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Doléances à propos des bombes, possiblement atomiques ou nucléaires.
Poèmes de Gérard Lemaire (1942-2016) ,né à Saint Quentin (02) dans une famille modeste, se définissait comme poète, poète prolétarien.
Moins qu'allusif.
Sincèrement
je ne peux pas parler
comme cela se faisait avant
Avant la bombe et internet
par exemple
c'est trop difficile les techniques
Pas de résignation
mais les poings cognent dans le vide
le silence de ceux qui devraient parler
Voguer sur la nullité
n'est qu'une apparence
mais chacun va passant outre
Les clefs détruites
jonchent le sol de la caverne
les horizons détruits
Gérard Lemaire 2006
LLe Réel n'est pas ailleurs qu'au fond des prisons
Aucun poème n'adviendra sans ce fond
Aucun poème n'advient au creux des vagues
Ces fausses magies
Ces nuages poétiques c'est la mort
Soyons fous du sourire vierge de la vie
Elle crève à chaque seconde
C'est elle là / se trouvant là
C'est elle qui s'agrippe et va se taire
Le fond des prisons hurle de la beauté d'une jeunesse
Hurle le tour de passe-passe
Ces bombes qui vont et viennent pour que se perpétue l'absence
le silence
la folie des meurtres
des massacres aveugles
le creux des gouttes de sang dans le sac
Gérard Lemaire 2010
Le pire n'est pas possible
Il est certain
Il le devient chaque jour beaucoup plus
Dans la mort politique
Les tréteaux s'écroulent
Les tribunes sont vides
N'existent que les forteresses
Où se terrent les montgolfières
Avec la peur d'être enterrées
Ils bombardent – pas exactement avec des livres
Avec des bombes qui tombent
Des têtes innocentes partout sont visées
Des grappes d'humains exterminés en une simple minute
Le pire vous tend les bras
Gérard Lemaire 2011
Transmis par Marie-Josèphe Lemaire
https://blogs.mediapart.fr/lemaire-marie-josephe