Je n'avais pas de temps à perdre pour regarder nos sept éminences se donner en spectacle mais la lecture des comptes-rendus m'a un peu tittilé.
Passons sur les insignifiants Poisson et Copé. Encore que parler de Copé pourrait donner l'occasion de rigoler un coup s'il ne déshonorait ma vile natale en en étant le maire.
Lemaire, justement j'allais oublier cette absence de matière qui tente de ne rien faire pour rappeler que la droite pense qu'elle est l'ordre normal des choses et que sa seule présence devrait imposer la victoire.
Fillon a prouvé contre Copé son incapacité à faire campagne et sous Sarkozy son inconsistance. Il ne peut plus se reposer que sur des artifices, une femme un peu exotique et des positions qu'il doit croire osées dans leur extrémisme libéral.
Pathétiquement sarlozyien, Nicolas Sarkozy a perdu les sens des limites. Dans sa chasse aux thèmes du Front National il ne lui reste qu'une issue : devenir Donald Trump. Son snobisme de grands bourgeois et ses prétentions intellectuelles l'en empêchent.
Juppé joue tranquillement son rôle de jeune grand-père de la nation, bienveillant, compétent, prudent, au-dessus de la bataille.
Il nous reste la vedette, femme, vaguement écologiste, celle dont Gaby Cohn-Bendit a écrit qu'elle est son amie et qu'il pourrait voter elle : NKM. Moderne jusqu'au bout des ongles elle fait campagne sous un sigle plutôt qu'un nom ringard. Je me demande depuis longtemps ce qui me gène derrière le charme vaguement anorexique de cette opulente chevelure. Le couplet sur l'auto-entrepreneuriat a levé le doute. Sous couvert de favoriser l'initiative elle préconise de généraliser la disposition qui entre toutes détruit la solidarité, généralise la compétition entre les personnes, détruit la Sécurité Sociale par la pression sur les cotisations que chacun voit comme une amputation de ses revenus. Sous le joli emballage se cache donc la pire offre politique du paquet.