ah je ris de me voir si belle en ce miroir :-D

^{salut mes cocos d'amour que j'aime}

^{merde ce matin je dois passer à la pharmacie je les supporte pas - des vendeuses qui veulent se faire passer pour la pharmacienne et la pharmacienne qui délivre des conseils à la con, c'est blanc bonnet & bonnet blanc mais c'est surtout bonnet d'âne}

^{une fois je vais chercher des trucs chez elles pour préparer ma potion magique coolos chez moi, j'attends seule dans l'officine qu'elles veuillent bien arrêter de se bidonner ensemble à propos de mon ordonnance dans l'arrière-boutique et me ramener mes cochonneries, boutique c'est bien le mot de circonstance, y a une dame assez âgée genre 70 ans qui entre - bon la pharmacienne herself in personne se précipite super en forme (je me demande encore ce qu'il y avait de si fendard sur mon ordonnance) et fond sur la dame comme un bloc de caramel le sourire figé sur sa façade en claironnant à la cantonade - mais y avait que moi sinon - je cite : " ah bonjour Madame Machine, comment ça va, pas trop fatiguée avec votre cancer ? ", texto ; vous voyez,L'EMPATHIE INVERSE, la nana qui veut que tu intègres qu'elle est une grande professionnelle et sympa avec ça}

^{non mais les nanas c'est pareil, pareil que les secrétaires, que pas mal d'IDE et même de toubibs aussi, ELLES S'EMMERDENT}

^{oh il faut que je vous parle d'un docu à la gloire du samu ouah cocos ils te montraient de ces toubibs autosatisfaits à tortiller du cucul dans leurs petits pyjamas immaculés au pli bien repassé [ça je comprendrai jamais - moi quand je me tapais les SMUR et aux urgences aussi j'étais toujours dégueu, LA HONTE DE L'ÉQUIPE, j'ai dans un placard une blouse de quand j'étais assistante dans mon dernier hosto, après je crois bien 3-4 lavages elle est toujours crade, avec encore des taches, de sang, de je sais pas quoi d'autre, et même des déchirures] ; franchement je peux pas les encadrer moi ces mecs, avec ces sourires toujours en demie-lune inébranlables comme s'ils passaient leur temps à se marrer aussi, et puis les discours aussi, toujours aussi fiers d'eux-mêmes : on a de l'empathie, on est les meilleurs, oui être médecin c'est difficile mais qu'est-ce qu'on est bons, oui on voit des choses terribles (chez les autres ...) mais on est habitués, oui la mort on la côtoie et tous les jours mais on la supporte très bien (chez les autres ...) etc. etc.}

^{→sans charre, je crois que ça s'appelle le manque de décence, un truc comme ça, non ?}

^{dans ce docu je me rappelle très bien (hélas), même si j'ai dû éteindre très vite tellement ils m'énervaient, y avait un petit gamin qui s'était fait renverser par une bagnole, le pauvre gosse il avait une main qui ressemblait à une saucisse bouillie, beuârk, et à le voir lui, à voir sa mine sidérée grisâtre comme du papier mâché on entendait presque le bruit métallique du choc (enfin non, je sais pas pourquoi ça m'a fait penser à ça, la voiture avait rien) et on sentait presque l'odeur de cramé des moteurs complètement bousillés (au final je crois que c'est parce que j'ai été sur les lieux de beaucoup d'accidents) - ouais en tout cas le gamin était en état de choc, il tenait sa main pendante avec l'air de pas tout à fait réaliser, peut-être qu'il avait pas encore mal, mais y a eu le mec du samu qui s'est ramené en fanfare avec son équipe de pompiers rigolards déjà, non mais tu vois bien le tableau : d'un côté le pauvre gosse avec sa main délabrée assis sur la chaussée et de l'autre la bande de joyeux loustics qui rappliquent avec le son des rires à gorges déployées et la lumière bleue des cerveaux pour bien montrer que c'est eux les rois, le médecin un gras du bide de la cinquantaine déboule de son estafette en échangeant encore des vannes avec les nanas qui restent assises dedans, peut-être à parler chiffons, c'était des infirmières ; bon le petit gamin heureusement paraissait trop choqué pour remarquer tout ça mais on sait pas, toujours est-il que le petit gros se précipite sur le gamin mais on voit bien que c'est pas pour l'aider, comme la pharmacienne plus haut il lui jette d'une voix gaillarde et avec plein de rires de satisfaction dedans : " alors ??? c'est la voiture qui t'a tapé, ou c'est toi qui a tapé la voiture ? ", je cite texto, j'ai pas oublié même si c'était y a environ un an, voirepeut-être plus - le petit gamin lui il a visiblement rien pigé, bon il avait pas l'âge de travailler dans le milieu médical non plus, comme disent les secrétaires par exemple}

^{NON MAIS SANS CHARRE C'EST PAS POSSIB' IL FAUT TOUT LEUR EXPLIQUER AUX MECS : tu vois un gamin dans cet état, la France, déjà tu te précipites pas sur lui avec cet air gourmand la bave aux lèvres et le fameux sourire lunaire découvrant toutes tes quenottes comme si tu allais le croquer tout cru (ou tout bouilli ...), ensuite peut-être tu lui dis quand même que t'es le toubib - parce que là quand même on se pose la questionde qui est cet abruti - et puis je sais pas tu commences par lui demander s'il a très mal et tout de suite vite l'informer que tu as, oui au 21ème siècle, de quoi lui enlever ça (la douleur, et pas la main comme se sont probable amusés les pompiers à le lui annoncer plus tard en se gondolant cf. un de mes billets précédents*), et puis moi je pense que très vite il faut lui dire aussi qu'on doit l'emmener à l'hosto et qu'on prévient ses parents dans la foulée, plutôt que de rester planté là les pouces dans les bretelles avec toujours ce sourire à la con sur la face à attendre des félicitations pour être si intelligent}

^{* aha, vous voyez que si je parle de ce qui se passe dans la télé, j'en perds pas une pour me faire de l'autopub, aussi}

^{vous allez me trouver conne cocos, mais même de foutre à poil les gens sur la chaussée sous les nœils des badauds esbaudis pour leur enfoncer des gros cathlons pour les perfuser après un accident, comme j'ai vu faire aussi juste avant d'éteindre l'écran, moi perso ça me gêne beaucoup, alors j'ose pas imaginer pour les accidentés eux-mêmes-themselves}

^{non mais je vous rassure cocos le petit gamin après il a encore eu droit à tout: avec sa mine d'écrabouillé, on l'a encore trimballé de gauche à droite au milieu des pompiers hilares dans leurs gros sabots, pour bien leur montrer à eux que c'était grave quand même, et puis encore après le gros toubib en a rajouté une grosse couche en lui expliquant qu'on allait déplacer un gros hélico pour lui, oui pour le tout petit garçon qu'il était, et toujours avec son large sourire carnassier de travers sur sa gueule je l'ai entendu l'informer en long, large & travers que tous les autres gamins emmenés en hélico avaient eu les chocottes du gros hélico justement, voire demandaient leur mère}

^{après aussi y a eu un passage où enfin il allait lui mettre des antalgiques, et là je l'ai entendu hurler de rire en lui " expliquant " encore qu'il allait voir des éléphants roses, avec les connasses d'infirmières en admiration à ses côtés à rien branler, le gamin lui déjà dans un peu dans le pâté semblait rien piger et on le comprend, enfin j'espère parce que un petit gamin comprend pas forcément les subtilités des effets secondaires des opiacés (d'ailleurs quand t'as une énorme douleur, souvent lesdits effets secondaires, notamment de la morphine, sont carrément comme absorbés par elle, tu ressens juste le contraste d'avec la douleur d'avant, et forcément, tu es un peu au paradis, et ça, on dirait que ça les défrise toujours autant - disons que moi, j'aurais juste dit au gamin qu'il allait plus avoir mal et ça m'aurait largement suffi)}

^{bon je crois que j'ai fini par éteindre mon écran plat parce qu'il y avait décidément trop de platitudes dedans, et surtout quand le patron de ce samu et professeur en médecine de son état (la France) aussi, INCRÉDIBLE À SON ENCORE JEUNE ÂGE [plus vieux que le petit gamin quand même] MAIS QU'EST-CE QU'IL DEVAIT ÊTRE BON ! est venu nous annoncer que lui aussi, qu'on voyait plus loin demander à un mec en train de faire son infarctus s'il avait du stress dans son boulot et quel boulot faisait-il t'il, tout en prenant grand soin de pas lui donner le diagnostic ni même ma moindre indication, mais en faisant triomphalement semblant de savoir en quoi consistait ce métier, et surtout lou ravi de dire que oui, il y avait très probablement du stress (comme ça en plus, si tu tombes malade, c'est de ta faute),avait BEAUCOUP D'EMPATHIE himself-lui aussi, mais aussi une vie privée parfaitement réussie, radieuse&harmonieuse avec une épouse superbe & lui tenant son intérieur à la perfection, et des enfants aimants, parce qu'il le valait bien - ouais, du coup, c'était sans doute trop de bonheur, j'ai éteint la télé}

^{sur ce mes cocos ce matin il faut vraiment que je vous laisse, j'ai donc pharmacie - on a vraiment que ça à foutre, d'aller amuser des imbéciles heureuses}

^{mais je reviendrai - et en attendant je vous fais des milliards de bisous très doux et remplis d'amour}