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L'AUTEUSE ou l'ôteuse ? je plais-ante ...

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Billet de blog 28 février 2016

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

salut cocos 😉 

trêve de plaisanterie hier soir j'apprends par ma puce et par voie téléphonique qu'un malade est décédé dans les couloirs de l'hosto chez elle là-bas, et elle m'apprend aussi qu'une dame très mal en point et atteinte d'un cancer a attendu 8 heures dans ces mêmes couloirs

elle m'a dit : " très pâle, blanche comme un linge " à peu près  

enfin bref visiblement très malade je peux supposer, comme elle 

sa nièce l'ayant accompagnée a failli porter plainte pour non-assistance à personne en danger - dommage, mais il lui aurait été répondu comme d'habitude qu'ils ont du travail, on peut supposer, et toutes les autres daubes devenues systématiques, du stress des soignants à l'agressivité des malades etc. etc. ce que j'ai appelé l'empathie inverse vous savez : nous les malades, les tarés qui allons aux urgences parce qu'on a vu de la lumière-on est entrés, on doit les admirer-les plaindre, et toujours s'excuser de les avoir dérangés pour rien, leurs grandeurs  

ça m'a rappelé mon calvaire perso aux urgences locales en insuffisance surrénale aiguë, n'ayant pas pu avaler de solide depuis 3 semaines, l'interne ayant compris la situation qui me fout dehors bon au bout de 6 petites heures seulement avec le brillant diagnostic de " merde psy ", je cite (il est vrai que quand on a pas pu bouffer depuis 3 semaines on est un peu naze ...)  

[NB mes chers cocos si moi ici je viole le secret médical, auquel je tiens comme à la fibre de mes cheveux, ou la peau de mon cucul, croyez-le moi bien, c'est bien parce que ces épisodes sont finis-terminés et qu'à présent je ne les risque pas plus que vous]  

si je n'avais pas trouvé moi-même la bonne dose d'hydrocortisone à prendre, après moults&moults tâtonnements - car on ne les trouve nulle part ces doses précisément, ni sur internés ni dans les bouquins, pour manager une décompensation d'IS - et au bout de deux semaines supplémentaires de jeûne forcé (les intestins commençaient à saigner, mon appareil dentaire à se barrer etc. etc.) (arrêtez de vous marrer vous m'énervez) what would it had be of me ? aïlle me demande ... bon, cet accident de ma destinée normalement m'aurait conduite au coma, puis au trépas  

(la chef du service idoine interrogée poliment par écrit finit par te répondre après encore 15 jours, aidée de sa secrétaire qui te parle de dépression saisonnière au bout du fil, sans rire, pour t'expliquer triomphale aussi que ledit courrier contenant la dose efficace arrivera sans nul doute avec un immense retard qui sera du fait des sévices postaux, et non d'elle et de son/sa chef - cette également aveugle sans doute ne pouvant me lire les doses idoines malgré qu'étant finalement devenue mon propre médecin, éventuelle entorse au secret)  

(laquelle chef - de ce service dans lequel j'avais été hospitalisée pour poser le diagnostic d'IS - contactée lors de mon passage-éclair aux urgences par l'interne supérieure qui se doutait de la décompensation aiguë de cette IS avait annoncé à celle-ci, donc par téléphone, que c'était une ... " gastro " ...) 

(et dans le sus-évoqué courrier de cette bien-aimée chef répondant après des lustres et mûre réflexion à ma supplication pour avoir les doses pour en sortir, j'ai certes eu les fameuses doses en une ligne con-cise, mais surtout un longuet paragraphe fort con-plaisant faisant état de telles difficultés psychologiques graves chez moi, et autre arriération mentale, que je pourrais à l'aise passer pour au minimum autiste, si je voulais) 

(ben ouais, quand t'es malade, t'es dingue de demander à ce qu'on te soigne) 

pour une urgence absolue, pour reprendre les classements grand public/pompiers, pourquoi se presser, aussi  

mais trêve de plaisanterie, disais-je, ayant moi-même attendu quelque peu dans des urgences diverses pour divers autres problèmes (pour moi ...) depuis - donc pour être en règle générale foutue dehors munie d'élucubrations & de noms de piafs divers et ayant survécu aux voies de fait qui y sont couramment pratiquées, on est quand même frappés, nous les emmerdeurs, par tous ces pauvres gens gémissant sur des brancards (bientôt : par terre ?) alignés dans les couloirs, donc oui pendant des heures, mais surtout par le contraste sidérant formé par les passages et passages et passages dans un sens puis dans l'autre, puis rebelote, de tous ces soignants qui très propres sur eux en pyjamas blancs voire immaculés et repassés au pli, se meuvent majestueusement, toutes voilures dehors et le plus lentement possible pour qu'on les voie bien, et qui immanquablement font état à voix très haute et avec un calme olympique, devant ce public non improvisé de souffrants épuisés rivés à leurs brancards leur faisant comme des haies d'honneur, de la qualité de leurs congés payés d'avant, et de ceux à venir (je cite de mémoire, fastoche, c'est répété ad libido : " t'étais où en vacances l'année dernière ? " " tu iras où en vacances cette année ? " " et l'année d'après, tu iras où ? ") badinant, riant, s'esclaffant, s'invitant aux cafés, se marrant, se bidonnant, se tapant dans le dos ou sur l'épaule, voyez 

... oui, on est sciés par le con-traste saisissant entre ces soignants si détendus faisant état avec tant d'allant immanquablement du bon déroulement de leurs fameux congés payés, se montrant si cools & sans vergogne, passant en un troupeau après l'autre de pyjamas frais & lumineux et de Crocs(R) colorées qu'ils réussissent malgré leur légèreté à faire claquer sur le lino pour appuyer leur démarche démonstrativement nonchalante, et la plainte continue émanant de ces corps torturés étendus en des postures de suppliciés, mais ayant encore la politesse, bon public, de ne pas troubler ces prestations par des cris incongrus, notamment de douleur(s) ... 

ouais je sais mes poules c'est un peu ampoulé, et je dis ça-je dis rien, mais côté malade, donc côté emmerdeurs, tu les vois passer et repasser, et repasser encore, beaux et cools et majestueux devant toi, et tu les entends badiner, rire, s'esclaffer, s'inviter aux cafés, se marrer, se bidonner, se taper dans le dos ou sur l'épaule, ou même sur le ventre devant tel(le) patient(e) particulièrement abîmé(e), ainsi que tous les détails (puisque proférés à voix hyper haute pour te montrer/faire entendre comme ils sont bien calés dans leurs vies et en pleine forme) des vacances de l'année dernière, puis de celles qui vont arriver, ou des autres encore après - remarque,comme ça pendant des heures tu voyages 

donc cette dame était atteinte d'un cancer et allait visiblement très mal, mais quelle importance ? je vois bien cette patiente, laissée dans le couloir, si mal en point, voir passer tous ces soignants qui échangent sur leurs vacances ...

quand tu as affaire à des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez, ça ne peut pas être visible, évidemment  

(l'hôpital c'est devenu, vraiment, surveiller et punir) 

je me rappelle pas quand j'y bossais avoir jamais laissé des gens dans des couloirs ni des heures et encore moins donc gémissants  

je me vois pas supporter (et encore moins soutenir un tel spectacle) une seule personne souffrant ainsi ne serait-ce que cinq minutes - ça je l'ai dit à ma puce, choquée autant que moi de l'amoncellement perpétuel de brancards et de la vision de tant de malheureux - avant qu'elle me le dise de vive voix également - je me rappelle mon dernier hosto : la seule chose que je me disais en filant dans les couloirs épuisée par mes 120 heures hebdomadaires quand je pouvais encore réfléchir c'était que je devais soigner chaque personne comme si c'était mon ou ma meilleure amie ... mais c'était histoire de me raconter des histoires, parce que je le faisais. (ce qui me fait des potes 😉)

et je lui ai expliqué si cela était nécessaire que je ne comprenais pas leur vision des choses, moi qui me précipitais quand les gens avaient mal - et que d'ailleurs en général c'était très mal vu par les équipes (et elle aussi m'a dit que si elle apercevait par exemple une dame qui souffrait, elle allait la voir illico pour lui demander ce qu'elle pouvait faire pour l'aider)(bêtement) 

oui c'est la question du travail, et de pas voir plus loin que le bout de son pif 

ce sont des vaches se pavanant dans des couloirs qui ne verraient pas une vache dans un couloir, donc 

à ce niveau là ils ne sont pas sublimes, ces soi-disants soignants, comme le disait Siggyc'est cette paresse humaine naturelle qui crée les plus graves problèmes sociaux, et on est fondés à se poser la question des egos 

hier je suis allée chercher des clés usb, et comme j'étais en retard j'étais pressée 

ça tombait bien : avant moi une nana en a profité pour étaler sa papeterie sur toute la longueur du tapis, donc pareil, lentement, avec soin, ostensiblement, ne me laissant même pas un centimètre qui eût suffi pour déposer mes minces achats, babillant également avec le caissier au moyen d'une élocution choisie spécialement lente aussi, ainsi que faisant montre d'une grande assurance/importance, et de bien entendu faisant semblant de pas m'avoir vue, ajoutant à la fin toujours sans me regarder d'un ton enfin clairement méprisant-moqueur car il faut bien finir que la dame après elle était pressée 

perso quand j'achète des trucs je les dépose vite et de façon, disons, synthétique, m'inquiétant de laisser la place pour les autres derrière, et je n'ai certes pas besoin d'être vue ni que l'on contemple mes achats 

comme j'ai un peu pigné sur la réflexion perso provenant de la bouche de la nana - je ne sais pas pourquoi on appelle ça des " réflexions", ces gens-là ne réfléchissant pas - celle-ci a eu tout l'heur de se plaindre/mettre en avant le fait que elle travaillait ce WE 

alors que moi sans doute j'étais visiblement pressée d'aller télécharger des pornos sur mes futures clés usb voyantes car colorées et qu'elle avait examinées et jaugées (pour les pornos c'était sous-entendu - ceci dit c'est vrai que ça lui aurait fait du bien, vue sa tête de pimbêche ...) 

c'est marrant ces petits jeux, ces gens qui se plaignent à longueur de temps de travailler et qui en même temps veulent être vus comme de grands professionnels ... ouais non, c'est pas sublime ... 

bon mes chers cocos, c'est tout pour aujourd'hui, je vous laisse, justement je dois bosser ce matin 

salut, et des bisous 🙂 

NB ces temps-ci je pose souvent la question à ma puce : mais quelle gloire retirent-ils de tous ces refus de soins ? et en même temps ilsexigent d'être appelés des soignants ... je sais, on appelle ces gens-là, au minimum, des faux-culs ... 

(le pouvoir c'est le pouvoir de dire oui, pas non) 

ceci dit on con-çoit que dans la cour de récréation pour les self-so-called soignants qu'est devenu l'hosto il doit être tentant pour les ceusses qui veulent toujours avoir raison de se servir de malades par définition vulnérables comme supports pour se faire mousser et se défouler sans risques, ce qui ne manque pas du tout d'arriver, d'autant plus que la plupart d'entre eux sont courageusement anonymes - je ne parle évidemment pas des malades ... 

mais je m'égare avec ce xième NB mes chers cocos d'autant qu'il y en a des milliers de pages avant, qui pour des raisons de protocoles comme à l'hosto ne rentrent pas dans la case facilement (je parle de tonnes d'octets sous des formats tous incompatibles pour de basses raisons mercantiles) 

à suivre ... 

et des bisous 🙂

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