interlude malsain

l'assassinat de la dame antillaise par le SAMU relatée dans MDP qui me fait penser, forcément, à tous les autres féminicides médicaux et à la misogynie médicale en général, ça me rappelle là un de mes tout premiers stages d'externe, même si j'en garde des souvenirs assez confus car avec très peu de connaissances ... et d'apprentissages (vu qu'on faisait surtout les boulots des infirmier(e)s - tels les ECG - et des secrétaires, à classer des dossiers) → c'était dans un très grand CHU, et une  nuit vers 4 heures - l'heure à laquelle il ne faut pas se présenter (comme malade ou traumatisé(e)), vu qu'ils/elles sont tou(te)s aux cafés et attendent la relève de 8 heures - une femme était arrivée, donc malheureusement à cette heure, la figure en sang et avec de gros hématomes, qui chancelait sur ses jambes, « pas bien »

j'avais donc accès à rien, comme étudiante de 4ème année, ne pouvais pas comprendre grand chose : est-ce qu'elle avait été battue ? ... en tous cas les infirmier(e)s se sont précipité(e)s, enfin y avait une majorité de mâles, les nanas restées aux cafés, et - j'en ai déjà parlé - alors que cette femme était au bord de la perte de connaissance et souffrait … visiblement, se sont mis en cercle autour d'elle et, on croit rêver, plutôt, cauchemarder : en l'absence de tout le reste des personnels, ils se sont mis à ... la faire tourner, se la jetant de l'un à l'autre en lui hurlant des trucs du genre : « alors comme ça ma petite dame on a fait un peu la fête ? » « et alors, comme ça vous avez bu un petit coup de trop ? » « elle boit toujours autant, d'habitude ? » lui criaient-ils donc en [se] la poussant/au milieu du cercle et de leurs hurlements de rires → j'étais ... sensée « assister » à ça sans broncher mais - et passant outre ma sidération - j'ai eue de la chance : je suis allée réveiller l'interne qui avait bossé non stop et était épuisée - je me rappelle qu'elle est venue de suite, a fendu le groupe d'infirmiers qui commençait à grossir (ils - et elles - préviennent les étages quand un « cas » comme cela donc se présente) et a prise en « charge » la malade (... sous son aile, presque), lui demandant - à voix assez basse, sans l'acculer d'avantage - si elle était tombée, si elle avait fait un malaise avant, demandant rapidement un ECG, tiens ! que je me suis empressée de faire (malgré la cruelle - et visible/ostensible - déception et les airs réprobateurs des infirmiers)

j'avais trouvée cette interne admirable, je m'étais dite que je voulais bosser comme ça, que plus tard je bosserai comme ça ... même si ça plaisait/plairait pas aux infirmier(e)s - mais c'était une rareté, de ne pas se moquer des malades femmes en état de vulnérabilité extrême et de ne pas participer à l'effet troupeau, elle a dû avoir moultes ennuis (elle aussi) par la suite, quand je me rappelle aussi les airs dégoûtés de ces infirmiers à qui elle avait littéralement enlevée leur proie → mais au fait, c'est vrai que moi-même je suis devenue proie, tiens ! par ex. après mon gros accident de bagnole en gardes de nuits à la campagne (déjà ça, ça les a tellement fait(e)s rire aux Urgences, la toubibe qui se plante pendant sa garde, que c'est drôle) : comme j'avais un gros trauma crânien j'ai perdu connaissance x fois dans les locaux quasiment à la file, je me rappelle oui - aussi et tjrs - leurs gros éclats/hurlements de rires on va dire à 10 ans d'intervalle, et la fierté de l'infirmière d'avoir elle un interne complètement incompétent qu'elle a pas voulu déranger avant des plombes, qui ne savait pas quelles radios demander ni comment suturer ni surtout mettre de l'anesthésie locale (re-hurlements de rires - mélangés donc de fierté - de l'infirmière en le voyant manipuler l'aiguille comme une canne à pêche, rires encore redoublés vu qu'il a dû s'y reprendre à x fois, et pour une suture tellement nulle qu'elle a toujours lâché) et qui voulait me faire rentrer de go (et à pinces) chez moi à 60 km (NB quand j'ai expliqué à cet interne supérieur/moqueur - aussi - devenu en + violent, parce que ratant indéfiniment sa suture, et au milieu de mes pertes de connaissances, qu'on gardait 48 heures à l'hosto en surveillance les traumas crâniens → re-beuglements de rires de l'assistance - un peu plus contraints toutefois, pas contente comme l'autre fois ...) etc. que des bonnes blagues, voyez

ces temps-ci, que ce soit ma famille ou d'autres, je me dis de plus en plus souvent que c'est pas possible : les bas instincts sont partout, et qu'une majorité de gens restent calés à 6 ans d'âge « mental » - se la pétant avec plus ou moins leurs titres, plus ou moins « élevés » ... mais en pratique(s) totalement incompétents et ... profondément débiles (en plus ce genre de gens - je les connais, j'en ai soignés plein - sont hyper exigeants pour eux-mêmes, même pour des petits bobos - et dieu sait que perso je ne minimise jamais - il faut s'occuper d'eux tout de suite, et à la perfection ... et après, ils vont encore dire que vous bossez mal) → la conerie est partout, conclusion