La caractère spectaculaire des élections primaires des États-Unis d'Amérique cache une évolution dont l'interprétation reste à faire. Voici les données sur le New-Hampshire. Les nombres sont en format anglophone : virgule au lieu d'espace.
En 2008 Votants
DEM
Total 287,557
GOP
Total 234,851
En 2012
DEM
Non significatif : réélection Obama, la primaire est biaisée.
GOP
Total: 248,475
En 2016
DEM
Bernie Sanders 151,578 60.40%
Hillary Clinton 95,249 37.95%
Total 250,974 100%
GOP.
Donald Trump 100,406 35.3% 0 10 10
Total: 284,141 100.00% 0 23 23
On constate que la proportion de votants entre les Démocrates et les Républicains s'inverse. Le total des votants augmente de 12000 entre 2008 et 2016 soit 2,4 %, plus que l'évolution de la population. Que faut-il en conclure ?
On peut penser que la mobilisation des Républicains est accentuée par différents facteurs : le désir de revanche (sur les années Obama, le président noir, "musulman", "communiste", le déclin ressenti), la présence d'un candidat hors-norme et spectaculaire, etc. Les Démocrates avec Bernie Sanders disposent cependant d'un élément de mobilisation qui devrait au moins en partie contrebalancer. Je n'ai pas eu le temps de chercher les données sur les pourcentages d'indépendants basculant d'un camp à l'autre, sur la répartition sociologique des votants ni sur la proportion des électeurs réels par rapport à ceux qui se sont préalablement inscrits. Ces données seraient sans doute la plus significative du niveau de mobilisation dans chaque camp et entre les deux pôles dans la société. Le New Hampshire reste un état plus politisé, plus blanc et peu représentatif de la moyenne du pays.
Le jeu entre Hilary Clinton et Bernie Sanders devient tendu et de plus en plus difficile à maîtriser, en particulier autour de la question raciale. Le dérapage est possible à tout moment qui compromettrait la suite et un accord de réconciliation avant l'élection. L'opinion la plus répandue restant que Sanders doit rester en course assez longtemps pour crédibilise "la gauche" et être capable de l’amener au final à rallier Clinton lors de la convention du parti démocrate sans faire perdre à celle-ci les électeurs "centristes" que presque tout le monde continue à penser indispensables à la victoire.