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J’ai 70 ans. J’ai vu pousser des centrales nucléaires un peu partout en France. Des ingénieurs, des savants m’ont expliqué que c’était une bénédiction pour mon pays qui devenait ainsi indépendant énergétiquement.
Au fil des ans, j’ai appris:
- que l’indépendance était illusoire, puisque les quelques mines d’uranium qui existaient en France ont fermé depuis belle lurette, que nous devons importer le minerai;
- qu’exploiter une mine d’uranium était extrêmement polluant pour les riverains;
- que le rendement d’une centrale nucléaire n’était que de 33%
;- qu’avec le réchauffement climatique, le fonctionnement des centrales nucléaires en toute sécurité était problématique;
- que des déchets d’une dangerosité exceptionnelle s’accumulaient, sans solution pour les rendre inoffensifs;
- qu’un accident nucléaire dans une centrale pouvait être catastrophique pour les êtres vivants durant des centaines d’années, si ce n’est davantage;
- qu’en cas de conflit armé, une centrale nucléaire était une cible toute trouvée pour provoquer des dégâts irréversibles.
Au fil des ans, j’ai appris aussi qu’il y avait bien d’autres techniques pour fabriquer de l’électricité sans risquer de pourrir notre Terre et la vie de ses habitants.
J’ai 70 ans et je sais maintenant que l’électricité nucléaire n’est pas une bénédiction pour mon pays, c’est une malédiction. S’entêter à compter sur le nucléaire pour régler les problèmes énergétiques de la France, c’est foncer dans le mur.
Dominique Mathieu-Vérité, habitante de Gironde