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Billet de blog 5 octobre 2021

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Pédophilie : maladie à punir ?

Si l'on admet que la pédophilie ressort d'une pathologie mentale, pourquoi ne pas tenter de la guérir, de la prévenir et pas seulement de la sanctionner ? En quoi confondre tous les prédateurs et leurs actes sous le même vocable de "criminalité" et les inscrire à vie dans le même fichier nommé "fijais" est-il juste et utile ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les prédateurs sexuels accusés d'actes pédophiles sont tenus par décision judiciaire d'injonction ou d'obligation de suivre un traitement psychiatrique indiqué dans un établissement désigné sur l'acte de jugement.

La Justice considère donc ces auteurs d'actes criminels comme des malades susceptibles de pouvoir être guéris à l'issue du traitement infligé.

Alors peut se poser la question de l'intérêt et l'efficacité qu'il y aurait à porter le nom des "coupables", indistinctement de tous les coupables : des violeurs d'enfants récidivistes aux auteurs d'attouchements en tous genres pour les regrouper dans le même sac judiciaire bien nommé "fijais". Ce qui n'est pas pour déplaire à l'opinion commune consistant à réagir d'un élan unanime  : "tous ceux qui touchent à un enfant sont des criminels". 

Mais alors pourquoi ne pas tenir compte des avis des psychiatres dont le domaine de savoir et de compétence en la matière ? La Justice ne devrait-elle pas être attentive à un peu plus de discernements dans ses rendus concernant les agresseurs sexuels ?

Bien sûr que tous les actes pédophiles incestueux ou non, qu'ils émanent ou non d'un pervers pédophile, ne doivent pas être admis par la société, c'est une question vitale d'ordre civilisationnel, et doivent être jugés et sanctionnés. C'est une condition primordiale pour la protection de nos enfants. Car aucun remord ni aucune compréhension des coupables ne sauraient effacer les souffrances subies par les enfants victimes directs et indirects (Camille Kouchner en témoigne dans son livre "la familia grande"). Mais après ? Ne faut-il pas approfondir le sujet en interrogeant aussi les responsables d'agressions ? Agresseurs victimes souvent de leurs propres traumatismes, largement culpabilisés, isolés, menacés dans leur vie mentale.

Est-il juste de condamner tous les auteurs à voir figurer leur nom sur un fichier central, jusqu'à leur mort, les obligeant à se rendre à leur commissariat ou gendarmerie une ou deux fois par an ? Comment ce fichier géré par un policier ou un gendarme, et leurs suppléants éventuels, normalement tenus à la discrétion, peut-il garantir les citoyens inclus, de la continuité de leur vie sociale, familiale et professionnelle? Aurons nous avancé d'un pas dans les domaines de la prévention et de la recherche ? 

On sait que, de nos jours, tous les fichages et espionnages sont permis ou tolérés. On peut alors aisément imaginer les fuites possibles et leurs conséquences. Que deviennent les individus reconnus, repérés et ciblés par leur entourage ? Ils n'ont plus qu'à subir mépris et condamnations ad'vitam. Sont-ils condamnés à disparaitre ? Et leurs familles ? Et leurs enfants ? De nouveaux traumatismes peuvent en surgir. A quel titre ?

Qu'attendons nous pour permettre aux parents, et aux enfants une vigilance éclairée, par un enseignement pédagogique susceptible de libérer les paroles, les frustrations, et faciliter les échanges éclairés entre adultes et enfants sur leurs inter-relations, leurs ressemblances, attirances et différences.

Par une prévention sociale bien organisée, avec les psy, les enseignants et les chercheurs, combien d'agressions sexuelles pourraient être évitées ?

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