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Décroissances
Je suis pour que cesse la production de déchets radioactifs de toutes sortes, qui s'entassent depuis plus de 50 ans et dont on ne sait rien faire à part les entasser en attendant que leur radioactivité décroissent (et il y a ceux dont la radioactivité ne décroit quasiment pas). On en parle très peu, comme si ça n'existait pas vraiment. Mais ils sont là, avec leur radioactivité qui fuit dans l'environnement. Il y a des déchets vitrifiés. Des déchets dans du bitume. Des déchets dans des bidons scellés par du béton. Des déchets dans des capsules métalliques. Des boues. Des lacs de boues à ciel ouvert. Des déchets dans des hangars. Des déchets sous des couches de terre. Des tas de cailloux radioactifs un peu partout, sous des parkings, sous des bâtiments, le long de routes, dans d'anciennes carrières. Des centaines de lieux en France sont des lieux où il y a des déchets radioactifs. En décembre dernier dans un labo à Clermont-Ferrand, les chercheurs ont appris que leur bâtiment était construit sur un remblai radioactif. Il y avait des mines d'uranium dans le coin avant. Cela fait probablement 15 ans que les employés respirent du radon. Il y aura peut-être plus de cancers du poumon que prévu.
Et puis... Je voudrais ne plus vivre avec le risque que se produise un nouvel accident nucléaire grave. Je ne veux pas vivre dans un environnement gravement contaminé. Je vis déjà dans un environnement "faiblement" contaminé, à cause des rejets chroniques des installations nucléaires, des retombées des précédents accidents et des centaines de bombes atomiques qu'on a fait exploser.
Je me passerais bien de vivre avec la menace d'un conflit atomique.
Je voudrais que mes enfants ne soient pas les prochaines victimes de la folie atomique.
Je suis une autochtone. Mon esprit est lié à la Terre. Je ne rêve pas de conquérir une autre planète. Je ne cherche pas à rencontrer les extraterrestres, mais mes congénères, animaux et plantes, êtres vivants, proches ou lointains cousins, amicaux, méfiants, indifférents ou menaçants. Je n'aime pas voir partout le béton, le bitume, les carrières, des parcs de pelouse rasée. Et toutes ces choses qui prolifèrent et pèsent désormais plus lourd que la matière organique dont sont tissés les êtres vivants. Les autoroutes sont des déserts, peut-être plus vastes et sans doute plus stériles que les dunes de sable.
Je n'ai pas besoin de toujours plus d'énergie pour faire tourner toujours plus de machines et fabriquer et transporter toujours plus de choses. Je n'ai pas besoin de tant de choses. Ni luxe factice, ni babioles futiles, je choisis de vivre simplement pour mieux partager, y compris avec les non-humains, cette planète unique.
Moïsa, région Auvergne Rhône Alpes.