excusez aminches, dans la lignée de ce que j'écris actuellement (et qui est pas très très marrant ...), je [re]pense encore à une autre « anecdote » → ça va être plus court, j'écris juste ça ce soir : au début de mon installation en ville avec gardes d'urgences, j'avais été appelée en pleine nuit pour un type qui allait mais vraiment pas bien - enfin une famille, que je soignais occasionnellement, le connaissait, je crois qu'il habitait provisoirement sur leur terrain, enfin bref : quand je suis arrivée le pauvre se tortillait par terre en hurlant presque de douleur(s) et après un rapide examen, comme entre autres il avait une grosse différence de tension entre les deux bras (signe cardinal de sa pathologie, disons celle à laquelle j'ai pensé - je sais : on va dire que je prenais mon temps si j'ai prise la TA aux deux bras ... mais justement non : c'est là que la médecine est un art - c'étaient l'intensité et les caractéristiques de la douleur, et qq autres signes m'ayant mise la puce à l'oreille, qui m'ont conduite à faire cet examen chronophage - en faits, c'est même très rare de [« devoir »] prendre la tension, même à un bras - pas utile dans la plupart des urgences, contrairement à ce que pense toulemonde - un métier aussi) donc j'ai pensé à une urgence grave/assez extrême, qui s'appelle une dissection aortique - l'aorte se déchire tout du long (d'où la différence de TA, car les deux artères humérales partent pas du même endroit ...) et il faut opérer vite en général, enfin stopper ça vite
donc j'appelle le SAMU du coin on va dire assez pressée, voire stressée avec cette [très] grosse urgence, lui/leur donne en un souffle – court, d'autant que j'avais dû courir jusqu'au téléphone, dans la maison à l'époque – ce diagnostic avec de nécessaires mais brèves explications sur la douleur/la différentielle de TA … et là - je vous ai dit que ce serait court - en réponse j'ai entendu ... pour commencer un grand et long silence à l'autre bout du fil, puis une série de ricanements féminins en décalés encore assez étouffés et venant d'assez loin de là-bas derrière ... et finalement une voix mâle (ce devait être LE régulateur, qui avait commencé par ne pas [me] répondre donc, et bien entendu par ne pas se présenter - du reste je n'ai jamais su/ne saurai jamais qui c'était, bien sûr) a si je puis dire prise la parole, en commençant une tirade du genre (... les nanas vous connaissez 😕) à la fois mielleux et méprisant, gluant, comme je dis : « Ah mais vous êtes dehors à cette heure-là [ma ptite dame] ? Et vous êtes installée depuis peu, c'est pas TROP difficile, hein ? de s'installer comme ça, et de faire des gardes en plus/sus ? » (ils/elles ont une liste des médecins de garde) – du coup, évidemment les ricanements derrière sont devenus très audibles : les nanas trop ravies de voir-entendre-écouter UN Grand Docteur descendre la petite toubibe de garde, toute une/la basse-cour de secrétaires et sans doute(s) même les conssœurs faisant en qq sorte la claque pour Monsieur … je me rappelle plus de la suite, si je sais que je l'ai coupé et plusieurs fois (mondieu j'ai osé !!!) en re-plaçant le diagnostic, espérant - vainement – qu'il fasse un peu son boulot : mais non, à se demander finalement s'il en connaissait la gravité, voire même l'existence (ces types ont tellement l'habitude de minimiser que plus rien n'existe ...), de ttes façons audiblement il s'en phouttait, il écoutait pas et a continué ad libido dans le genre grosses « taquineries paternalisto-supérieures qui sont pas méchantes » (et certainement pas rabaissantes, c'est pour ça qu'en général les autres nanas participent … mais j'ai pas écouté) et tant pis pour le malade : non, autant montrer ses pouvoir(s), puissance & grandeur dans toute leur étendue, en te faisant sentir au « passage » que ça, c'est pas important, donc → bon j'ai dit que je finirai vite : finalement il a envoyé ... les pompiers, j'étais sciée (qui évidemment ont mis encore 30 minutes [rien que] pour sortir le brancard au milieu de leurs gros rires gras aussi, et autres interrogatoires « médicaux » policiers « empathiques » … du pauvre gars en état de choc - qui avait surtout besoin, déjà, rien que d'une réanimation d'extrême urgence) … dans ces moments-là, c'est bête, mais je dois dire que j'avais surtout honte(s) pour mes cons-frères, alors que c'est le genre qui se phout de tout et que ça sert à rien (et je suis rentrée, je n'osais même plus regarder la famille en faces ...)
NB je sais pas si c'est un combat perdu d'avance, mais [vous] voyez, ces « virilistes » en médecine qui supportent - aux deux sens du terme - TB les souffrances des malades, veulent et peuvent facilement effectivement passer pour de(s) Grands Docteurs : c'est donc facile rien qu'avec la vulnérabilité et donc l'impossibilité de se défendre donc déjà des malades, mais aussi avec la fameuse complicité masculine/la soumission des nanas et l'absence d'empathie qui est plutôt la norme que l'inverse, et pas que dans le milieu médical, on la remarque jusque et même dans l'entourage proche → c'est facile dans ces conditions de manipuler toulemonde vous aurez compris : Le Grand Docteur arrivera calmement, détendu/souriant et brossant toulemonde dans le sens des poils (⇒ « il est empathique », alors qu'ils s'en phout et ne pense qu'à frimer ... mais du moment qu'il discute avec [le petit personnel et] les familles, c'est qu'il est sympa ... celle qui bosse et stresse pour l'urgence, évidemment elle est énervée voire hystérique, et pas sympa ...), donc il prendra soigneusement une tension (rien que dans la télé toulemonde vous dit que c'est important) par exemple, et dira qu'elle est bonne : il gagne un point supplémentaire (→ dans le cas ci-dessus, j'aurais « pu » prendre une seule TA et la trouver normale - et/ou faire comme eux ⇒ dans ces cas-là, mentir/dire qu'elle était bien, même si non), il dira que c'est rien, une « petite gastro », par ex., une « crise de nerfs qui se porte sur le ventre », ou même plaisanter gentil-ment sur des excès de bonne vie à base de boissons alcoolisées etc. tout ça RASSURANT toulemonde ⇒ PREUVES que c'était vraiment UN Grand Docteur (et pas une petite nana pas souriante et hystéro qui prend deux tensions, aux deux bras, sans seulement avoir appuyé sur le ventre ...)
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NB2 (le point de vue féministe) - on « dirait » que dans notre ... société, dès leur(s) plus « tendre(s) » enfance(s), les mecs ont le droit de dire/faire TOUT et n'imp quoi, on ne leur dira JAMAIS rien : ils auront tjrs droit(s) à des félicitations - de l'admiration (et ils en ont jamais assez ...) alors que les nanas elles, doivent apprendre à être mimies & bêtes/se taire, pour que les mecs puissent se sentir « supérieurs » en ttes circonstances (même quand leurs lâcheté(s), bassesse(s) etc. sont évidentes) → on ne prévient pas non plus les nanas de ce qui risque de leur arriver, étant donné que les mecs ont le(s) droit(s) aussi, implicitement, de leur faire tout ce qu'ils veulent et qu'il ne faudra jamais les critiquer ... et même, qu'elles devront en plus, toujours les remercier et les admirer ... on peut donc dire que la SIDÉRATION des nanas devant les « bêtises » des mecs est organisée : on ne leur dit pas ce qui va leur arriver - comme ça elles restent idiotes - et on leur demande de toujours remercier quoi qu'il leur arrive - en faits elles sont littéralement harcelées dès l'enfance avec ça ⇒ pour être tjrs dans le doute de jamais avoir fait assez bien (et on laisse libres les mecs d'exercer sur elles aussi toutes les violences dont ils ont envie(s), y compris les abus sexuels dans l'enfance et dans les familles, viols et assassinats - parallèlement en apprenant de façon intensive aux nanas qu'elles doivent tout le temps leur rester soumises et les admirer → elles deviennent des proies faciles et dociles, qui ont donc intégré ... qu'elles devront/doivent remercier que/si les mecs « s'intéressent » à elles, quoi qu'ils leur disent ou fassent, tjrs être attentives à eux et à s'écraser ... elles[-mêmes]) → les mecs ont tjrs raison(s) et les nanas toujours tort(s), ce n'est vraiment pas étonnant que secrétaires/conssœurs soient ravies que le « Grand Docteur », dans mon anecdote, se défoule sur moi : ÇA les SOULAGE un peu aussi au « passage » de la PRESSION qu'elles subissent quotidiennement ... il y a une (grosse) part de REVANCHE prise sur ce harcèlement continu[el], pas que de la haine-jalousie-rivalité ...
(dernier paragraphe rajouté le 23/4)
(après, dans/parmi tous ces « règlements » de comptes en « médecine », plus ou moins clairs, plus ou moins gluants, ce sont tjrs les mêmes qui paient, et le prix fort : les malades ... souvent sacrifié(e)s)