A noter ce rare événement : un article de Marwan Barghouti publié par le Guardian. Marwan Barghouti, leader palestinien sur lequel les autoriéts israéliennes ne se sont pas trompé. Né en Cisjordanie sous l'occupation, cadre de terrain du Fatah il passe pour avoir été le patron militaire de la seconde Intifada. Cela ne l'empêche pas de combattre la corruption de l'autorité palestinienne et avant comme après son arrestation en 2002 de maintenir ouverte la voie du dialogue pour la paix. On l'entend ou on le lit bien trop rarement puisque son expression se trouve largement à la disrétion des autorités israéliennes. Il aurait pourtant été un des rares, le seul à mon avis, cadres palestiniens capable à la fois se faire entendre de la rue palestinienne, de parler avec un Hamas contraint de respecter ce combattant untouchable et d'engager des discussions sérieuses avec le pouvoir colonial.
L'article cité ne contient aucune annonce particulière ni aucune proclamation spectaculaire. Il réaffirme, du fond d'une prison où il croupit depuis 13 ans, que la paix est possible et même certaine le lendemain du jour où cessera l'occupation. Cette affirmation de la volonté et la possibilité de paix, quel que soit son caractère pratiquement illusoire, nous est destinée. Elle nous dit, au-delà de nos dirigeants incapable de faire le moindre mouvement effectif avant que des milliers de morts se soient entassés dans les rues de Gaza et de Cisjordanie, qu'il nous appartient d'appuyer les si rares voix raisonnables de l'enfer moyen-oriental.
Peut-être que la première action à mener consisterait d'ailleurs de relancer la campagne pour la libération de Marwan Barghouti, le militaire palestinien qui semble aujourd'hui le seul apôtre audible de la paix dans la région.