BIEN NOMMER LES CHOSES
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » Albert CAMUS
Pour en finir avec ce « grand n’importe quoi » concernant les israéliens, les palestiniens, les juifs, les musulmans, .. etc …
Tout d’abord savoir de quoi on parle …
1 - SEMITES
Sémites est un nom qui a été utilisé pour décrire différents peuples du Proche-Orient ancien. Il est forgé à partir du personnage biblique de Sem, fils de Noé. Les sémites regroupent les arabes, les hébreux et les assyriens.
Est antisémite celui qui rejettent les arabes, les hébreux et les assyriens et tous leurs descendants : les arabes musulmans, les juifs, les israélites, les phéniciens, etc …
Un arabe ne peut pas être anti-sémite, pour la bonne raison qu’il est lui-même sémite.
On NE DOIT PAS utiliser le mot « antisémite » comme un synonyme du terme « anti-juif ».
2 - JUIFS
les juifs sont les membres d’un peuple identifié à leur propre religion, le judaïsme et, au sens large du terme, à une appartenance ethnique même non religieuse.
Est juif toute personne de religion judaïque mais aussi toute personne originaire du peuple juif ancien.
Ainsi, l’Académie française distingue entre :
- les Juifs (avec une majuscule )— les « personnes descendant de l’ancien peuple d’Israël » et
- les juifs (sans majuscule )— « personnes qui professent le judaïsme ».
C’est toujours difficile, un peu arbitraire, avec un contour flou de définir un « peuple ». Dans cet esprit comment définir un Juif ( personne qui descend de l’ancien peuple d’Israël) ? Quand on sait comment les populations du monde se sont mélangées au fil du temps… se définir comme étant descendant du peuple juif ancien me paraît bien aléatoire. D’ailleurs, quel intérêt y a-t-il à se définir comme descendant d’un peuple unique ? Alors que chacun descend d’une multitude d’ancêtres différents appartenant à de nombreux peuples différents.
Ainsi, un individu de l’an 2000 a potentiellement 1 000 000 000 000 000 000 000 ancêtres de peuples anciens (autour de l’an 0) (s’il n’ avait aucune consanguinité).
Personnellement, je ne sais pas de quel peuple je fais partie. Le peuple de Bresse peut-être ? La Bresse est une province française … mais je ne sais s’il y a existe une peuple bressan !(sûrement pas .. car même le dictionnaire de mon traitement de texte ne connaît pas le mot « bressan ».)
Admettons que des individus se sentent « Juif » ; cela ne nuit à personne !
Il est, par contre, assez facile de définir les « juifs » : ceux qui se revendiquent de la religion juive. Bien qu’on puisse encore, comme pour toute religions, distinguer les vrais croyants, des pratiquants, des pratiquants occasionnels, des pratiquants de tradition … etc …
3 - ISRAËL
On devrait dire l’ ÉTAT D’ISRAËL.
Pays situé sur la côte orientale de la Méditerranée au proche-orient.
Capitale : Jérusalem
Langue officielle : hébreu
Les habitants sont des israéliens et israéliennes.
75 % des habitants d’Israël se reconnaissent de confession juive.
En 2018, la Knesset adopte une nouvelle loi fondamentale de l’État d’Israël qui fait d'Israël l'Etat-nation du peuple juif. L’État d’Israël se revendique comme étant « l’Etat-nation du peuple juif » c’est à dire des Juifs.
Mais l’État d’Israël est aussi l’Etat-nation de tous ses ressortissants (ceux à qui il attribue un passeport) qu’ils soient juifs, Juifs ou non-juifs.
Si un État a le droit de se définir comme il veut ….on ne peut pas accepter un exclusivité concernant un peuple (notion mal définie) ou les adhérents d’une religion particulière.
Ainsi la loi fondamentale de l’Etat d’Israël me semble discutable.
4 - ARABES
Les Arabes (singulier : Arabe) constituent un groupe ethnique sémite habitant le monde arabe.
5 - MUSULMANS
Un musulman est une personne qui pratique l’islam sous une de ses formes et qui croit donc en un dieu unique, Allah, et considère le Coran comme un verbatim de ce dernier, révélé au prophète Mahomet par l'intermédiaire de l'archange Gabriel.
6 - TERRORISME
« actes criminels conçus ou calculés pour terroriser l'ensemble d'une population, un groupe de population ou certaines personnes à des fins politiques ».
Ce terme n’a pas de définition précise en droit international. Il reste chargé de connotations politiques et idéologiques. Une personne peut être considérée comme un terroriste par les uns et un combattant de la liberté par les autres. Les Nations unies ainsi que l’Union européenne tentent depuis des années de parvenir à une définition acceptable par tous, cependant jusqu’à aujourd’hui aucune définition n’a fait consensus. On retiendra donc les définitions proposées par les Nations unies ainsi que les définitions adoptées par l’Union européenne et le Conseil de l’Europe.
Tentative de définition par les Nations unies : la Convention internationale du 9 décembre 1999 pour la répression du financement du terrorisme définit, dans son article 2.1 (b), un acte terroriste comme « tout acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou par son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ».
7 - PALESTINE
Le terme Palestine a plusieurs acceptions en fonction du contexte géographique, politique ou historique dans lequel il est utilisé.
La Palestine est une région historique et géographique du Proche-Orient qui était une bande de terre occupée par les Philistins et qui, sous domination romaine, est devenu en 130 après J.C. le nom d'un territoire équivalent à la terre d’Israël.
La Palestine est un État revendiqué depuis 1988 par les Palestiniens, reconnu par de nombreux Etats, par l’UNESCO et par l’ONU en tant qu’« État observateur non membre ».
La Palestine mandataire est la zone administrative qui fut sous la souveraineté de la Grande-Bretagne de 1922 à 1948.
La Livre de Palestine a été la monnaie de la Palestine mandataire de 1927 à 1948 () puis d'Israël de 1948 à 1952.
La Syrie-Palestine était une province romaine formée par la fusion de la province de Syrie avec l'ancienne province de Judée sous le règne d'Hadrien ;
Les territoires palestiniens occupés sont les territoires de l’ancienne Palestine mandataire britannique qui furent occupés par l’Égypte et la Jordanie de 1948 à 1967 puis par Israël à l’issue de la guerre des 6 jours en 1967.
L'Autorité palestinienne est l'entité politique qui détient certains pouvoirs d'administration et de représentation des habitants arabes des Territoires palestiniens occupés.
L'Organisation de libération de la Palestine est à l'origine un mouvement de résistance armée, qui est maintenant chargé de négocier la création de l’État palestinien.
Les « documents Palestine » (« The Palestine Papers » en anglais) sont des documents secrets sur les négociations de paix israélo-palestiniennes, révélés par Al Jazeera.
CONCLUSION
Ainsi on doit bien utiliser les bons termes :
- Est antisémite, toute personne qui voue une haine à l’encontre des peuples du Moyen Orient : arabes, juifs et phéniciens. Anti-sémite ne veut pas dire anti-juif.
- Il ne faudrait pas confondre : anti-sémite, anti-juif, anti-Juif, anti-israélien, anti gouvernement-israélien. On a le DROIT de ne pas aimer le gouvernement israélien sans être taxé d’anti-Juif et encore moins d’anti-sémite.
Il me semble qu’il faille être extrêmement rigoureux sur l’utilisation de ces termes (en ce moment en particulier).
- le terme terroriste devrait être utilisé avec parcimonie également. On peut s’attacher à la définition de l’ONU ; mais cela reste toutefois sujet à caution. Les terroristes des uns restent souvent les « résistants » des autres.
Souvenons-nous des années 42-45 en France : les terroristes (non officiel donné à la fois par l’occupant ET pas l’État français) étaient considérés comme des résistants puis ont été glorifiés comme tels par le récit historique du peuple français. C’est pour cette raison que je crains ce terme.
Dominique PERRIN décembre 2025