Ce Mercredi le Conseil Fédéral suisse qui sert de gouvernement de la confédération a pris une décision que certains ont pu saluer comme sage mais qui pourrait bien être un chef-d’œuvre d'hypocrisie. Rejoignant l'Italie en pleine dérive fascisante, le Royaume-Uni et leur maître les États-Unis d'Amérique la Confédération Helvétique avait coupé ses subsides à l'UNRWA, seule agence à soutenir régulièrement depuis 1948 les palestiniens exilés de leurs terres après les affirmations sans preuve d'Israël selon lesquels quelques uns des employés de l'agence seraient des complices du Hamas. Que moins de 10 personnes sur plusieurs dizaines de milliers se retrouvent dans les opinions de leur milieu n'a rien de vraiment étonnant.
Le Conseil Fédéral a donc décidé de reprendre ses subventions à l'URNWA mais en les divisant par deux. En fait l'idée de liquider l'URNWA n'est pas nouvelle. Pour certains responsables occidentaux l'agence joue un rôle néfaste car elle contribuerait à pérenniser la question palestinienne en maintenant l'existence physique d'un peuple rassemblé dans les camps. Le responsable des Affaires Étrangères au Conseil Fédéral, Ignazio Cassis a déclaré en 2018 : «Tant que les Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés, ils veulent retourner dans leur patrie. En soutenant l’UNRWA, nous maintenons le conflit en vie».
La fameuse neutralité suisse a du mal à cacher que l'absence de position claire est toujours l'acceptation des idées dominantes. Mais surtout décider sans vergogne de continuer à envoyer les citoyens de Gaza à la famine et aux bombardements tout en se donnant bonne conscience n"honore pas ceux qui ont pris cette décision méprisable.
A lire sur site du journal suisse francophone Le Courrier.