l'avait poussé à bout, en tout cas le groupe compact qui a fait irruption hurlant et s'agitant dans tous les sens était suivi et comme enveloppé par une voix de nana stridente qui n'arrêtait pas de proférer des insultes sur un mode suraigu peu reluisant, voire dans le plus pur style cassos qui effectivement vous prenait un peu la tête, et personne parmi tous ces professionnels aguerris et de santé n'aurait eu semble-t'il la moindre idée de simplement la prier de se taire plus ou moins gentillement : non, avec un surcroît de brutalités vocales et physiques le mec était compressé voire complètement écrasé voire quasi-écrabouillé au centre de tous ces mecs casqués et bottés qui le portaient-le tiraient-le poussaient-le traînaient par tous ses appendices, voire ses cheveux, tout en lui criant donc aussi dessus, mais en ne cessant aussi de rigoler aussi de leurs fortes voix entre eux
l'équipe infirmière, pourtant souvent très forte aussi d'habitude pour se jeter sur & malmener les dits " agités ", se moquer d'eux, et en rire, a été carrément pour une fois submergée elle aussi par le nombre de soldats au feu de l'action qui était plus que confuse; moi donc, j'étais déjà vannée et de voir faire irruption voire carrément arriver sur moi cet espèce de tourbillon formé d'une vingtaine de ces sportifs surexcités se défoulant sur un seul mec qu'on ne voyait plus et qu'on n'entendait même pas (en plus toujours poursuivi de la voix stridente de sa nana persistant à lui hurler encore des insultes par-dessus le tout, ils en pouvaient plus de se bidonner les sapeurs sans aucun reproche envers elle), je me suis dit que j'allais pas en rajouter et un peu machinalement, que les infirmières si gonflées d'importance tout le temps allaient rapidement prendre possession du supposé malade et le dessus sur des soldats du feu considérés malgré tout comme leurs inférieurs hiérarchiques à elles qui faisaient tant d'étincelles sur leur terrain, bref leur dire de déguerpir et de les laisser bosser tranquilles (même si elles mentent effrontément sur ce dernier point 😀)
j'avais pas calculé que devant aux prises avec une bonne vingtaine de pompiers, disons sans doute émoustillées par le prestige de l'uniforme et les mâles vocables qui en sortaient pour enfoncer toujours plus l'impétrant, elles feraient pas la preuve de leur courage habituel, mais se fondraient dans et se joindraient intrépidement & tout aussi anonymement à la curée en cours 😬
les insultes, et sans doute les coups portés au " malade " et les ricanements, tout ça, j'en pouvais littéralement, nerveusement et biologiquement plus 🙁 et avec déjà ma journée de la veille et toute la nuit dans les pattes je vous avouerai que je me suis sentie un peu faiblir 😢 - surtout, imaginons que je me soye approchée du groupe de pompiers et que je les aye un peu hélés au vol, du genre " ho, vous ! dites, vous allez arrêter de maltraiter ce malade, je vous demande de vous arrêter, je suis le médecin ici ", je vous dis pas l'avalanche de hurlements de rires qui se serait abattue sur moi , une petite nana maigrelette comme ça, toubib ? nous on a un capitaine, lui il est toubib, et c'est un vrai mec, lui etc. etc. sans compter que les infirmières, vexées à mort, m'auraient descendue en flèche - j'étais en fait ASSISTANTE, c'est pratique c'est comme interne sauf que là tu as ta thèse et que tu peux faire évidemment non seulement le boulot des chefs mais prendre cette fois-ci aussi toute leur responsabilité mais en étant payée que comme un(e) interne donc genre le smig et dans cet hosto genre 120 heures/semaine, avec en plus un titre qui évoque que tu es là juste pour aider un peu (alors que tu es le substitut des chefs, au contraire), donc les nanas auraient sans doute hurlé de rire aussi et en me qualifiant ipso facto d'assistante, même si j'étais la seule responsable pour tous les bâtiments de l'hosto, et bien sûr les urgences et aussi le mini-SMUR de là-bas - enfin bref, une fois de plus, tout cela serait retombé sur le malade, en définitive 😢
donc je sais pas cette nuit-là j'étais particulièrement crevée 😢, et d'assister à ce lynchage public aussi, j'en pouvais plus, vraiment 😢, pour une fois je l'avoue, pensant donc que si je me mettais à râler ils allaient encore plus passer à tabac le pauvre mec alors j'ai dit à une des IDE que je montais un peu m'allonger et que je redescendrai quand les pompiers se seraient barrés - je vous dis pas la tête de la nana, comme si j'étais responsable ce matin-là de l'abandon à leur terrible sort, la mort, et même l'assassinat de tous les malades de la planète et un peu de l'éruption du Vésuve aussi (c'est comme ça : quand elles savent que tu te tracasses pour les malades et que tu veux BIEN bosser, elles essaient toujours de faire le max pour montrer à tout le monde et surtout aux familles - en les baratinant à mort celles-ci - que t'es un mauvais toubib, souvent ça marche, vu que déjà elles sont bien plus nombreuses que toi; mais dans ce cas-là non seulement tout le monde était en train de s'acharner sur le malade, mais de plus elle était seule 🙁 à m'avoir prise sur le fait même si de mon propre fait, en plus, pour une fois qu'elle avait pas été obligée de se tuer à essayer de m'y pousser, et elle avait pas de public sous la main à racoler en leur rapportant enfin une faute et monstrueuse de ma part, alors elle s'est contentée de me regarder voire de me dévisager soigneusement avec un [dégoût + air de reproche] évidents pour bien me faire comprendre que j'étais une sous-merde et la pire des criminelles 😢, et après tout elle était pressée de rejoindre le groupe pour ricaner sur l'agité et lui taper dessus aussi 😀)
bon je suis effectivement montée dix minutes dans la minable chambre de garde, j'ai attendu et attendu puisque je ne pouvais absolument pas dormir, je veux dire, je ne devais pas dormir 😢 - et puis je suis redescendue pensant naïvement que les pompiers avaient fini par lâcher le morceau et déguerpir; arrivée en bas je suis tombée à nouveau sur l'IDE-commissaire de police-gestapiste avec sa tête des grands jours d'exécution publique, mais hélas il restait encore plein de pompiers, qui trimballaient leurs gros godillots et autres pouces dans les bretelles partout dans les urgences en draguant les autres infirmières des autres services descendues pour reluquer le mec et en profiter elles aussi pour le pousser encore un peu plus à bout sans que ça se voie dans la masse, et tous qui ricanaient encore à gorges déployées, touchaient les instruments, jouaient aux Docteurs etc. etc. même si une bonne moitié d'entre eux étaient sortis fumer, rire et draguouiller dehors (en tout il y avait bien encore une vingtaine de personnes à piétiner aux urges, inclus les personnels descendus venir reluquer et tâter si possible)
la gestapiste m'a poussée et pas gentillement dans un box en m'ordonnant et crachant presque son venin par terre d'examiner le mec qu'ils avaient propulsé voire jeté dedans aussi, oui elle a dit ça comme si elle (me) vomissait à moitié (ils sont quand même obligés d'avoir ta signature ou tes consignes pour être tranquilles, mais surtout ta signature) moi j'étais presque complètement HS avec la fatigue 😢, et les scènes précédentes 😢😢, et de voir encore une foule amassée là faisant semblant avec un mépris très calculé mais sincère de pas me voir 😢😢😢, et d'ailleurs de les entendre encore ricaner et de les sentir guetter ce qui allait se passer - comme d'hab, j'ai eu un mal de chien à fermer la porte au nez de l'autre garce, espérant malgré tout peut-être que j'allais faire se déshabiller le client devant elle, qui a encore eu le temps de faire une mimique de dégoût supplémentaire 😠
hélas vu cet épuisement qui était le mien 😕, sans même parler de ou penser à la journée qui était même pas encore commencée à suivre, et l'accumulation de ces gens - ces soignants partout, avec ces rires gras et ces parfois hurlements de (ah oui ! au fait, en plus y avait toujours la mégère source de tout ça qui continuait à piailler par-dessus les têtes ravies de tout ce beau monde) et toujours, toujours ces ricanements, du peu d'intérêt véritable de tous ces crétins dont rien que la présence était déjà largement plus que superflue pour le pauvre mec qui avait pété un plomb, bref enfin vous avez compris, j'en pouvais vraiment plus 😢, et j'ai fait une très grosse connerie : quand je suis entrée dans le box j'ai certes poussé la porte derrière moi, mais ils poussaient déjà tous derrière et puissamment pour l'enfoncer, je me suis alors très vite retournée vers le quadra, j'ai essayé fissa de me composer un visage avenant et de lui sourire aimablement, certes, mais la seule phrase qui est sortie de ma couche ça a été cette immense imbécillité, je me cite avec des regrets éternels cocos : " alors, vous avez tout cassé chez vous ? ", mais quelle connasse !!! le mec qui avait été bassiné voire éreinté et même tapé pendant une éternité par tous ces débiles là-dehors, eh ben, son sang n'a évidemment fait qu'un seul grand tour, et même s'il était pas du tout dangereux il a quand même poussé un cri de rage bien compréhensible, j'aurais dû et presque pu m'excuser-me rattraper et que sais-je encore, mais non, la porte qui était en train d'être poussée-enfoncée depuis que je m'étais retournée vers lui s'est de toute façon ouverte à la volée et y a au moins quinze personnes qui se sont engouffrées d'un coup pour lui tomber sur le râble, l'arracher de là et le ré-emporter au centre des urgences vides où en plus l'attendaient patiemment, et gentillement prévenus depuis longtemps par la gestapiste sans doute, deux infirmiers psychiatriques bien reposés, frais et dispos et propres sur eux, le pantalon dans le pli et presque la seringue dans la main 😬
mais bon ça a pris un peu de temps de " maîtriser " à nouveau le mec, i.e. de l'insulter et de le tabasser encore un peu toujours en ricanant, chacun à leur tour pour que tout le monde ait son compte, avec sa nana qui criaillait toujours de l'entrée des urges, toujours chaudement encouragée par quelques pompiers, et je me rappelle plus avec quel produit c'était, mais enfin une belle merde de neuroleptique surpuissant qu'ils ont soigneusement surdosée - je vous rassure évidemment sans ma signature, j'avais déjà fait assez de dégâts (mais avec la psychiatre en chef qu'ils avaient là-bas et que j'avais eue au téléphone se bidonnant quand des parents demandaient pour la rééduquer à enfermer dans son se(r)vice leur gamine qui avait refusé d'être paluchée, ils devaient avoir une large marge de manœuvre), ils ont quand même fini au moins à quinze comme au rugby (et l'ont vraiment fini) par lui injecter une dose potentiellement mortelle de produit pour le calmer, tous très fiers d'eux est-il besoin de le préciser 😉
voilà tu te dis qu'un pauvre mec pique chez lui une crise de nerf, simplement poussé à bout et complètement débordé par sa mégère de bonne femme, et c'est l'occase déjà pour les pompiers de se marrer un coup, c'est comme une saine branlette pour eux; ensuite aux urgences ils enfoncent le clou, c'est peu de le dire tu assistes à un lynchage en direct (est-ce que tu l'aggraves ?), et tu peux pas t'empêcher de te dire que déjà avec le neuroleptique même sans surdose il aurait pu si facilement calancher, sans compter qu'il va mettre sans aucun doute des mois voire des années à s'en sortir, de cet épisode, s'il s'en sort - non seulement avec tous les produits dont on va l'imbiber, mais aussi avec toutes les mesures coercitives qu'ils vont se faire forts de mettre en place après
→ du beau travail, non ? 😀
sur ce mes cocos je suis un peu à la bourre 😮 j'ai conscience de peut-être avoir un peu bâclé le développement, mais je reviendrai 🙂 et en attendant je vous fais mille bisous d'amour 😳