Adrien Quatennens,
Tu es pour beaucoup dans mon retour au militantisme politique à la faveur de la campagne unitaire des élections législatives de 2022. La clarté, le calme et la force des tes argumentaires faisaient merveille. Je suis un vieux militant de 76 ans entré en révolution à 20 ans en 1967. Si ma vie militante, politique, syndicale, associative a connu des périodes de pleins et de vides je n'ai jamais perdu le fil de mon engagement. Aujourd'hui militant d'un groupe Union Populaire ouvert en Ile de France je suis heureux même si un peu fatigué.
Cette gifle dont on a parlé j'aurais peut-être pu la donner quand au milieu des années 1970 saturé par des années de suractivité militante j'ai craqué. J'ai eu la chance que les camarades de mon environnement militant aillent au bout de notre solidarité. Ils ont su me sortir du cadre militant pour m'héberger au calme et aider ma compagne et notre fille à passer le moment difficile. Non seulement ils m'ont permis de prendre le temps du recul et permis de revenir mais ils ont tenu leur responsabilité militante en assumant collectivement ce soutien. Ils ont traité ma défaillance comme une question politique à traiter collectivement.
Nous sommes des hommes qui vivent dans ce monde dont l'idéologie dominante nous pèse sur les épaules. Nous en débarrasser est une lutte de tous les instants. Faillir est possible. Considérer comme tu l'as fait et comme l'a fait la France Insoumise ton cas comme une question personnelle et judiciaire n'était pas juste. Tu aurais du te retirer des tes fonctions pour éventuellement revenir plus tard après reconstruction. En refusant de le faire tu t'es disqualifié et exclu du rôle de premier plan auquel ton talent aurait pu te préparer. Personne ne peux imaginer aujourd'hui que tu joues quelque rôle d'importance que ce soit.
Même blessé tu reste mon camarade et si nous avons un jour dans d'autres circonstances à partager une distribution de tracts ou autre action je le ferai avec joie.
Fraternellement
Dominique