hello mes cocos d'amour đł, ça va ? moi ça va bien, merci đÂ
bon hier je discute avec ma puce elle est crevĂ©e alors j'ai bien peur que l'Ă©quipe soignante avec laquelle elle bosse ne commence le harcĂšlement, d'autant qu'elle bosse beaucoup et bien - vous savez, entre nanas đ â tiens d'ailleurs elle m'a encore parlĂ© de leurs rĂ©flexions sur les " gouinasses " comme elles disent Ă©lĂ©gamment, donc toujours les mĂȘmes depuis des annĂ©es et jour aprĂšs jour, donc toujours trĂšs Ă©laborĂ©es et always aussi trĂšs classes đ, genre : " c'est une gouinasse celle-lĂ " en la vrillant du regard mais en dĂ©signant quelqu'un d'autre, suivi de donc des grands classiques : " ouais, elle broute des minous ", et : " ça doit ĂȘtre elle qui fait le mec " (si l'autre nana dĂ©signĂ©e à la 20dicte a les cheveux courts) ; bon ma puce dĂ©jĂ a les cheveux longs mĂȘme si elle les perd beaucoup - AH ZUTTE MAIS BON-SANG-MAIS-C'EST-BIEN-SĂR  les nanas espĂšrent qu'elle leur raconte que c'est moi son mec et que je lui mettrais des objets donc cons-tondants, et si possible avoir une sextape [corrigĂ© en extase par OuĂŻndoze hahaha đ] comme les footballeurs Â
y a une de ses collĂšgues qui s'est plainte aussi devant elle et longuement d'avoir peur quand elle se dĂ©shabille Ă cĂŽtĂ© d'une de leurs dĂ©signĂ©es " gouines " excusez, j'aime pas le mot  (de quoi, d'un regard qui la transpercerait sur place, par exemple ?), c'est marrant, elles s'imaginent VOIRE ELLES ESPĂRENT đ que si t'en es tu vas sauter sur toutes les nanas qui passent sans distinction đ - remarquez c'est assez flatteur, moi par exemple j'aurais une libido d'enfer, et me jetterais avec passion pour leur faire des bisous sur toutes ces vieilles carnes si elles ont raison â comme quoi on a toujours affaire Ă des gens qui doutent de rien cocos, moi je fais des bisous qu'aux ceusses que j'aime, quand mĂȘme đÂ
j'aime beaucoup ma puce, quand Ă la fin elle me dit qu'elle trouve ces façons de parler trĂšs salissantes  đąÂ dĂ©jĂ pour les autres qu'on lui dĂ©signe - c'est vrai que ni elle ni moi n'aimons les ragots ni de ce genre, ni d'un autre d'ailleurs ; je crois que instinctivement on aime pas finalement prendre possession de la vie des gens, qu'on con-sidĂ©rerait comme des objets, un peu des pions pour en faire ce qu'on en voudrait đŹÂ
en ce sens, ces nanas sont trĂšs bien Ă leur place Ă l'hosto, oĂč dĂ©jĂ le corps mĂ©dical prend les malades pour des dĂ©biles et en fait ce qu'il veut đ€
bon enfin quand t'es toubib, inĂ©vitable c'est lĂ le cĂŽtĂ© ante-faustien de la chose, tu DOIS prendre les malades pour des sortes d'objets pour pouvoir les soigner, je reconnais, tu fais pas de sentiments, et c'est marrant qu'on prenne pour un bon toubib celui/celle qui fait ami(e)-ami(e) avec ses patient(e)s, ou trĂšs paternaliste-maternaliste-rassurant(e) qui te dit que t'as rien đ et que ça va aller đ (ça peut marcher, d'ailleurs, comme au poker đ€)
puisque j'y pense et d'ailleurs que ça revient depuis quelques jours ce souvenir, autant vous en parler, encore d'un incident dans le dernier hosto oĂč j'ai bossĂ©, oĂč un infirmier, pour une fois - d'habitude c'est donc les nanas qui te harcĂšlent quand t'es une nana, et donc surtout une pĂ©dale - a rĂ©ussi Ă convaincre un couple qui Ă©tait venu un dimanche aprĂšme avec leur gamine blessĂ©e aux urgences de porter plainte contre moi, mi, in personne, itself
la petite jeune fille emmenĂ©e par ses vieux avait trĂšs mal  đąÂ (et en fait une contusion au foie), soi-disant qu'elle Ă©tait tombĂ©e contre un coin de table đ, et ses parents Ă©taient si agressifs d'emblĂ©e que je me suis posĂ© la question comme vous đ, surtout qu'ils Ă©taient parallĂšlement trĂšs en verve et en forme et discutaient beaucoup, en se foutant complĂštement de la petite, avec l'IDE qui avait passĂ© son aprĂšme Ă lui Ă se balader dans les urges đ sans rien branler ni surtout d'efficace et Ă comme toujours mais ici trĂšs ostensiblement se faire passer pour le toubib, car accompagnĂ© d'une mignonne petite stagiaire IDE qu'il espĂ©rait se faire ; sans charre les cocos c'Ă©tait une aprĂšme de merde đą avec plein de monde sans interruption et donc cet infirmier qui servait particuliĂšrement Ă rien : moi et aprĂšs la nuit et la matinĂ©e dĂ©jĂ bien remplie, et mĂȘme toute la journĂ©e d'avant la nuit, je triais j'interrogeais je palpais je bandais  đ ben ouais, mĂȘme, puisqu'il foutait que BĂ©atrice je plĂątrais je suturais je prescrivais đ, le mec faisait rien qu'Ă passer de box en box et en me passant dessus mon petit corps velu faute de soins & maigrelet pour venir reluquer ce que je faisais, le menton trĂšs en avant et haut dans ses galoches, la blouse claquant sur ses mollets joliment enveloppĂ©s d'un petit pyjama de bloc toujours si bien repassĂ© avec un pli tout ce qu'il y a de net, et immaculĂ©  ça franchement ça me troue toujours autant le cucul  suivi de la petite jeunette en stage totale en admiration devant son flegme si doctoral à lui (il n'en oubliait quand mĂȘme pas de signaler ici et lĂ aux clients livrĂ©s entre mes mains douteuses qu'il supportait et souffrait de ces cadences de travail Ă©reintantes đą) (vous connaissez l'allure maintenant, comme les pompiers đ vous savez, les pouces dans les bretelles, le sourire jusqu'aux lobes, tout ça tout ça đ) (mais souvent ça marche, je veux dire, ce cinĂ©ma đ)
â le dimanche y a un peu moins de personnel IDE que la semaine, il faut quand mĂȘme qu'ils se reposent đ, et en plus, celui-lĂ , en fait j'ai pas du tout travaillĂ© avec lui, et comme dit de toute façon il Ă©tait lĂ que l'aprĂšme, et que du dimanche - aprĂšs, la nuit y a eu une infirmiĂšre plus habituĂ©e qui me posait au moins des perfs et assez rapidement et m'aidait un peu pour les plĂątres et autres rĂ©sines sans trop me coller đÂ
pour en revenir Ă la gamine qui avait genre 12 ans, elle est donc trĂšs mal tombĂ©e aux urgences aussi parce que je suis moi tombĂ©e d'abord sur ses parents Ă la fois trĂšs nonchalants et rigolards, surtout avec cet IDE qui rigolait beaucoup avec, avait un bon contact đ  avec eux, voire m'empĂȘchait de leur parler directement voulant donc passer pour le chef, et trĂšs agressifs mais qu'avec moi dĂšs que j'essayais de savoir ce qui Ă©tait arrivĂ© Ă leur fille ; mais je sais plus comment ça s'est goupillĂ©, Ă moment donnĂ© ce grand professionnel, voulant sans doute pas perdre la main, a refait une tournĂ©e de boxes toujours suivi de son poisson-pilote et est revenu vers moi tenant entre le pouce et l'index un ECG qui avait Ă©tĂ© fait par la machine, heureusement, parce que le mec lui non seulement glandait rien Ă part ses vues sur la stagiaire fondante Ă point*, mais ne m'avertissait mĂȘme pas des entrĂ©es derriĂšre mon dos, et il m'a dit, genre trĂšs supĂ©rieur - trĂšs au courant galvanique : " dis , tu fais quelque chose ?  đ  parce que lĂ , sur l'ECG ça me paraĂźt pas tout Ă fait normal  đ  ", a-t'il ajoutĂ©, l'air suspicieux, ou rĂ©probateur voire rondement accusateur  đąÂ et de plus devant si possible le max de monde comme d'hab, et d'y connaĂźtre quelque chose pour faire comme s'il Ă©tait cardiologue aussi - de fait la machine qui elle fonctionnait bien avait quand mĂȘme mis INFARCTUS en trĂšs trĂšs gros et d'ailleurs on pouvait pas le louper c'Ă©tait encore mieux que dans les bouquins sur la question, et un Ă©norme ! đ moi j'Ă©tais dans le box avec la gamine et ses deux parents hyper-rĂ©ticents und j'avais pas avancĂ© d'un poil, mais lĂ tous mon systĂšme pileux n'a fait qu'un tour et je me suis prĂ©cipitĂ©e logiquement dans l'autre box, donc celui du gros infarctus chez un mec de 40-45 ans avec pas de bol  đą, de quoi se faire des cheveux, quoi  đź
* bon Ă©videmment je devais avoir l'air beaucoup moins sexy đ que lui Ă ses nĆils  đą, voire plus hirsute, SVP n'en rajoutez pas cocos đ
je voyais bien la situation hyper merdique avec l'autre mec qui pouvait calancher d'une seconde Ă l'autre đ, le transfert au CHU Ă organiser, les coups de fil Ă donner qui font pas gagner du temps, mais comme le connard d'IDE restait Ă discuter avec les deux autres, les au moins gĂ©niteurs de la petite - au plus des battants aussi, et par ailleurs avait pas fait un soin de l'aprĂšme en persistant Ă se balader partout dans mes pattes en discutant tout ce que je demandais, j'ai filĂ© comme de la poussiĂšre d'Ă©toile et j'ai tout fait en mĂȘme temps, pour au moins qu'il puisse pas en plus venir par exemple me coincer dans un coin non pas pour me faire mon affaire mais par exemple pour me demander de justifier et devant la petite minette toujours en admiration devant ses [flegme&autoritĂ©] pendant une demie-heure pourquoi je lui ordonnais Ă lui de poser une perfusion đ Â
donc devant l'urgence j'ai tout fait fissa fissa en mĂȘme temps, il Ă©tait trop ralenti j'ai rĂ©ussi Ă lui faire poser la perf et les mĂ©docs en carrĂ©ment osant lui dire de le faire, j'ai appelĂ© la cardiologie, les soins intensifs et le SAMU, qui comme d'hab a refusĂ© de venir đ, et puis les ambulances qui je me rappelle m'ont informĂ©e que j'avais de la chance qu'ils puissent venir vite ce jour-lĂ et qui m'ont parlĂ© de leurs horaires de travail aussi - pendant ce temps au moins l'autre Ă©tait occupĂ© avec son unique perf de l'aprĂšme et toujours Ă se faire mousser devant la petite stagiaire, et pas en train d'Ă©couter mes conversations avec tout ce beau monde, sinon ça aurait Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ© pour moiÂ
encore heureux que j'aye rĂ©ussi đ à lui faire poser cette perf, s'il avait suivi tout ce que j'ai discutĂ© avec 36 internes de cardio, de soins intensifs et du samu, et ensuite avec les ambulances qu'il se serait jamais abaissĂ© Ă appeler lui-mĂȘme on s'en serait pas sortis - sans doute qu'il a fini par penser qu'il devait montrer son art et sa grosse aiguille Ă la petite stagiaire đł, parce que je me rappelle que pendant de longues minutes je me suis demandĂ©e si je devrai pas le faire moi-mĂȘme, et avoir pensĂ© que ça dĂ©clencherait un scandale dans tout l'hosto, de lui enlever le pain de la bouche aussi Â
en rĂ©sumĂ© tu vois le gros infarctus, tu sais que l'infirmier te mettra les bĂątons dans les roues au maximum de ses possibilitĂ©s (dĂ©jĂ , il a beaucoup de temps devant lui, et de repos derriĂšre), mais si, parce que tu flippes Ă mort pour le mec qui fait son accident cardiaque, tu oses essayer de lui poser sa perfusion toi-mĂȘme tu te mettras tout le bĂątiment Ă dos aussi â cruel dilemme non ? (sauf que quoi tu fasses, cet IDE te descendra de toute façon đą) (finalement, ce devait ĂȘtre une pĂ©dale refoulĂ©e qui comment dire, jouait un peu avec le feu đ)
je sais toujours pas ce qui l'a dĂ©cidĂ© Ă poser cette perfusion - son unique acte de l'aprĂšme, peut-ĂȘtre que c'est la jeune stagiaire qui lui a dit ou suggĂ©rĂ© qu'elle voulait le voir briller voire Ă©tinceler dans ses Ćuvres đ, y a qu'un truc comme ça qui a pu le dĂ©cider, parce que sinon il Ă©tait prĂȘt Ă papoter semble-t'il encore des heures avec les parents de la gamine de l'air du temps et de la composition de l'Ă©quipe de foot locale (mais moi le foot j'aime pas, et d'ailleurs j'en ai jamais compris les rĂšgles, j'aurais jamais pu en discuter avec eux, il faut me con-prendre  đą) ; en tout cas moi ça m'a permis de tĂ©lĂ©phoner partout sans ĂȘtre emmerdĂ©e, ni mĂȘme Ă©coutĂ©e comme d'hab, et de pouvoir transfĂ©rer enfin et fissa le pauvre gars qui souffrait l'enfer - pas question de demander Ă ce genre de crĂ©tin de mettre suffisamment de morphine, ça aurait juste donnĂ© encore une discussion de trois heures au bas mot, dĂ©jĂ une dose homĂ©opathique ça les traumatise - je crois que dans ces cas-lĂ j'ai eu au moins un alliĂ©, pas forcĂ©ment la bĂȘtise, mais au moins la lenteur de l'IDE, qui m'a servie (la lenteur ...), sinon il aurait critiquĂ© chacune de mes dĂ©marches đ Â
bref aprĂšs toute cette agitation (de ma part, le mec il a juste donc et de l'aprĂšme posĂ© une perf et mis deux mĂ©docs dedans, donc) encore un peu agitĂ©e moi-mĂȘme je retourne dans le box oĂč y a la gamine toujours aussi blanche et ses parents Ă nouveau prĂȘts Ă babiller avec l'autre ad vitam ĂŠternam aussi, je dois dire que je leur ai posĂ© des questions directes avec donc l'IDE derriĂšre mon dos et dessus me coupant toutes les secondes environ pour me demander genre de quel droit je les interrogeais đ , de toute façon ils Ă©ludaient soigneusement et paraissaient outrĂ©s, et pour l'examen ça a Ă©tĂ© pareil, un infirmier qui ouvre les portes Ă la volĂ©e quand les gens sont Ă oualpĂ© ou dans d'autres situations dĂ©favorables et qui par ailleurs ne se gĂȘne pas pour appuyer sur les ventres d'autres patients en espĂ©rant que ça leur fasse mal pourquoi il contesterait pas ton boulot puisqu'il s'y connaĂźt mieux que toi ? je me le demande - mais je m'Ă©nerve đ, enfin bref j'ai quand mĂȘme rĂ©ussi Ă remarquer que la gamine elle avait une dĂ©fense abdominale mais pas encore abominable (bref le ventre dur), mais pas de bol, avec l'infarctus entre temps, et lĂ je dois dire que je me suis magnĂ©e aussi pour dĂ©placer et le chirurgien et le radiologue d'astreinte, ET J'AI RĂUSSI Ă LES FAIRE VENIR FIGUREZ-VOUS COCOS ! đ dans cet hosto oĂč depuis que la premiĂšre pierre en avait Ă©tĂ© posĂ©e ils s'Ă©chinaient voire se faisait un point d'honneur Ă refuser de venir et oĂč quand tu bossais aux urgences tu faisais les dĂ©lices de l'Ă©quipe qui mettait le haut-parleur pour t'entendre aspergĂ©e d'insultes, et orduriĂšres si possible, si tu osais les appeler pour un malade qui allait vraiment pas bien đąÂ autant dire que foie, rate, infactus massif ou raton laveur aussi à tous les coups normalement c'Ă©tait pour ma pomme donc chevelue đ
non mais je vous rassure la gamine mĂȘme encore imberbe elle s'en est sortie aussi, elle avait effectivement une contusion du foie et pas dĂ©jĂ la pĂ©ritonite par exemple, donc venue d'un probable diffĂ©rent familial d'avec ses pĂšre&mĂšre, Ă environ 12 ans on commence Ă ĂȘtre une forte tĂȘte, et ça peut se comprendre que ses vieux ayent pu rapidement ĂȘtre excĂ©dĂ©s par son attitude aussi đÂ
mais bon aprĂšs c'est marrant, donc pour une fois, la seule de toute la carriĂšre de cet hosto, que j'avais fait venir deux mecs d'astreinte, l'Ă©quipe donc tout le personnel autre du bĂątiment a mĂȘme dĂ©gagĂ© tout le parking* devant les urgences je vous jure tellement les deux autres glandus avaient pas l'habitude de faire irruption en ces lieux  infernaux  comme ça, l'infirmier qui vous avez compris avait beaucoup de temps libre et Ă©tait vraiment trĂšs cool a travaillĂ© les deux parents encore aux corps pour qu'ils se dĂ©cident Ă porter plainte contre moi devant le dirlo (qui a adorĂ©, enfin la preuve, que j'Ă©tais un mauvais toubib đą)Â
* tu peux ĂȘtre sĂ»r par contre que tous ces gens marcheront toujours Ă la baguette devant une hiĂ©rarchie que tu vois que sur le papier - remarquez perso moi non plus en un an et donc à raison de environ 120 heures de prĂ©sence hebdomadaire je les avais jamais vus, surtout venir aux urgences, tels le, ou la, radiologue dont j'avais jamais vu la binette (mais lĂ Â donc c'Ă©tait le dimanche pile l'aprĂšme et il devait vraiment rien y avoir Ă la tĂ©lĂ©), ça valait sans doute la peine de dĂ©gager la piste (aux Ă©toiles  đ)
â non mais tout ça pour dire cocos que si tu fais pas la minette đ avec l'Ă©quipe tu l'as un peu dans le cucul đźÂ
euh, voilĂ : ça fait une belle conclusion non ? (et courte đ)Â
sur ce les aminches, je vais faire mes autres trucs, mais je vous fais des gros bisous tout pleins d'amour đłÂ pas du tout contondants, et je reviendrai đ mes cocos đ